Major de cavalerie, brigand, (C) (★ ? Giromagny † Spechbach-le-Haut 4.2.1662). Fils de NN Uriel et de Marie Stromeyer, fille de Romain Stromeyer et d’Élisabeth Simbler. ? Marie Esther Heid de Heidenbourg, fille d’un prévôt des mines de Giromagny. Soldat de fortune qui fit un beau mariage, Uriel est de ces cavaliers chargés durant la guerre de Trente ans de surveiller les chemins et de se fournir en provisions. Ses déprédations sont devenues proverbiales dans la vallée de Leymen où l’on répétait un dicton populaire : « Bühl und Benken/Sollen an Mayor Uriel denken » (c’est à dire : Biel et Benken, deux villages suisses où il avait commis des exactions, doivent se souvenir du major Uriel). Le 1er avril 1631, en présence de son oncle (?) Jean Stromeyer, de Spechbach-le-Bas, Uriel obtint un certificat de fin d’apprentissage de Jean Karrer d’Altkirch qui lui avait appris le métier de barbier-chirurgien. Avec son frère Pierre, il s’engagea dans l’armée du duc de Lorraine. À l’automne 1637, Uriel
fit partie du régiment de Bon Enfant cantonné à Masevaux. Il participa avec une compagnie de 70 mousquetaires dragons à une rafle de chevaux en Lorraine. Il passa au retour une nuit à Bussang où il saccagea, entre autres, la maison de François Moytessier, lui volant ses chevaux et l’argent de quatre bœufs gras qu’il venait de vendre à la foire. Celui-ci lui intenta un procès 20 ans plus tard (Archives départementales du Haut-Rhin, C 976). Après la défaite des Impériaux, Uriel changea de camp et termina sa carrière comme major au régiment de Rosen, au service du roi de France. Il se retira à Spechbach-le-Haut où il avait hérité de biens-fonds provenant de sa famille maternelle. Il légua un capital de 125 livres bâloises à l’église de Spechbach-le-Haut pour la tenue d’une messe anniversaire perpétuelle pour le salut de son âme. En 1651, une information fut faite contre lui par l’administration, sous l’inculpation de diverses exactions et violences commises. En 1653, un vol de bijoux ayant été commis au préjudice du baron d’Eck par l’un de ses serviteurs qui les perdit en jouant avec Uriel, le baron se mit en instances pour la restitution des bijoux. La Régence d’Ensisheim rendit une sentence ordonnant cette restitution (Archives départementales du Haut-Rhin, C 995). Le 17 janvier 1661, il fut témoin à Roderen au mariage de Madeleine Clär (Claer), fille de Jean-Pierre Clär, apothicaire à Guebwiller, avec Jean Ferber, tuilier.
Uriel fut enterré à Spechbach-le-Haut, à côté de son épouse. On lisait sur son épitaphe (aujourd’hui disparue), surmonté du blason familial — trois épis de blé en éventail sur un tertre — et celui de son épouse : « Anno 1662, starb der ehr- und manhafden Michael Vriehl gewesner Mayor und Ridmeister underm Rosischen Regiment, und Maria Ester von Heidenburg seine geweste Gemahl. Gott sei ihm gnedig Ammen » (« En l’année 1662, mourut l’honorable et valeureux major et capitaine de cavalerie du régiment de Rosen, Michel Uriel, et Marie Esther, son épouse, née de Heidenbourg. Que Dieu lui fasse miséricorde. Ainsi soit-il. »). Sa veuve se remaria avec Jean Metzger de Schliengen et, à nouveau veuve, elle légua à son neveu Jean Paul Besançon de Fontenelle (Bysantz) ce qu’elle possédait à Spechbach-le-Haut « consistant en maison, grange, establerie, jardin, vergers, commodité et appartenance d’icelle, prez, champs, terre arrable et non arrable provenant de feu le major Jean Michel Oriel mon premier mary et du second » (Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 926, p. 76).
Th. Walter, Alsatia Superior Sepulta, Guebwiller, 1904, p. 98-99 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 906-907 ; C. et O. Wilsdorf, P. G. Richard, D. Dreyer, Spechbach, Heidwiller et Saint-Bernard, Strasbourg, 1986, p. 92-93 ; D. A. Ingold, M. S. Claerr, « Chronique des Claer(r) de Leimbach », Cercle généalogique de Mulhouse, 1994-1995, p. 12, 19 ; D. Ingold, « Les Oriel de Giromagny », Belfort Généalogie n° 13, mars 1995, p. 253-254.
Gabrielle Claerr-Stamm (2001)