Skip to main content

TURCKHEIM Ferdinand Adrien de

Industriel (★ Niederbronn-les-Bains 18.8.1866 † Paris 2.1.1948). Fils de Frédéric Édouard de Turckheim ©. ∞ I 9.7.1892 à Kolbsheim Hélène Marie Grunelius (★ lllzach 13.4.1875), fille de Charles Alexandre Grunelius © et de Marie Koechlin ; 5 enfants. ∞ II 17.3.1943 à Paris Pauline Adrienne. Il fréquenta l’École alsacienne à Paris d’octobre 1878 à 1884 et fit des études de Droit à Paris, puis entreprit le tour du monde (où il découvrit la Colombie anglaise, le Japon, Hong Kong, et l’Inde) qu’il narre dans ses mémoires. Son père lui proposa d’entrer à l’usine de Lunéville, créée après la guerre de 1870 par la Société De Dietrich de Niederbronn pour le marché français de la construction ferroviaire. Il prit contact avec Amédée Bollée pour acquérir la licence pour les voitures automobiles du moteur 2 cylindres horizontal et la transmission aux roues arrières par un système de courroies et d’arbres, avec différents types de carrosseries installées sur le châssis : phaéton, spider, breack, Victoria, etc. Passionné par la construction automobile, Adrien participa lui-même à de nombreuses compétitions (classé premier de la course Amsterdam-Paris en juillet 1898). La qualité des voitures de Dietrich, fabriquées à Reichshoffen et à Lunéville, fut de plus en plus appréciée (filiales à l’étranger). Récompensé à la grande Exposition universelle de 1900 par une médaille d’or. Adrien conseilla à Eugène de Dietrich de prendre contact avec un jeune constructeur milanais, Ettore Bugatti © qui s’installa bientôt à l’usine de Reichshoffen jusqu’en 1904. Tout en continuant la construction ferroviaire à Lunéville, Adrien fut à la recherche de modèles de voitures plus performants et signa, en 1901, un contrat de licence avec les Turcat et Mery de Marseille et ce fut la grande période de Lunéville jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Des divergences de vues s’étant établies entre Lunéville et Reichshoffen, Eugène de Dietrich voulut vendre ses parts de l’usine de Lunéville à la Compagnie de chemins de fer de l’Est. Il s’ensuivit un long procès et la scission entre les deux sites ; Lunéville, nommé désormais Société lorraine des anciens établissements de Dietrich et Cie Lunéville, adopta pour emblème la croix de Lorraine or sur fond bleu. Après un nouveau procès en 1928, la firme s’appela dorénavant « Lorraine ». La seconde passion d’Adrien fut l’action politique : élu maire de Repaix (près de Blâmont) en 1900 et conseiller général de Blâmont en 1922, il exerça ses fonctions pendant plusieurs années. Sa troisième passion fut une action de bienfaisance : il acheta le château de Blâmont afin d’y fonder une pouponnière et en fit don à la Croix Rouge. Ainsi qu’il l’exprima à la fin de sa vie, la création de la Maison maternelle de Blâmont fut son « œuvre rédemptrice ». Chevalier de Légion d’honneur (1902).

Les souvenirs de ma vie, 1948.

Archives De Dietrich (ADD), Reichshoffen, B X/4, 43000, 43007, 43108, 43109, 43110 ; S. Sinclair, Les De Dietrich et l’automobile, L’entreprise De Dietrich et Cie de Lunéville et Niederbronn (1896-1905), École nationale des Chartes, 1988; J.-C. Streicher, « La construction automobile à Reichshoffen », Annuaire de la Société d’histoire de Reichshoffen et environs n° 16, 1996, p. 44-53 ; Filiations protestantes, Paris, 1996, vol. 1, Turckheim ; H. de Turckheim, « Ferdinand Adrien de Turckheim », H. Georger-Vogt, Les descendants de Philippe Frédéric De Dietrich, Reichshoffen, 1996 ; J.-C. Streicher, Les De Dietrich constructeurs automobiles, 1997 ; M. Hau, La maison De Dietrich de 1684 à nos jours, Strasbourg, 1998, p. 134-140.

Hélène Georger-Vogt (2001)