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THIERRY-MIEG François

Industriel, administrateur de sociétés, administrateur de la Compagnie du Niger français (★ Paris 18.10.1908 † Chatou 30.09.1995).

Fils d’Adolphe T-M., banquier et industriel, et Marcelle Hervey. ∞ I Denyse Kronheimer fille de Charles Kronheimer, dirigeant de la société commerciale Interocéanique  ∞ II Colette Crémieu ; 4 enfants. Petit-cousin de Bernard Thierry-Mieg. Oncle d’Antoine Rufenacht, maire du Havre de 1995 à 2010.

François T.-M., diplôme d’ingénieur textile de l’École supérieure de filature et de tissage de Mulhouse en poche, rejoignit son père Adolphe à Bolbec en Normandie où ce dernier avait repris, après la guerre 1914-1918, la direction d’une entreprise textile. Après son mariage au Havre en 1934, il quitta le textile pour intégrer la société commerciale Interocéanique de son beau-père, Charles Kronheimer, société spécialisée dans le négoce et l’importation de café d’outre-mer.

Mobilisé en 1939, il participa à la « drôle de guerre » et tomba entre les mains de l’armée allemande sur le front des Vosges en juin 1940. Il fut envoyé à l’extrémité orientale de l’Allemagne d’alors pour travailler dans une entreprise située près de Memel. En janvier 1941, il s’évada avec un camarade en Lituanie alors occupée par l’URSS. Arrêté par les Soviétiques il subit le circuit des prisons et du goulag. En mai 1941, les autorités soviétiques regroupèrent les prisonniers évadés français au camp de Grazioviets. En août 1941, une négociation diplomatique permit de faire sortir d’URSS 218 Français qui furent embarqués sur des navires britanniques. Ils rejoignirent Glasgow par la Baltique. Les « Russes », parmi lesquels le général de Boissieu, rejoignirent la France Libre à Londres. Affecté au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), le service du contre-espionnage, il parvint à faire évacuer sur Londres sa sœur Claude Thierry-Mieg-Adida, juste avant qu’elle ne soit arrêtée par la Gestapo pour son action dans le réseau du colonel Rémy. En avril 1942, François T.-M., alias capitaine Jacques Vaudreuil, fut délégué à Gibraltar comme chef de la mission française de renseignements. Une de ses missions est de faciliter le retour à Londres des agents du BCRA ou des résistants de l’intérieur qui transitent par l’Espagne. De retour à Londres, il fut nommé chef de la section de contre-espionnage au début 1943. Chargé d’une mission en France, il entra à Paris le 25 août 1944 en même temps que la 2e D.B. de Leclerc.

Après la guerre, il est un temps directeur à la Direction Générale des Etudes et Recherches (DGER), qui doit doter la France de services de renseignements modernes. En 1950, à la faveur de ses relations nouées pendant la guerre à Londres, il fut recruté par le groupe UNILEVER pour participer à la mise en place de la Compagnie Française du Niger filiale d’Unilever afin de coordonner et développer les affaires commerciales du groupe en Afrique francophone. Il en a été l’un des directeurs jusqu’à son départ en retraite à 65 ans en 1973. Sa fonction était de favoriser les contacts entre les dirigeants d’Afrique francophone – qu’il connaissait tous – et les investisseurs européens. Il a su nouer des relations privilégiées avec maints dirigeants africains d’une très grande utilité pour la France comme pour l’Afrique. Retraité, il poursuivit néanmoins jusqu’au milieu des années 1980, cette activité tournée vers l’Afrique. Il fut l’un des fondateurs du Club de Dakar et occupa pendant plusieurs années la présidence de l’AIAT (Association Internationale pour le développement économique et l’Aide Technique) un club d’investisseurs français intéressés au développement de l’Afrique. Il a continué dans ce cadre à favoriser le développement des échanges industriels entre la France (puis l’Europe) et les pays d’Afrique. Il y retrouva son petit-cousin Bernard Thierry-Mieg, dirigeant de Schaeffer & Cie qui avait pris l’initiative, dès 1945, d’implanter des complexes textiles en Afrique notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Niger ou encore au Congo-Brazzaville.

Sur le plan sportif François T.-M. a pratiqué la voile jusqu’au début des années 1960 et terminé par les Jeux olympiques de Rome de 1960 comme représentant de la France dans la série des Dragons, jeux gagnés par Constantin de Grèce.

Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, croix de Guerre 1939-1945, médaille de la Résistance, médaille des Évadés

 

Bertand Risacher (avril 2015)

Sources :

Témoignages et photographie : Yves Thierry-Mieg

Revue de la France Libre, n° 292, 4e trimestre 1995

Site de la Fondation de la France Libre, http://www.france-libre.net/francois-thierry-mieg/ (consulté avril 2015).