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UHRICH Jean-Jacques Alexis

Général défenseur de Strasbourg (★ Phalsbourg 15.2.1802 † Paris 9.10.1886). Fils de Michel François Uhrich, capitaine du Génie, et de Marie Vidal. ∞ 14.1.1843 à Paris Edme Cabarus (★ Paris 16.8.1817), fille de Barthélemy Victor Louis Cabarus, négociant, et d’Albertine Bergon. Sorti de Saint-Cyr, il entra comme sous-lieutenant à la Légion des Hautes-Alpes (1820), puis au 3e régiment d’Infanterie légère (1821) ; lieutenant (1825), capitaine (1830). Il servit ensuite en Afrique et participa à la guerre de Crimée (1855). Nommé général de division le 11 septembre 1855 commandant la 1ère division d’infanterie du 1er corps à l’armée du Nord et inspecteur général du 6e arrondissement d’infanterie le même mois. Après avoir occupé plusieurs postes à Constantine, Châlons ou Paris, il fut placé dans la 2e section de réserve en 1867. Rappelé à l’activité, lors des hostilités contre l’Allemagne, comme commandant de la 6e division à Strasbourg, le 17 juillet 1870, il fut nommé commandant supérieur de la ville. Le 10 août, suite à la bataille de Froeschwiller (6 août) et à un avertissement du général allemand von Werder, Uhrich informa le 13 août les Strasbourgeois que la ville allait être assiégée. Le bombardement débuta le 15 août et dura jusqu’au 26 septembre. Pour faire face aux 50 000 assiégeants, il ne disposait que de 17 000 soldats, d’un armement réduit et d’une intendance inefficace. En outre, les hauteurs autour de la cité (Schiltigheim, Hausbergen et Koenigshoffen) et Kehl n’étaient pas sous son contrôle. Le tir s’intensifia à partir du 15 août et le centre fut pris pour cible. La cathédrale fut fortement endommagée et la bibliothèque et le tribunal entièrement détruits. Le 26 août, Uhrich rejeta, avec l’appui d’une délégation de Strasbourgeois, une seconde sommation de se rendre. Le 15 septembre une délégation de l’autorité fédérale suisse obtint des deux partis un cessez-le-feu de quelques heures pour l’évacuation de 2000 femmes, enfants et vieillards. L’ennemi étant parvenu à créer une brèche dans le rempart, rendant la ville indéfendable, le drapeau blanc fut hissé sur la cathédrale avec l’assentiment du préfet républicain Valentin © et du maire Kuss ©. Strasbourg avait reçu 192 600 projectiles et 279 civils avaient été tués par blessure ; mais la mortalité dans la période de siège pour d’autres causes fut aussi de 965 individus supérieure à celle des cinq années précédentes dans la même période. Pour la garnison, 738 militaires furent tués par blessures auxquels il convient également de rajouter quelques 80 cas de surmortalité « maladie ». Le pillage de la ville fut évité, mais des voix s’élevèrent pour critiquer le commandement du général Uhrich (troupes indisciplinées, mauvaise mise en défense de la ville, etc.) et, comme signataire de la capitulation, Uhrich passa devant un conseil d’enquête le 2 janvier 1872 et fut mis à la retraite. Il répondit aux accusations formulées contre lui dans un ouvrage Documents relatifs au siège de Strasbourg (Paris, 1872). Grand officier de la Légion d’honneur (octobre 1870). Une rue de Paris porte son nom.

Archives historiques de l’Armée, série III, dossier n° 1334 ; G. Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, Paris, 1871, 1874, 1897 ; Strasbourg. Journal des mois d’août et septembre 1870…. Réponse au conseil d’enquête par une réunion d’habitants et d’anciens officiers, Paris, 1871 ; R. Wagner, Major im Stabe, Geschichte der Belagerung von Strassburg im Jahre 1870, 3 vol., Berlin, 1873-1878 ; A. Cerfbeer de Medelsheim, Biographie alsacienne et lorraine, Paris, 1879, p. 300 ; Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893 ; R. Reuss, Le siège de Strasbourg en 1870, Société savante d’Alsace, coll. « Recherches et documents », t. IX, Strasbourg, 1971 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, IV ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986 ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 313-315 (portrait).

† Alphonse Halter (2001)