Luthiste et compositeur, (PI) (★ Halle, Saxe-Anhalt, 18.10.1611 I Strasbourg 1669). Fils de Valentin Strobel, luthiste de Thuringe († 1640). ∞ 19.7.1640 à Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, Anna Elisabeth, veuve de l’imprimeur Marx von der Heyden. Luthiste à la cour de Darmstadt à partir de 1626, il entra au service du margrave de Bade-Durlach en 1634. La bataille de Nördlingen (6 septembre 1634) entraîna l’exil de la cour à Strasbourg, où on le retrouva. Congédié en 1638, il resta à Strasbourg ; son mariage lui permit d’acquérir le droit de bourgeoisie. Cette union explique peut-être le nombre assez important des publications de Strobel dans un contexte de crise de l’imprimerie musicale. Ses œuvres (pour luth, théorbe, angélique, mandore) étaient très estimées et ont suscité de nombreuses transcriptions pour clavier. La plupart de celles qui nous sont connues sont conservées dans des manuscrits allemands, français, suédois, tchèques et roumains. Elles ont contribué à diffuser le « style brisé » français dans les pays de langue allemande. Johann Ernst Rieck © a transcrit quatre danses de Strobel dans ses suites en trio publiées à Strasbourg en 1658. Chappuzeau rapporte en 1669 : « Messieurs Gumprecht & Strobel touchent du luth avec une délicatesse merveilleuse. L’un & l’autre est parfaitement honnête homme, & en grande estime à Strasbourg ».
Réédition : Œuvres de Strobel, publ. par C. Meyer et M. Rollin, Corpus des Luthistes, éd. du CNRS (en préparation).
S. Chappuzeau, Suite de l’Europe vivante contenant la relation d’un voyage fait en Allemagne 1669, p. 555 ; A. Göhler, Verzeichnis der in Frankfurter und Leipziger Messkatalogen der Jahre 1564 bis 1759 angezeigten Musikalien, Leipzig, 1902 ; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 514, 516 et 561 ; Die Musik in Geschichte und Gegenwart, vol. 12, 1965, col. 1609-1611.
Jean-Luc Gester (2000)
