Dialectologue et historien, (PI) (★ Strasbourg 7.11.1901 † Bielefeld, Rhénanie du Nord-Westphalie, 15.1.1975). Fils de N. Stoeckicht, conseiller de l’Intendance des bâtiments. ∞ avril 1930 Annemarie Lucht ; 3 enfants. Il fréquenta l’actuel lycée Fustel de Coulanges (Lyceum) et obtint le 29 novembre 1918 son diplôme de fin d’études secondaires (section classique). Expulsé d’Alsace en 1919, Stoeckicht entreprit alors à Fribourg-en-Brisgau, puis à Marburg, des études en germanistique, en histoire et en géographie, avec son Staatsexamen en 1925 (sujet : Politik und Wirtschaft in der jüngeren elsässichen Geschichte), et en 1927, son doctorat. Sa thèse (Elsässische Dialektgeographie), dirigée par Ferdinand Wrede (Marburg), ne fut publiée qu’en 1942 (Sprache, Landschaft und Geschichte des Elsass, in : Deutsche Dialektgeographie XLII, Marbourg, 1942). Elle est encore actuellement un ouvrage de référence sur le dialecte alsacien, basée sur les matériaux de l’Atlas linguistique de l’Empire allemand (1887) de Georg Wenker. En 1927, Stoeckicht élabora les cartes dialectales (n° 25 et 26) pour l’Elsass- Lothringischer Atlas de G. Wolfram/W. Gley, Francfort-sur-le-Main, 1931. Enseignant à partir de 1931 à Neumünster, Schleswig-Holstein, et à l’école militaire d’Itzehoe. En 1933, il fut nommé à Kiel, où il enseigna jusqu’en 1940. En automne de la même année, on l’envoya à Strasbourg pour y enseigner dans deux grands lycées (Erwin-von-Steinbach-Schule et Jakob-Sturm- Gymnasium), ainsi que pour développer la dialectologie à l’université fraîchement rouverte par les autorités allemandes. Il passa, à l’issue de la guerre en pays de Bade, où il dirigea à Lahr un foyer protestant pour jeunes. En novembre 1946, le gouvernement militaire français l’expulsa vers le Schleswig-Holstein. Il enseigna à partir de 1947 comme professeur de lycée à Kiel. Il dut prendre en 1958 sa retraite.
Dans les années qui suivirent, Stoeckicht publia un certain nombre d’articles ayant trait aux dialectes et à l’histoire de l’Alsace. Dans Das EIsa? im Rahmen der westdeutschen Dialektologie (in ; Zeitschrift für Mundartforschung, Wiesbaden, 1963-1964, p. 289-320), il défend l’idée que les faits dialectaux alsaciens actuels sont, avant tout, dus à la configuration du terrain et dans une moindre mesure, à des divisions territoriales du Moyen Âge. Il collabora également aux publications de la Erwin-von-Steinbach-Stiftung. Dans le volume 2 des Studien (1968) de cette dernière, il publia la première partie d’une étude sur Bismarck et l’Alsace (Bismarck und das EIsa?, Francfort-sur-le-Main, p. 59-133), et dans le volume 3 (1971) un article sur le siège de Strasbourg en 1870 (Die Belagerung Straßburgs im Jahr 1870. Ein Beitrag zur Problematik des Geschehens, p. 9-113).
Chr. Hallier, « Dr. Otto Stöckicht », Der Westen, 25, année n° 2, avril 1975, p. 7.
Claude Otto (2000)