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UNGEMACH Léon Charles

Industriel, homme politique (★ Strasbourg 19.9.1844 † Strasbourg 7.1.1928), (C puis P). Fils d’Hippolyte Ungemach et de Sophie Marguerite-Marie Hansmaennel. ∞ Marie-Elizabeth Himly (★ Strasbourg 25.1.1850 † Strasbourg) ; 3 enfants : Léon-Henri © et Suzanne (Strasbourg 21.10.1880 † (Strasbourg 30.1.1974) épouse Herrenschmidt voir ce nom ©),  Marianne Elizabeth (Strasbourg 15.12.1882 † Neuilly 28.9.1964. ∞ Robert Hoepffner voir ce nom ©). Fils et petit-fils d’épiciers, morts très jeunes, et dont l’entreprise fut dirigée par les mères (le grand-père Jean-Pierre était né à Mannheim en 1771 et s’était installé à Strasbourg où il mourut en 1819, laissant l’épicerie à son épouse Félicité Kientz). Léon Ungemach entra tôt dans l’épicerie familiale dirigée par sa mère, devenue veuve, Sophie Hansmaennel (1865). Les mariages de ses frères et sœurs témoignent des relations entretenues par l’affaire familiale avec la Lorraine (Lunéville). Dès 1868, l’entreprise sous la raison sociale Veuve Hippolyte Ungemach et Fils se transforma en épicerie en gros, installée 2 et 3 rue Marbach. Léon Ungemach .participa comme secouriste à la défense de Strasbourg et est envoyé aux États-Unis après la capitulation pour y recueillir des fonds. Mais l’essor de l’homme et de l’entreprise est due à son mariage avec Elizabeth Himly, et fille du président du Tribunal de commerce de Strasbourg, Louis Himly ©. Ce dernier maria le même jour son autre fille ; Berthe Elizabeth avec le banquier Charles Staehling ©. Ce mariage marqua le tournant de la carrière de chef d’entreprise de Léon Ungemach, qui se convertit alors au protestantisme et devint membre de la Chambre de Commerce de Strasbourg dès 1879. Ses entreprises d’épicerie en gros prirent alors une extension considérable, et Ungemach ouvrit en particulier des bureaux et des dépôts à Francfort sur la Main (Kolonialwaren). En 1888, Ungemach reprit à Schiltigheim, une usine de conserverie anciennement Amieux et C’e. La firme H. Ungemach et fils devint alors une SA, la Société Alsacienne d’Alimentation. À l’usine d’alimentation s’ajouta une usine de traitement de torréfaction de café et une unité de traitement de chocolat. Puis en 1898, la société racheta la confiserie Loriot de Strasbourg, qu’il transféra à Schiltigheim. En 1919 encore, la firme entreprit la fabrication de soupes en cubes et en sachets. Elle se dota d’établissements dans le Sud de la France, dans la banlieue parisienne et à Kehl. Elle prit après la guerre la raison sociale Ugma. Membre de la Chambre de commerce de Strasbourg dès 1879, il fit partie de tous les grands conseils d’administrations des affaires strasbourgeoises : le Crédit Foncier d’Alsace et de Lorraine, la Société générale alsacienne de Banque, Rhin et Moselle. Vice-président de la Chambre de Commerce de Strasbourg en 1911, il la représenta dans la Chambre haute du Landtag d’Alsace-Lorraine à partir de 1912. Ses hautes fonctions à la Chambre de Commerce de Strasbourg, les sentiments francophiles et l’engagement militaire français de son gendre Herrenschmidt et de son propre fils, aboutirent à la désignation, le 28 novembre 1918, de ce personnage qui n’avait jusque là guère brillé dans la vie politique strasbourgeoise comme président de la Commission municipale représentant de la « droite nationale » en cette période de transition, où le socialiste Peirotes qui se dépensa beaucoup dans sa lutte contre les « conseils ouvriers et paysans » préfère se tenir en retrait, jusqu’au 23 janvier 1919 où il prit la présidence de la Commission municipale. Ce mandat de deux mois ouvrit à Ungemach, les portes de la gloire: c’est lui qui, qualifié de « premier maire français », se tint sur le balcon de l’Hôtel de ville de Strasbourg, aux côtés du président de la République Raymond Poincaré, le 10 décembre 1918, quand ce dernier proclama « le
plébiscite est fait ». Un contentieux très lourd surgit à propos des bénéfices considérables accumulés par son établissement de confiserie, alors dirigé par Alfred Dachert (Abel Rufenach en littérature) sur l’utilisation contestée de ses contingents de sucre aboutirent à une transaction: la Société Ungemach crééra une Fondation, admettant que les « bénéfices fortuits tels qu’ils résident du fait de la guerre, ne doivent pas devenir la propriété de ceux qui les ont faits, mais doivent retourner à la communauté ». Ce crédit servit à financer, sur des terrains de la ville, la construction par les architectes Paul de Rutté (1871-1943) et Joseph Bassompierre (1871-1950) ainsi que l’architecte strasbourgeois Jean Sorg, de la cité-jardin du Wacken qui prit le nom de cité Ungemach, qui constituera l’une des belles réalisations urbanistiques strasbourgeoises de l’entre-deux guerres.

Archives municipales de Strasbourg, état-civil, Société Alsacienne d’Alimentation Ungemach 1888-1913, historique ; Ungemach, Société alsacienne d’Alimentation Strasbourg, 1918 ; S. Herrenschmidt, Mémoires pour la petite histoire, Souvenirs d’une Strasbourgeoise, Strasbourg, 1973 ;

François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 263 ; F. Sarg, Apects des Faubourgs, le Wacken, 1985; C. Lavanant, La Cité-Jardin Ungemach à Strasbourg (1923-1929) [maîtrise dir. F. Loyer 1991],

François Igersheim (2007)