Théologien, juriste (★ Altkirch vers 1450 † Bâle 1503). Frère de Gabriel I Surgant ©. Surgant fréquenta peut-être l’école latine de Sélestat avant d’aller à l’Université de Bâle (1464) où il fut l’élève de Heynlin von Stein, puis à la Sorbonne (1470). De retour à Bâle, il fut recteur de l’Université en 1482-1483, 1487, 1494-1495, 1501. En 1473, il fut curé de Heidwiller. Le 28 août 1475, il prononça l’oraison funèbre de Jean de Morimont/Moersperg (imprimée dans le Manuale cité plus bas). En 1479, il fut docteur en droit et curé de Saint-Théodore à Bâle, avant de devenir chanoine de Saint-Pierre.
Actif dans les milieux humanistes, il eut des contacts avec Geiler ©, Wimpfeling ©, Reuchlin et S. Brant ©. Surgant joua également un rôle dans la tentative d’organiser un concile à Bâle en 1482. Il fut aussi un bienfaiteur de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann à qui il offrit des reliques rapportées d’un voyage à Rome et pour laquelle il obtint une série d’indulgences en 1490-1491. Avec son frère Gabriel, il est le fondateur de la chapelle (aujourd’hui disparue) de Saint-Wolfgang à Vieux-Thann.
À l’origine du Jahrzeitbuch de Saint-Théodore, d’un des plus anciens registres de baptêmes de Suisse (1490-1497), de plusieurs publications : Homiliarius doctorum (Bâle, N. Kessler, 1493), recueil de sermons, Manuale curatorum praedicandi praebens modum (1503, éd. à Bâle, Augsbourg, Strasbourg, Mayence), manuel destiné aux curés, insistant spécialement sur la prédication, Regimen sanitatis, Regimen studiosorum (1502). Ce dernier ouvrage est un recueil de conseils à l’attention de Bruno Amerbach, de la famille des imprimeurs.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 852-853 ; D. Roth, Die mittelalterliche Predigttheorie und das Manuale curatorum des Johann Ulrich Surgant (Basler Beiträgezur Geschichtswissenschaft 58), Bâle-Stuttgart, 1956 ; J. Konzili, « Studien über Johann Ulrich Surgant (ca 1450-1503) », Zeitschrift fur schweizerische Kirchengeschichte, Revue d’histoire ecclésiastique suisse, 1975, p. 265-309 ; 1976, p. 107-167 et 308-388,1977, p. 332-392 (cette dernière partie est constituée par le répertoire des citations et des sources de la deuxième partie du Manuale curatorum et par l’édition des parties liturgiques du Jahrzeitbuch).
Jean-Luc Eichenlaub (2000)