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VALLASTRE (VALASTRE) Jean

Sculpteur (★ Bambiderstroff, Moselle, 4.11.1765 † Strasbourg 31.1.1833). Fils de Jean Vallastre, sculpteur, et de Marguerite Penrad. ∞ I Élisabeth Daieters (Deiters) († Faulquemont, Moselle 23.4.1805) ; 1 fille : Anne Catherine Joséphine Bernardine (★ Münster, Westphalie, 17.9.1795) épouse le 24 juillet 1823 à Strasbourg le sculpteur Ignace Sichler. ∞ II 25.9.1806 à Strasbourg Marie Obertin (★ Bambiderstroff 5.9.1779), fille de Jean Obertin († 23.7.1781), tailleur, et de Catherine Vaillant; 4 enfants. On ne dispose pas d’informations sur les débuts et la formation de Vallastre qui vint s’établir à Strasbourg en 1805. En 1806, il exécuta les chapiteaux ioniques du péristyle du théâtre de Strasbourg en cours de construction (Archives municipales de Strasbourg, 10992). En septembre 1817, il remplaça Jean Étienne Malade (1737-1818) souffrant, en qualité de sculpteur à la cathédrale de Strasbourg (Archives municipales de Strasbourg, Œuvre Notre-Dame, 37/442). Il toucha les mêmes émoluments que Malade, savoir 9 fr. par jour ouvrable, et succéda à ce dernier lorsque celui-ci décéda. Il poursuivit l’œuvre de restauration des destructions révolutionnaires. Il réalisa « 60 groupes de figures dans les voussures du grand portail de la façade occidentale, 12 apôtres et un Christ de 6 à 7 pieds placés au-dessus de la rosace, 32 groupes de figures sur les deux portails latéraux, la statue équestre de Louis XIV et, au-dessus de la porte d’entrée de Saint-Laurent, quatre figures de grandeur naturelle; au portail sud, un buste de Christ, le Salomon assis avec, à la base, les deux femmes s’arrachant leurs enfants, 6 apôtres » destinés initialement à remplacer ceux des ébrasements détruits pendant la Révolution, mais conservés actuellement en partie au Grand Séminaire, en partie au jardin du Centre culturel Saint-Thomas à la Robertsau. Vallastre fut également l’auteur de restaurations sur la chaire, en particulier d’un abat-voix en 1824 (Archives municipales de Strasbourg, Œuvre Notre-Dame, 41/580), remplaçant celui qui existait « pour mieux s’adapter à l’édifice (1823) » et consacrant Vallastre « sculpteur, statuaire et ornemaniste ». Au sujet de l’abat-voix, le maire écrivit dès 1821 « on restaure, on ne crée pas », en invitant à se référer aux modèles existants. Vallastre procéda également à la restauration d’autres parties de la cathédrale (Archives municipales de Strasbourg, Œuvre Notre-Dame,37/463). Aucun texte d’archives n’évoque le style des statues destinées à remplacer celles des portails de la cathédrale. Vallastre comme Malade, son prédécesseur, ou Philippe Grass © qui lui succéda, s’attacha à restituer l’iconographie des statues disparues des portails de la cathédrale. Les nouvelles sont d’un style propre aux premières décennies du XIXe siècles. La nécessité de restituer l’œuvre médiévale en tant que telle ne semble pas une priorité. La réalisation en 1824 d’un Louis XIV en statue équestre, complétant la série des trois empereurs existant dès le Moyen Age, témoigne du renouveau catholique en France au XIXe siècle et de la restauration de la royauté. Après le décès de Vallastre, se posa la question de la poursuite d’un atelier de sculpteurs au sein de l’Œuvre Notre-Dame. Valait-il mieux engager au coup par coup un artiste en fonction de son talent ou disposer en permanence d’un atelier de sculpteurs? Il fut décidé de maintenir un atelier permanent à l’Œuvre Notre-Dame tout en organisant un concours pour désigner le successeur de Vallastre. Le sujet consista à réaliser une statue de la Vierge pour la cathédrale, sans autre précision si ce n’est quant aux mesures. Parmi les candidats retenus à ce concours figure Catherine Vallastre, mais le successeur de Vallastre fut finalement Philippe Grass.

Strobel, Alsatische Künstler, Ms des Strassburger Kunstgewerbemuseums ; Kunstchronik, NF 24, 1912, col. 232 et s.; H. F. Secker, Studien zur deutschen Kunstgeschichte. Die Skulpturen des Strassburger Munsters seit der Französischen Revolution…, Strasbourg, 1912 ; G. Levallet-Haug, « Histoire architecturale du théâtre de Strasbourg », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, t. 14, 1935, p. 282 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, t. 34, 1940, p. 76 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…; V. Beyer, « Les voussures du portail central de la cathédrale de Strasbourg », Bulletin de la Société des Amis de la cathédrale de Strasbourg, 1951, p. 29 et s. ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7529 ; R. Will, « Les statues équestres d’empereurs et de rois. Un décor de façade insolite à la cathédrale de Strasbourg », Bulletin de la cathédrale de Strasbourg, XXI, Strasbourg, 1994, p. 21 et s. ; B. Van den Bossche, « L’authenticité iconographique des portails occidentaux de la cathédrale de Strasbourg », Bulletin des Amis de la cathédrale, à paraître en 2002.

Monique Fuchs (2002)