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UNGERER Jean Ernest

Ingénieur (★ Strasbourg 5.2.1883 † Strasbourg 20.2.1973). Fils de Léon Théodore Ungerer, médecin, et de Charlotte Ernestine Ungerer, sa cousine germaine. Petit-fils de Jules Albert Ungerer © ∞ Strasbourg 1909 Suzanne Ungerer (★ 1888 † 1972), sa cousie germaine, fille de Henri Ungerer, notaire, et de Lucie Nicollet, fille de l’hôtelier de la Maison Rouge à Strasbourg. Ungerer fit des études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg. Après son Abitur, il intégra les Ateliers de réparation du chemin de fer de Bischheim et obtint au bout d’un an un brevet de mécanicien-conducteur de locomotive. Il prépara ensuite, jusqu’en 1908, son diplôme d’ingénieur aux écoles polytechniques supérieures de Karlsruhe et de Hanovre. Ingénieur, puis ingénieur en chef aux Usines de la Houve à Creutzwald, Moselle, de 1908 à 1914, il participa à la construction et à l’exploitation de la centrale thermique de cette société.
Entre 1914 et 1917, il fut mobilisé dans l’armée impériale en tant que sous-officier et envoyé successivement sur les fronts des Flandres, de Salonique, de Courlande, de Transylvanie, de Galicie et de Roumanie. De retour en 1917, il fut affecté à la centrale électrique, réquisitionnée, de la Houve. Quelques mois après l’Armistice, en août 1919, l’Électricité de Strasbourg l’engagea comme chef de la centrale thermique de la rue de Molsheim, puis, à partir de 1924, comme sous-directeur, puis directeur technique de la société. Détentrice d’une concession d’État pour le département du Bas-Rhin et de près de 400 concessions communales accordées par des collectivités publiques, l’entreprise strasbourgeoise à capitaux mixte créée en 1899, était alors dans une phase d’expansion et procédait à l’électrification de la quasi totalité du département. Ungerer, de par ses fonctions dirigeantes, participa activement à l’agrandissement et à l’augmentation de la puissance de la centrale de la rue de Molsheim, à l’extension des réseaux, à l’édification de la nouvelle centrale thermique du Port du Rhin en 1927 et à l’élaboration des contrats d’achat d’énergie dans les secteurs voisins français, suisses et allemands. Lorsqu’éclata la Seconde Guerre mondiale, il fut affecté en tant que sous-commissaire technique dans l’unité 81 des Sections d’électriciens de campagne (SECEF), établie à Rothau. Instaurées en vertu d’une instruction du Conseil supérieur de la Défense nationale du 28 octobre 1937, le rôle de ces sections militaires était d’assurer, en temps de guerre, l’exploitation technique des réseaux électriques de l’Est de la France. Après l’armistice de juin 1940 et l’occupation allemande de l’Alsace, l’Administration civile (Zivilverwaltung) le nomma commissaire-gérant de l’Electricité de Strasbourg. Le 17 novembre 1941, il fut nommé administrateur-délégué par le conseil d’administration, fonction qu’il exerça jusqu’à la fin de la guerre. Peu de temps avant la Libération, en septembre 1944, il fut interné dix jours au camp de Schirmeck. Le 20 juillet 1945, le nouveau
conseil d’administration de l’Électricité de Strasbourg le maintint à la direction de la société en le nommant directeur général. L’entreprise entrait dans une phase de reconstruction qui devait durer plusieurs années, les deux centrales thermiques et plus de 50 % de son réseau à haute et moyenne tension ayant été fortement endommagé par les combats de la Libération. Ungerer prit sa retraite en 1951 et fut remplacé à la tête de l’Électricité de Strasbourg par Georges Muller. Chevalier de la Légion d’honneur (1951).

C. Janton, L’Électricité de Strasbourg pendant l’entre-deux-guerres, mémoire de maîtrise d’histoire, Strasbourg, 1991 ; idem, L’Électricité de Strasbourg de 1899 à nos jours, mémoire de DEA d’histoire, Strasbourg, 1992 ; C. Lorentz, 100 ans d’énergie : histoire de l’Électricité de Strasbourg, Strasbourg, 2000.

Claude Lorentz (2001)