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TÉTEREL Antoine

Révolutionnaire, membre du Conseil du département, (C) (★ Lyon 27.1.1759 † ?). Fils d’Ange Téterel, fabricant de bas de soie, et de Jeanne Bussière, sa seconde épouse. On ne sait rien de son passé jusqu’en 1789 où est constatée sa présence à Strasbourg comme maître de mathématiques. Les uns le disaient échappé d’un séminaire, d’autres, moine défroqué. Il fut l’un des membres fondateurs de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg le 15 janvier 1790, mais quand intervint sa scission le 5 février 1792, il se rangea avec les Jacobins et compta parmi les plus extrémistes d’entre eux. Après la chute de la monarchie, il devint procureur syndic du district de Haguenau et, le 10 septembre 1792, le Conseil général du département le nomma membre de son directoire, fonction dans laquelle le confirmèrent les électeurs du département le 14 novembre 1792. Témoin à charge au procès de l’ancien maire Frédéric Dietrich © à Besançon le 26 février 1793, il l’accusa notamment de complicité active avec La Fayette. Le 17 mai 1793, Téterel se porta volontaire pour aller combattre l’insurrection vendéenne et partit le 27 mai comme capitaine avec le bataillon de l’Union du Bas-Rhin. Cependant, peu de jours après la défaite des républicains à Vihiers (17 juillet 1793), Téterel quitta la Vendée et resta quelque temps à Paris. Ses compagnons l’accusèrent de « s’être donné lui-même un coup d’épée dans le mollet pour jouer l’estropié et déserter ». Revenu à Strasbourg, il reprit ses fonctions. Saint-Just © et Lebas © l’exceptèrent de l’arrestation générale du 12 brumaire II (2 janvier 1793) des administrateurs du département et le désignèrent pour constituer une commission provisoire d’administration du département. Le 18 frimaire Il (8 décembre 1793), les représentants Baudot et J.-B. Lacoste le nommèrent juge au tribunal révolutionnaire de Strasbourg, puis officier municipal de la commune de Strasbourg le 21 nivôse II (10 janvier 1794). Il aurait proposé au Conseil général de la commune de faire abattre la tour de la cathédrale « qui blesse la vue du patriote », mais rien de tel n’est consigné dans les procès-verbaux de la municipalité. Après le 9 Thermidor, le représentant Foussedoire fit mettre Téterel en arrestation comme « oppresseur du peuple », puis expulser de Strasbourg en même temps que l’ex-maire Monet © avec lequel il était très lié. Ils rejoignirent ensemble Paris. Le 20 germinal VII (9 avril 1799), Téterel fut témoin au mariage de Monet à Charenton-le-Pont et, dans l’acte, il est dit employé au département de la Guerre et demeurer à Paris. On perd ensuite sa trace.

Archives départementales du Rhône, registres paroissiaux de Saint-Nizier de Lyon ; Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 492-493-748 et 1534 ; Archives municipales de Strasbourg, RAM-5, 245 bis ; Livre bleu I et II ; E. Barth, Notices biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Strasbourg, 1865 (paru aussi dans Revue d’Alsace en plusieurs livraisons) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, 861 ; J. Ritter, « Le 8e bataillon du Bas-Rhin », La Révolution française, Actes des 113e et 114e Congrès des Sociétés savantes, Paris, 1991, p. 405-424.

Claude Betzinger (2001)