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VEIT Henri

Chef d’entreprise, résistant, (C) (★ Belfort 27.9.1906 † aux environs de Belfort 16.9.1944). ∞ 7.10.1929 à Belfort Fanny Cler; 4 enfants. Fils d’Adolphe Veit, agent immobilier, et de Thérèse Mayer. Issu d’une famille colmarienne ayant opté pour la France en 1871 et venue s’établir à Belfort. Directeur-adjoint de l’entreprise de transport Danzas. Vet était officier de réserve et fut mobilisé en 1939 au 371e RI où il servit comme officier de renseignements. Démobilisé après la débâcle de juin 1940, refusant la défaite, Veit mit à profit sa situation à Belfort, entre d’une part la Franche-Comté et la région lyonnaise, d’autre part l’Alsace annexée par les nazis, où ses activités professionnelles lui permettaient de se rendre, et Bâle en Suisse, siège de son entreprise, mais aussi plaque tournante de l’espionnage allié, pour participer, dès septembre 1940, à la création d’un réseau de renseignements, qui prit le nom de « la 7e colonne d’Alsace ». Regroupé avec d’autres, celui-ci devint plus tard le réseau Martial Lyon-Alsace, en liaison notamment avec Paul Dungler ©, Marcel Kibler (Marceau) ©, Paul Winter ©, l’abbé de Dartein ©, Henri Derringer et le docteur Barreis ©, autres grands noms de la résistance en Alsace. Entre autres, Veit joua un rôle dans l’évasion du général Giraud en avril 1942. C’est lui aussi qui transmit en 1943 à Lyon des documents qui servirent à Pierre Bockel © a rédiger le cahier de Témoignage chrétien : « Alsace et Lorraine, terres françaises », qui circula en France dans la clandestinité. Fin août 1944 Veit transmit encore à Londres un rapport sur la situation militaire en Alsace. Surveillé depuis longtemps, Veit fut arrêté par la Gestapo le 13 septembre 1944 et torturé. Trois jours plus tard, le 16 septembre 1944, Veit fut enlevé de sa prison et exécuté, probablement dans un bois des environs de Belfort, par des miliciens faisant partie de l’escorte du gouvernement de Vichy lors de leur passage à Belfort vers Sigmaringen. Son corps ne fut jamais retrouvé. Une plaque posée à l’ancien siège de la Gestapo, 55, faubourg des
Ancêtres, à Belfort, perpétue, depuis septembre 1994, son souvenir. Chevalier de la Légion d’honneur, croix de Guerre 1939-1945 et médaille de la Résistance, à titre posthume.

P. Saint-Girons, La geste de Thann, 1947 ; E. Mey, Le drame de l’Alsace, 1949 ; Général Chambé, « Comment fut préparée l’évasion du général Giraud », Revue des Deux-Mondes, avril 1962 ; J. Granier, Et Leclerc prit Strasbourg, Strasbourg, 1970 ; idem, Un général a disparu, Paris, 1971, p. 101 et s. ; Ch. Béné, L’Alsace dans les griffes nazies, 1973,1.1, p. 217 et s., t. Il, p. 163 et s. ; M. Haedrich, Seul avec tous, Paris, 1973, p. 151 et s. ; G. Grandval, La libération de l’Est de la France, Paris, 1974 ; H. Amoretti, Lyon capitale 1940-1944 ; D. Venner, Histoire critique de la Résistance, 1995 ; P. Rigoulot, L’Alsace-Lorraine pendant la guerre 1939-1945, Paris, coll. Que sais-je ?, 1997, p. 80 (Henri Weil).

Bernard Veit et † Jean-Paul Bailliard (2002)