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TARADE Jacques

Architecte et ingénieur militaire, (C) (★ Paris 1640 † Strasbourg 9.1.1722). Fils de Jean Tarade, maître maçon d’une famille originaire de la Marche et maître général des voies et bâtiments du roi, et de Marguerite Villedot. ∞ Marie Lavier de La Caude, d’une famille d’architectes et de menuisiers du roi ; 4 enfants dont Marie Marguerite (★ 1685 † 1712) ? Antoine du Portal, auquel Tarade céda son poste en 1712 de directeur des fortifications d’Alsace (1713- 1738). Formé dans le milieu des architectes parisiens, il séjourna quelque temps à Rome. Ingénieur ordinaire en 1661, il fut affecté aux ouvrages de Versailles en 1664 et à ceux de Pignerol et de Fort-la-Peyrouse, Italie, dans les vallées d’Outre-Mont en 1665. Il servit par la suite à Charleroi, Belgique, en 1666, et participa à la guerre de Dévolution au Quesnoy, Nord, en 1668. Appelé en Alsace sur recommandation de Jacques de La Grange ©, intendant d’Alsace, pour y diriger les travaux des fortifications de Brisach (Brisgau), Belfort, Saverne, Haguenau, La Petite-Pierre et Sélestat. Après l’annexion de Strasbourg à la France en 1681, il fut nommé directeur des fortifications d’Alsace et chargé à ce titre d’améliorer l’enceinte de Strasbourg, de la construction de la citadelle et du canal de la Bruche pour amener les matériaux à pied d’œuvre. C’est lui aussi qui, d’après les plans de Vauban ©, dirigea les travaux de construction de la place de Neuf-Brisach de 1698 à 1703. Brigadier d’infanterie et maréchal de camp, qualifié d’écuyer, il reçut en 1683 « des lettres d’anoblissement pour services exceptionnels ». Il est à considérer, à juste titre, comme un des plus remarquables architectes-ingénieurs du règne de Louis XIV. Il a laissé de nombreux mémoires sur les places fortes de l’Alsace et fit graver avec le privilège du roi du 1er février 1713 les dessins de toutes les parties de l’église de Saint-Pierre de Rome.

Archives historiques de l’Armée, dossiers brigadiers d’infanterie ; Archives du dépôt du Génie : BIG ms 13 à 15 (Atlas des plans et élévations des travaux de Tarade) ; Archives nationales, Minutier central, LII, 26 novembre 1644 ; E. de Tarade, Notice générale et biographique sur la famille de Tarade, Tours, 1870 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1105 ; G. Zeller, L’organisation défensive des frontières du Nord et de l’Est au XVIIe siècle, Paris, 1928 ; G. Livet, L’Intendance d’Alsace sous Louis XIV, Paris, 1956, p. 1066 (passim) ; A. Halter, « Jacques Tarade (1640-1722), constructeur de la place forte de Huningue », Bulletin de la Société d’histoire du Musée, de la ville et du canton de Huningue, 27, 1979, p. 33 ; A. Blanchard, Les ingénieurs du « Roy » de Louis XIV à Louis XVI. Étude du corps des fortifications, Montpellier, 1979 (avec tableau généalogique, p. 500-501 et index p.617) ; idem, Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791, Montpellier, 1981 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, III, p. 463-464 ; J. Reussner, « Strasbourg place de guerre. Un projet de fortification par Vauban oct. 1681 », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, n° XI, 1981, p. 49-88 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7229 ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 310 ; S. Herry, Une ville en mutation. Strasbourg au tournant du Grand Siècle, Strasbourg, 1996, p. 90, 91, 114, 146, 353.

Iconographie : Gravure par Seupel dans A. Blanchard, Les ingénieurs du « Roy », op. cit., p. 483 ; Livet-Rapp III, p. 461, fig. 82 B ; G. Livet, N. Wilsdorf, Le Conseil Souverain d’Alsace, les traités de Westphalie et les lieux de mémoire, Strasbourg, 1997, p. 548.

† Georges Livet (2000)