Directeur des forges d’Audincourt, (PI) (★ Strasbourg 1.2.1811 † Audincourt, Doubs, 16.10.1868). Fils de Philippe Frédéric Strohl, négociant, et de Sophie Caroline Wiedemann. Polytechnicien, il administra, puis dirigea à Strasbourg les Chemins de fer d’Alsace. Adjoint au maire de Strasbourg. L’assemblée générale de la Compagnie des forges d’Audincourt le nomma, en 1855, à la direction de ses établissements. Métallurgiste compétent, Strohl fut reconnu par ses pairs, qui le portèrent à la présidence du syndicat des maîtres de forges de Franche-Comté en 1865. Notable protestant, membre de la Société d’émulation de Montbéliard, il réussit à s’intégrer à la vie locale et à s’adapter à ses mutations. Strohl, avisé et tolérant, participa au financement de la construction de l’église d’Audincourt et, à sa mort, l’abbé Besson pouvait affirmer que « les catholiques de sa paroisse n’ont eu qu’à se louer de son esprit juste et conciliant ». Notable et homme d’affaires, il n’a pas mis ses talents au service d’une carrière politique. Chevalier de la Légion d’honneur. Ses héritiers — sa veuve et ses enfants, dont sa fille Frédérique Bertha, épouse de Charles Amédée Frédéric Kirschleger, filateur de Turckheim (Haut-Rhin), — semblent avoir quitté la Franche-Comté dès 1869.
Archives du Doubs, série M, Statistiques industrielles, M 2354, M 2359, M 2360, M 2361, M 2389 ; série Q, mutations par décès, 2 Q 107, 2 Q 377, 2 Q 384 ; Annuaire départemental du Doubs, années 1815 à 1870 ; Bulletin et mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard, 1868-1869 ; Abbé L. Besson, « Chronique » [nécrologie de Frédéric Strohl] Annales de Franche-Comté, 1868 ; F. Bourin, Notice historique rédigée par ordre du conseil d’administration de la Compagnie des Forges d’Ardincourt et dépendances, Épinal, 1909 ; M. de Villeroche, « Notice sur les forges d’Audincourt », Bulletin et mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard, 1947 ; L. de Buyer, « La sidérurgie comtoise aux XVIIIe et XIXe siècles », Procès-verbaux et mémoires de l’Académie de Besançon, 1966-1967 ; J. Carillon, La compagnie des forges d’Audincourt : une entreprise et son personnel, mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, 1973, dactylographié ; F. Lassus, Métallurgistes franc-comtois du XVIIe au XIXe siècle : Les Rochet. Étude sociale d’une famille de maîtres de forges et d’ouvriers forgerons, thèse de doctorat, Université de Franche-Comté, 1980, multigraphié ; F. Ponteil, Un type de grand bourgeois sous la Monarchie parlementaire : Georges Humann, 1780-1842, Paris, 1977 ; R. Cusenier, La forge d’Audincourt de 1616 à 1793, Montbéliard, 1983 ; J.-L. Mayaud, Les patrons du Second Empire, t. 3 : Doubs, p. 76-78.
Nicolas Stoskopf (2000)