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VALCOURT (VALCOUR, WALCOURT) de

Famille de petite noblesse (C), présente en Haute Alsace aux XVIIe et XVIIIe siècles, originaire du Bassigny, Haute-Marne.

  1. Simon,

officier (★ Noyers, Haute-Marne, 23.12.1612 † ?). Fils de Jacques de Valcourt, seigneur de Noyers, natif de Chaumont, et de Françoise (de) Saqueney. ? par contrat du 19.6.1634 à Porrentruy, Suisse, Catherine de Montreux-Chavanatte († Thann 15.2.1681), fille de « Franz Ulrich Minstroller von Schavanatt ». Officier de cavalerie française combattant sous les ordres du duc de Rohan venu au secours des Suédois, son mariage le fixa en Alsace.

  1. Nicolas Gabriel,

officier (★ Chavanatte 2.4.1635 † Chavanatte 11.2.1699, inhumé dans l’église de Suarce). Fils de 1. ∞ par contrat du 25.12.1662 à Ensisheim Marie Cunégonde Scheppelin, fille de Jean Jacques Scheppelin © 2. Capitaine français — son prétendu passage antérieur dans l’armée impériale reste à confirmer —, il était inféodé par sa mère à Chavanatte et à Suarce.

  1. François Thibaut Jacques,

officier (★ Suarce 26.10.1671 † ?). Fils de 2. ∞ par contrat du 3.1.1692 à Wettolsheim, château de la Martinsbourg, Marie Catherine Wappner de Hombourg (★ Wettolsheim 1671), héritière de la Martinsbourg, fille de Jean Jacques Wappner de Hombourg et de Marie Catherine de Bodeck d’Elgau. Capitaine des milices de la Haute Alsace en 1697, inféodé à Chavanatte et cité comme codécimateur du quart de la dîme du foin de Wittelsheim en 1705. Le ménage s’installa à la Martinsbourg après 1708.

  1. Jean Henri Ferdinand,

magistrat (★ Chavanatte 15.12.1694 † Wettolsheim? 3.4.1777). Fils de 3. ∞ I à Altenach par contrat du 16.11.1725 Marie Ursule Kloetzlin d’Altenach, fille de Gaspard Christophe Kloetzlin d’Altenach et de Marie Jeanne Catherine de Reinach-Spechbach. ∞ II avant le 20.1.1736 Marie Anne de Cléry, fille de François Antoine de Cléry, seigneur d’Urendorf, capitaine au régiment d’Alsace, et de Guillauma Hélène de Bock. Immatriculé à la faculté de Droit de Strasbourg en 1717. Bailli de Seppois-le-Bas. Conseiller au Conseil souverain d’Alsace, charge qu’il vendit en 1739 à Sébastien Salomon © pour devenir assesseur audit Conseil. Son fils aîné, Henri Sébastien Martin (★ Wettolsheim 1730) étudia le droit à Strasbourg de 1747 à 1750 et y soutint deux dissertations inaugurales en 1748 (De contractu emphyteutico) et en 1750 (De confessis… ).

Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, t. 2, p. 394, 555, 591.

  1. Joseph Antoine Georges,

mégalomane (★ Wettolsheim 24.9.1733 † en Autriche 19.10.1785). Fils cadet de 4. ∞ par contrat du 10.9.1753 Marie Anne Madeleine Walburge Tschudy de Glaris, en présence de 34 témoins, fille de Joseph Léonce baron Tschudy de Glaris, seigneur de Flumbs, Grefflang et Wasserstelz, Suisse; 3 enfants non survivants. Dès avant son mariage, il manifesta de la mégalomanie dans une lettre du 17 avril 1753, en s’y disant « baron du Saint Empire ». Il chercha ensuite à rattacher sa lignée à l’antique maison baronniale éteinte des Walcourt-Rochefort de l’actuelle Belgique. Il fit surcharger dans ce sens les actes paroissiaux de ses ancêtres Valcourt. Héritier de la Martinsbourg et de Wettolsheim, il se lança en 1756 dans des travaux somptuaires d’embellissement de son château. À l’entrée de son domaine, il fit graver sur une dalle une inscription étalant ses prétentions. Le Conseil souverain le condamna en 1759, faute de preuves, pour usurpation de titres, à leur abandon et au rétablissement des registres paroissiaux de Wettolsheim. La dalle fautive dut être arrachée du mur et fut retrouvée en 1846, sous terre et entière, ce qui montre qu’il n’avait pas renoncé à ses chimères et il recommença à rassembler des copies d’actes, ainsi en 1773. Encore en 1784, le subdélégué de l’intendant de Belfort réclama des extraits des paroissiaux de Suarce, qui, ignorés du Conseil souverain, n’avaient pas été rectifiés après leur surcharge.

Valcourt connut la gêne à la fin de sa vie. Il avait englouti sa fortune dans ses rêves et ses deux châteaux. Il crut un moment se tirer d’affaire en accueillant sur son domaine de Wettolsheim, probablement contre un loyer élevé, de nombreuses familles juives qui cherchaient à se fixer en Alsace. Les villageois obtinrent cependant de l’intendant d’Alsace la suppression de cette sorte de camp d’immigrés. Avec lui, s’éteignit son nom.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 935-936 (Walcourt) ; Chr. Wolff, « La famille de Valcourt », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 94, 1991, p. 468-470 (avec sources et biographie).

Christian Wolff (2002)