Famille de petite noblesse issue de la ministérialité des landgraves de Werd ©, citée depuis 1220 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, n° 183). Elle prend de l’importance au XVe siècle, au service principalement de l’évêque de Strasbourg et de l’électeur Palatin et s’éteint en 1676. Depuis 1442 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 766/3), les Uttenheim (ou certains d’entre eux ? se nomment zum Ramstein (château près de Scherwiller, qu’ils tiennent en fief wurtembergeois depuis 1437 : Archives nationales, K 2336/1, Archives départementales du Haut-Rhin, E 359). Les confusions sont nombreuses entre les Uttenheim (près de Benfeld au Moyen Age Uotenheim) et les Ittenheim (près de Strasbourg, au Moyen Âge Ùtenheim), cités de 1147 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 99) à 1479 (Archives municipales Haguenau, BB 188a/10). Les sceaux permettent de les distinguer : les Uttenheim ont une bande, les Ittenheim un fascé de 6 pièces.
Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886, p. 382-385.
Bernhard Metz (2001)
- Christoph,
évêque de Bâle (★ Strasbourg vers 1450 † Delémont 16.3.1527). Fils de Hans von Uttenheim., gestionnaire de la cour épiscopale de Strasbourg (bischöflicher Hofmeister). Docteur en droit canonique de l’Université de Bâle, Uttenheim apparaît comme prévôt du chapitre de Saint-Thomas de Strasbourg à partir de 1473. Il résigna cette fonction en 1494 en faveur de son neveu Melchior von Baden. Uttenheim fut également custos du chapitre cathédral de Bâle et vicaire général de l’abbé de Cluny. À partir de 1499, on le trouve Bistumsverweser de Bâle. Quoique chaud partisan de la réforme du clergé à l’instar de Geiler © et de Wimpheling ©, Uttenheim n’accepta qu’avec certaines réticences les responsabilités de la prélature épiscopale après la mort de l’évêque de Bâle, Caspar zu Rhin († 1er novembre 1502). Dès le mois d’octobre 1503, il réunit un synode en vue de rétablir la discipline dans les rangs du clergé bâlois. Il fit appel à Wimpheling pour participer à la rédaction des statuts synodaux qui enjoignaient, entre autres, aux doyens des chapitres ruraux d’expulser les prêtres « pérégrins » (clerici vagantes). Mais l’exécution des nouveaux statuts échoua devant la résistance du clergé. En 1512, Uttenheim fit appel à Capito © et, en 1515, à Œcolampade comme prédicateurs à la cathédrale de Bâle.
Mais, lorsqu’il s’aperçut du succès des idées de Luther, il se sépara des sympathisants de ce dernier et se rallia à l’édit de Worms (8 mai 1521) en juillet 1524. Découragé par ses échecs successifs tant dans le domaine spirituel que temporel, il demanda au chapitre cathédral de confier l’administration de l’évêché, dont il avait essayé de rétablir les finances, à quelqu’un d’autre et se retira à Delémont où il décéda peu de temps après.
J. J. Herzog, « Christof von Utenheim, Bischof von Basel zur Zeit der Reformation », Beiträge zur Vaterländischen Geschichte, I, 1839, p. 53 ; C. Schmidt, Histoire du chapitre de Saint-Thomas de Strasbourg…, Strasbourg, 1860, p. 272 ; J. Trouillat, L. Vautrey, Monuments de l’histoire de l’ancien évêché de Bâle (1400-1500), Porrentruy, 1867, t. 5, p. 516, 517, 651, 675 ; L. Vautrey, Histoire des évêques de Bâle, t. 2, 1886, p. 57-82 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. 39, 1895, p. 409-410 ; Ph. A. Grandidier, Nouvelles œuvres inédites, Colmar, 1895, t. 3 : Alsatia sacra I, p. 64 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 907-908 (sous Utenheim) ; R. Wackernagel, Geschichte der Stadt Basel, t. 3, 1924, p. 87-90, 401 ; P. Roth, « Die Reformation in Basel », Basler Neujahrsblatt, t. 114, 1936, p. 25-35 ; K. W. Hieronimus, Das Hochstift Basel im ausgehenden Mittelalter, Bâle, 1938, p. 591 (passim) ; Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung 1517-1585 t. 3, n° 29307-29312 ; A. Hartmann (éd.), Die Amerbachkorrespondenz, Bâle, l-ll, 1942-1943 (passim) ; Lexikon für Theologie und Kirche, t. 10, col. 584-585 ; F. Rapp, Réformes et Réformation à Strasbourg… (1450-1525), Paris, 1974, p. 539 et passim.
† François-Joseph Fuchs (2001)