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THARIN Claude Marie Paul

Évêque de Strasbourg, (C) (★ Besançon 24.10.1787 † Paris 14.6.1843). Fils d’un membre du Parlement de Besançon. Successivement ancien élève et supérieur du Séminaire Saint-Sulpice à Paris, supérieur du Séminaire de Bayeux, vicaire général de Besançon, il fut nommé évêque de Strasbourg le 23 août 1823 sur la proposition du grand-aumônier, le prince de Croy. Sacré à Paris dans la chapelle du Séminaire Saint-Sulpice par Mgr Frayssinous le 18 janvier 1824, il fut intronisé à Strasbourg le
24 février 1824. Mgr de Croy avait reconnu en lui les deux qualités requises pour être un bon évêque : le zèle des âmes et la fidélité aux Bourbons, mais il lui manquait la connaissance du pays, des gens et de la langue. Aussi choisit-il comme vicaires généraux Liebermann ©, de retour du Séminaire qu’il avait dirigé à Mayence, et Lienhart ©, supérieur du Séminaire de Strasbourg. Dans ses lettres pastorales et mandements, le nouvel évêque ne cessa de prôner l’union du trône et de l’autel et de pourfendre l’impiété révolutionnaire. Il fit figure d’ultramontain modéré, mais avec une note d’intransigeance et d’ascétisme en voulant « rendre son ancienne rigueur à la discipline ecclésiastique ». Il défendit les Jésuites à une époque où la campagne anti-jésuitique battait son plein en France, mais n’arriva pas à les faire s’établir dans son diocèse, protégea les Liguoristes (Rédemptoristes) du Bischenberg, attire les Marianistes en Alsace (1824) et facilita leur fusion (transitoire) avec les Frères de la Doctrine chrétienne de Matzenheim (1826), autorisa les Trappistes à s’installer à Oelenberg (1825). Il seconda de toute son autorité les missions intérieures : les premières eurent lieu en ville (Strasbourg) en 1825 et à la campagne en 1826. Il réglementa les processions, rétablit les retraites ecclésiastiques, tint une espèce de synode, divisa le diocèse en 24 archiprêtrés, publia un règlement pour les écoles primaires, ordonna le port de la soutane aux membres de son clergé, leur interdit de manger à l’auberge de leur résidence, de jouer dans les lieux publics, précisa quelle doit être l’attitude des confirmands et des curés à la confirmation, publie un nouveau catéchisme diocésain et un nouveau rituel, réédition, avec quelques ajouts, de celui de 1742, fonda une association de bonnes œuvres sous le nom de Saint-Arbogast, destinée à subvenir d’abord aux besoins du diocèse, en soutenant surtout les écoles ecclésiastiques (petits séminaires), puis à ceux des missions étrangères. Nommé précepteur du duc de Bordeaux, le petit-fils de Charles X, en 1825, il démissionna comme évêque de Strasbourg le 16 novembre 1826. Il administra cependant le diocèse jusqu’à l’arrivée de son successeur en 1827. Il se démit de sa nouvelle fonction peu de temps après. La Révolution de 1830 le fit s’exiler. Il séjourna en Autriche, en Suisse et en Italie. Rentré en France, il vécut modestement à Paris jusqu’à sa mort.

E. Reibel, Die Bischöfe von Strassburg seit 1802, Strasbourg, 1958, p. 23-26 ; R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Église catholique en Alsace au XIXe siècle (1802-1870), Lille-Paris, 1975, p. 128-144 ; Ch. Wackenheim, Les évêques de Strasbourg, témoins de leur temps, Strasbourg, 1976, p. 151-153 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7303 ; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg, 1987, p. 35-41 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, 1987, p. 433-434.

René Epp (2001)