Famille noble du Jura, qui prétend être issue d’une famille venue d’Écosse aux débuts de la christianisation. Fixée dans la mouvance de l’évêque de Bâle et fortement liée à la noblesse du Sundgau, la famille exerça des postes de commandements — Pierre de Tavannes, bailli de Saint-Ursanne au milieu du XVe s. — et posséda des dignités ecclésiastiques — Jean de Tavannes, chanoine de Bâle († 1492).
- Jean,
capitaine de lansquenets († 1523). Fils de Jean de Tavannes († 1511 ), chevalier, détenteur de biens à Delle depuis 1478, et frère de Marguerite et Catherine. J. de Tavannes fut l’un des principaux capitaines de lansquenets allemands au service de
Louis XII, puis de François 1er. Au printemps 1513, il fut chargé de conduire une armée de 6 à 7000 hommes de la frontière des Pyrénées en Lombardie, mais arriva trop tard pour prendre part à la bataille de Novare. Il combattit ensuite en Italie du nord, et notamment à Marignan où il commandait les fameuses « bandes noires » du duc de Gueldre. Son insubordination à l’égard de l’Empire lui valut la confiscation de ses fiefs d’Alsace et de Franche-Comté, ainsi que les représailles des Confédérés suisses qui pillèrent sa demeure de Delle en août 1513. Considéré comme « Allemand », il obtint la « naturalité » française en 1518 et s’établit en Bourgogne, à l’instar de ses sœurs. Lors de l’élection impériale de 1519, François 1er le dépêcha auprès de l’électeur Frédéric de Saxe dont il escomptait le suffrage en lui faisant miroiter un projet de croisade contre les Turcs. Il fut considéré comme un modèle par son neveu Gaspard de Saulx, qui releva le nom Tavannes et devint l’un des meilleurs soldats des guerres de Henri II, puis l’un des chefs du parti catholique sous la régence de Catherine de Médicis, au point qu’on lui attribue l’idée de la Saint-Barthélemy.
Mémoires de Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes (1589), publiées par Michaud et Poujoulat, Paris, 1838 (Nouvelle collection de Mémoires pour servir à l’histoire de France, t. VIII, p. 23-442) ; G. Bischoff, Noblesse, pouvoirs et société, à paraître.
Georges Bischoff (2000)