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VERINGEN Heinrich von

Évêque de Strasbourg (★ inconnue † Strasbourg 9.3.1223). Issu du lignage souabe des comtes de Veringen sans qu’on puisse déterminer avec sûreté le nom de son père. À partir de 1181, Veringen apparaît comme custos du chapitre cathédral de Strasbourg, puis comme prévôt à partir de 1202. Cette même année, il succéda comme évêque à Conrad von Hüneburg ©, mais son ordination, plusieurs fois ajournée par l’archevêque de Mayence, eut finalement lieu à Sens en 1207. L’activité profane de Veringen est caractérisée par ses relations avec l’empereur et ses rapports avec les habitants de Strasbourg. Rallié d’abord au parti d’Otton IV de Brunswick, Veringen passa à celui de Frédéric II en 1212, qu’il attendit à Bâle avec 500 chevaliers lors de son retour d’Italie pour l’accompagner jusqu’à Haguenau. Par la suite, il assista à son couronnement à Aix-la-Chapelle en 1215 et promit de participer à une croisade, promesse restée sans effet. Les rapports avec la population strasbourgeoise furent réglés par le statut de 1214 qui stipulait, entre autres, qu’aucun conseil ni tribunal ne pouvaient être créés sans le consentement de l’évêque auquel, par ailleurs, on reconnaissait la possession et le pouvoir de disposer du communal urbain. En 1220, l’évêque s’engagea aussi à ne jamais inféoder l’avouerie de Strasbourg à un empereur ou à un prince, membre de la famille impériale, ni d’aliéner des biens d’Église pour une valeur supérieure à 50 marcs. Il consentit à la bourgeoisie l’élection d’un Conseil et reconnut le bourgmestre (Bürgermeister) comme autorité municipale. En matière religieuse, Veringen fut confronté à l’hérésie du théologien Ortlieb dont Innocent III avait condamné la doctrine. En 1219, Veringen confirma l’incorporation de l’église Sainte-Aurélie au chapitre de Saint-Thomas. C’est encore sous son épiscopat que les Franciscains s’établirent en plein centre de la ville à partir de 1222 et que le chantier de la cathédrale s’activa: le transept connut d’importants changements de programme. Le gothique venu d’Ile-de-France triompha de l’art roman traditionnel. Veringen fut
inhumé à la chapelle Saint-André.

Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I et IV ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 915-916 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, Il, p. 1-34 ; L. Pfleger, Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Colmar, 1941, p. 44, 48, 59, 76, 99 ; A.-M. Burg, Histoire de l’Église d’Alsace, Colmar, 1945, p. 141 ; Neue Deutsche Biographie, t. 8, 1969, p. 401 ; H. Reinhardt, La cathédrale de Strasbourg, Paris, 1972, p. 52; Ch. Wackenheim, Les évêques de Strasbourg témoins de leur temps, Strasbourg, 1976, p. 37-39 ; R. Lehni, La cathédrale de Strasbourg, Colmar, 1978, p. 11-12 ; Livet-Rapp II, 1981, p. 43, 45, 62, 65 ; F. Rapp (dir.), Le diocèse de Strasbourg, Paris, 1982, p. 50.

† François-Joseph Fuchs (2002)