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URBAN Jean-Jacques

Dirigeant agricole, parlementaire, (PI) (★ Hurtigheim 26.10.1875 † Strasbourg 24.3.1962). Fils de Jean Urban, agriculteur, et d’Anne Barbe Lobstein. ∞ 27.6.1908 à Hurtigheim Marie Catherine Freysz († Strasbourg 25.9.1953) ; 2 filles. Élevé par son père dans l’amour de la France et dans l’idée de la revanche française après la défaite de 1870, il fit son apprentissage d’agriculteur sur le grand domaine familial de Hurtigheim, dont il assura la gestion dès 1898. En 1901, le projet d’une ligne de tramway Strasbourg-Westhoffen fut approuvé par les autorités, mais ne prévoyait pas de station à Hurtigheim ; sur l’intervention d’Urban, cette station fut créée pour permettre le transport des betteraves sucrières à la sucrerie d’Erstein. Ce fut le début de ses engagements dans la vie publique et dans les organisations professionnelles agricoles. Élu conseiller municipal en 1902, il fut maire de sa commune de 1910 à 1947 (sauf durant l’annexion). Dès 1920, il fut élu président du Comice agricole de Strasbourg-Campagne, du Syndicat des planteurs de houblon d’Alsace, du Syndicat des planteurs de betteraves à sucre d’Alsace, de la Corporation agricole du Bas-Rhin, de la Caisse mutuelle contre la responsabilité civile, membre de la Chambre d’agriculture, etc. Président-fondateur de la COPHOUDAL, il fut aussi membre du Conseil supérieur de la Banque de France. En 1919-1920, il siégea au Conseil souverain d’Alsace et de Lorraine. Le 20 octobre 1935, il fut élu sénateur et prit place sur les bancs de l’Union républicaine, succédant ainsi à Michel Diebolt-Weber ©, autre personnalité protestante et également membre du parti républicain démocrate.
Comme celui-ci, il n’intervint guère dans les débats publics. Il préféra le travail en commission, celles de l’agriculture, de l’hygiène, de prévoyance sociale (1937). En 1939, il déposa un rapport concernant les sociétés de crédit. Il ne prit pas part au vote le 10 juillet 1940 sur les pouvoirs constituants, lors de la séance de l’Assemblée Nationale réunie à Vichy. De retour en Alsace, il fut interné par les nazis, puis expulsé. La grande ferme de Hurtigheim fut réquisitionnée et servit notamment à des actions de formation pour jeunes agriculteurs (Kriegsberufswettkampf). Il siégea à l’Assemblée consultative en 1945. Alfred Wahl a pu écrire de lui : « Protestant zélé et pratiquant régulier, Jacques Urban sut garder un œil sur la vie paroissiale. Lors de l’élection de chaque nouveau pasteur, il se faisait élire au conseil presbytéral élargi qui fait office de corps électoral ». Officier de la Légion d’honneur et commandeur du Mérite agricole.

Jolly, dir., Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, 8, p. 3133 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 305 et 315 ; A. Wahl, Confession et comportement dans les campagnes d’Alsace et de Bade, Strasbourg, 1981, voir Index; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 439 ; hebdomadaire Le Bas-Rhin agricole.

Albert Lorentz (2001)