Évêque de Strasbourg (début du Ve siècle). Quatrième évêque de la ville romaine d’Argentoratum, successeur de Maximinus, il est très probablement le contemporain du comes Argentoratensis, vir spectabilis mentionné dans la Notitia Dignitatum Occidentis (vers 410). Ce comte envoyé pour colmater la brèche ouverte par les Vandales en 407 dans le système défensif romain a peut-être fait construire la basilique à abside dégagée après 1945 sous l’église Saint-Étienne de Strasbourg. Le départ du comte dès 412 et la multiplication des églises consacrées à saint Étienne vers 415 donnent à penser que la construction profane romaine a pu servir d’église, voire de cathédrale à la communauté chrétienne de la cité. On en connaît rien de la vie de Valentin si ce n’est le jugement d’Erchenbald © au Xe siècle. Celui-ci écrivit qu’il méritait de figurer avec ses trois prédécesseurs (Est Vaientinus pastoribus his bene junitus) représentés dans les vitraux de la haute nef de la cathédrale de Strasbourg (troisième fenêtre nord). Habillé de mauve, il tient sa crosse avec une certaine préciosité (vers 1275).
Monumenta Germaniae, Scriptoria, 13, p. 322 (seule attestation de son existence dans le catalogue des évêques) ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, p. 215 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 911 ; A.-M. Burg, Histoire de l’Église d’Alsace, Colmar, 1945, p. 23, 331 ; Histoire des diocèses de France, 14, Strasbourg, sous la dir. de Fr. Rapp, Paris, 1982, p. 339 ; H. Büttner, Geschichte des Elsass, I, Sigmaringen, 1991, p. 67 ; J.-J. Hatt, Argentorate-Strasbourg, Lyon, 1993, p. 31 ; V. Beyer, Chr. Wild-Block, F. Zsohokke, Les vitraux de la cathédrale de Strasbourg (Corpus Vitrearum), 1988.
† Théodore Rieger (2002)