Maître d’œuvre, (C). Actif en Alsace entre 1655 et 1673. Originaire d’Eisenstadt dans le Burgenland, Autriche, il fit un séjour à Strasbourg et selon la coutume, grava son nom et son signe lapidaire sur l’octogone de la cathédrale (1655). Il est très probablement identique avec « Matthis der Baumeister » (Matthis l’architecte) cité à Saverne en juin 1669. En 1672, il fut question de l’envoyer à Rouffach pour estimer les réparations à faire à la cour dîmière. Dans un acte du 7 juillet 1673 est mentionné « Matthias Stoy, tailleur de pierre », maître d’œuvre (Werkmeister) du château épiscopal de Saverne en construction depuis 1667. La même année, il se rendit avec l’architecte Tomaso Comacio à Rouffach. Succédant à l’architecte-ingénieur Peter Leonhard Doffuz dont on perd la trace après 1667, Stoy acheva les trois ailes baroques de Saverne et réalisa (à partir de 1670), comme exécutant, le grand corps-de-logis oriental qui marque l’irruption en Alsace de l’art classique français. On ne saurait lui attribuer la paternité de cette adjonction, car le prince-évêque de Strasbourg, François Egon de Furstenberg ©, était très introduit dans les milieux parisiens et avait certainement fait appel à l’un des grands architectes du moment, peut-être dans l’entourage de François Blondel.
Archives municipales de Strasbourg, dossier généalogique, fonds Raeuber ; R. Lehni, « Le château sous les princes-évêques de Furstenberg (1663-1704) », Le château de Saverne, Saverne, 1969, p. 20-37.
† Théodore Rieger (2000)