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STRUCH François Antoine

Homme politique, (C) (★ Lutterbach 24.11.1791 † Lutterbach 23.7.1856). Fils de Thiébaut Antoine Struch, aubergiste et cultivateur, et d’Anne-Marie Waelterlé. ∞ 1827 Adélaïde Émilie Joséphine Elisabeth Werner, fille de Georges Léon Pierre Werner, avocat, conseiller d’arrondissement, et de Marie Claire Élisabeth Françoise Émilie Reinist; sans enfants. Bien qu’il ait souvent manifesté des réticences à quitter ses terres, Struch fut l’une des grandes figures politiques du département du Haut-Rhin, de la Monarchie de Juillet au début du Second Empire. Électeur depuis 1827, il fut nommé conseiller de l’arrondissement d’Altkirch en 1829 pour succéder à son père qui venait de décéder, bien qu’il affichât des opinions libérales. Sa carrière prit une nouvelle dimension avec la fin de la Restauration. En 1831 il fut élu chef de bataillon de la Garde nationale du canton de Mulhouse et exerça à titre provisoire les fonctions de maire de Lutterbach, fonctions qu’il occupa à nouveau de 1837 à 1848, puis de 1849 à 1856. En 1831 encore, il entra au Conseil général, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort. Élu président de cette assemblée en 1834, il fut reconduit dans cette fonction par sas collègues jusqu’en 1851, puis nommé à ce poste par l’administration ne à partir de 1852. Sous la Monarchie de Juillet, Struch appartint à la gauche dynastique, sentiment politique minoritaire dans le département et au sein du Conseil général. Élu député, il siégea sur les bancs de l’opposition de gauche. Struch avait été candidat une première fois en 1839, dans la circonscription de Belfort, pour l’arracher à l’influence des prêtres. Il fut élu, mais ne se représenta pas en 1842. Au moment des élections de 1846, lorsque le gouvernement fut de plus en plus contesté, Struch fut de nouveau candidat. Réélu, il siégea avec les amis de l’opposant Odilon Barrot ©. S’il vota toujours avec la gauche et combattit le gouvernement à Paris, Struch ne fut pas un opposant au sein du Conseil général, conduisant la politique départementale en collaboration avec le préfet Bret ©. Fidèle à ses convictions, il participa à la campagne des banquets lorsque celle-ci atteignit le département du Haut-Rhin à l’été 1847. Le 26 février 1848, alors que la Révolution éclatait, Ledru-Rollin le nomma commissaire du gouvernement pour le département du Haut-Rhin, nouvelle dénomination de la fonction de préfet. Il quitta rapidement ses fonctions, en juin 1848, pour honorer son mandat de représentant du peuple. Il fut en effet élu à la quasi-unanimité le 23 avril 1848. Il amorça un alors un virage. Dans un premier temps, son glissement vers la droite fut moins le fait de ses ambitions que de son souci d’éviter les excès des républicains purs. À l’assemblée il vota quelques mesures symboliques avec la droite (pour les poursuites contre Louis Blanc, contre l’abolition de la peine de mort, pour l’interdiction des clubs, etc.). En 1849 Struch mit un terme à sa carrière parlementaire. Il patronna toutefois le comité des républicains modérés rassemblant blancs, bleus et bonapartistes, sévèrement défait, les républicains obtenant dix des douze sièges en jeu. Au moment du coup d’État du 2 décembre 1851, puis de la proclamation de l’Empire, Struch se rangea, par réalisme politique, mais également par conviction du côté des nouvelles autorités, ce qui lui valut d’être désigné candidat officiel pour les élections cantonales, d’être maintenu en tant que président du Conseil général et renommé maire de sa commune. Il était membre de la Société d’agriculture du département, de la chambre consultative d’agriculture pour l’arrondissement d’Altkirch (1852-1856), de la Commission départementale d’agriculture en 1850, du jury de la ferme école d’Ollwiller. En 1855 il fut chargé, au sein de la commission départementale de l’exposition universelle de 1855, des questions agricoles. Chevalier de la Légion d’honneur (14 juillet 1837).

Archives départementales du Haut-Rhin, 1M84, 1M110, 2M3, 2M46, 3M20, 3M23, 3M35, 7M2, 7M36, 1N19, 4R120 ; Archives municipales de Strasbourg, Fonds maçonnique Legs Gerschel, boîte 38 ; Archives nationales, F1b I 230-18, F1b II Haut-Rhin 7, F1c V Haut-Rhin 4 ; E. de Steins, M. Struch, propriétaire, ancien député, président du Conseil général du Haut-Rhin, ancien membre de l’Assemblée constituante, agronome, Paris, s.d. ; P. de Lourdoueix, Profils critiques et biographiques des 900 représentants du peuple, par un vétéran de la presse, Paris, 1848, p. 273 ; Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, I, n° 25, p. 137 ; G. Staehling, Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace, t. II : 1852-1870, Nancy, 1886, p. 52 ; Dictionnaire des parlementaires, t. V, p. 347 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 944-945 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace avec une biographie des parlementaires alsaciens de 1789 à 1871, Paris-Mulhouse, 1912, p. 112-114, 117, 118, 188-192 ; E. Girardot, « L’opposition libérale et républicaine dans la région de Belfort pendant la Monarchie de Juillet », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, XLIX, 1935, p. 166 ; M. O. Six, L’opinion publique à Colmar à la Révolution de 1848, Colmar, 1953, p. 97-101 ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, Strasbourg, 1964, p. 14 ; P. Leuilliot, « Le Conseil général du Haut-Rhin. De la Restauration au Second Empire », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, XVI, 1966, p. 107-109 ; P. Madenspacher, Notables d’autrefois. Les maires de l’ex-arrondissement d’Altkirch, an VIII-1832, mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1980, p. 193, 194 ; CNRS, Grands notables du Premier Empire – Haut-Rhin, 1978, p. 60 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7162-7163 ; O. Conrad, Les conseillers généraux du Haut-Rhin…, thèse, t. IV, 1997, p. 194 ; Florence Ott, La société industrielle de Mulhouse 1826-1876. Ses membres, son action, ses réseaux, Strasbourg, 1999, p. 795.

Olivier Conrad (2000)