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STIEHR

Famille (C) de facteurs d’orgue qui en trois générations couvrit l’ensemble du Bas-Rhin d’environ 250 instruments de qualité. L’entreprise, scindée à partir de 1860 entre les frères Stiehr et la famille Mockers ©, issue d’un gendre du fondateur, jusqu’en 1926. Beaucoup de ces instruments de la campagne à un ou deux claviers, très rarement à trois, sont restés à l’état quasi authentique — les Stiehr n’ayant jamais cédé à la mode de l’orgue pneumatique — et donnent aux instruments de la Basse Alsace un style remarquable. Les orgues Stiehr et Stiehr-Mockers sont principalement implantés en milieu rural, mais Strasbourg, où ils firent concurrence aux successeurs de Silbermann, ne leur échappa pas : Saint-Jean (1829), les deux églises du Neuhof (1853), l’Hôpital civil (1858), la chapelle des sœurs de Marie Réparatrice (1860), les deux églises de la Robertsau (1861 et 1864), l’église Saint-Étienne (1861), l’église Sainte-Madeleine (1875).

 

  1. Michel,

facteur d’orgues, (C) (★ Kürnach, près de Würzburg, Allemagne, 30.11.1750 † Seltz 14.3.1829. Fils de Jean Michel Stier (sic) et d’Ève Finn. ∞ I à Seltz octobre 1786 Marie Élisabeth Lang (★ 30.8.1756 † 15.2.1797), fille de Paul Lang, marchand et aubergiste, et de Catherine Hund ; 3 enfants, dont Marie Julienne Stiehr, ∞ 4.11.1807 François Xavier Mockers ©, premier de la branche des facteurs d’orgues Stiehr-Mockers, et François Joseph © 2. ∞ II 8.7.1799 à Seltz Juliana von Hatten (★ Niederlauterbach 2.5.1766 † 16.4.1826), fille d’André von Hatten, de Reichshoffen, et d’Anne Ève Heilmann ; 6 enfants dont Ferdinand © 3 et Xavier © 4 qui furent facteurs d’orgues et associés de leur demi-frère aîné François Joseph © 2. On ignore où Stiehr, à l’origine de la dynastie, reçut sa formation initiale ; l’hypothèse la plus crédible est dans l’atelier des Seuffert de Würtzbourg. Il fut ensuite chef de chantier chez Stieffel de Rastatt, mais était établi dès 1777 à Seltz où, en 1783, il apparaît comme bourgeois.

Selon M. Barth, ouvr. cité, p. 65, note 23, une photographie de Michel Stiehr se trouverait en possession des descendants de Louis Joseph Stiehr à Vesoul (famille de Mme J. Robert).

  1. François Joseph,

facteur d’orgues, (C) (★ Seltz 9.11.1792 † 27.1.1867). Fils de 1 et de Marie Élisabeth Lang. ∞ I 6.9.1824 Marie Ursule Mahler, fille de Paul Mahler, marchand de bois, et de Catherine Ebert ; 6 enfants, ∞ II Marie Catherine Bloed (Bloedt, Bleth), fille de Philippe Bloed, laboureur et tisserand, et de Marie Anne Knobloch ; 10 enfants, dont les futurs facteurs d’orgue Édouard Stiehr © 8 et Louis Stiehr © 10. Stiehr fut le chef de l’entreprise jusqu’à la scission en Stiehr-Mockers et Stiehr-Frères qui eut lieu avant 1862.

Portrait-dessin de P. Spindler dans M. Barth, op. cit., planche 38.

  1. Ferdinand,

facteur d’orgues (★ Seltz 24.12.1803 † Seltz 20.6.1872). Fils de 1 et de Juliana von Hatten. Demi-frère de 2. ∞ Marie Louise Jourdan (★ Ensisheim 15.12.1806 † 4.4.1889), fille de Jourdan, propriétaire, et de Marie Élisabeth Winckler ; 8 enfants, dont Théodore © 9.

  1. François Xavier,

facteur d’orgues (★ Seltz 6.7.1806 † Seltz 11.2.1873). Frère de 3. ∞ I 14.1.1835 à Seltz Marie Félicité Noël, fille du laboureur Antoine Noël et de Félicité Welter ; 6 enfants, dont Louis, facteur d’orgues mort à l’âge de 21 ans, et Auguste © 6. ∞ II 9.9.1849 à Seltz Françoise Friedmann, cuisinière, fille de Jean Baptiste Friedmann, tisserand, et d’Élisabeth Rieger ; 6 enfants, dont Marie Julie qui épousa son cousin Louis Joseph Stiehr © 10.

Portrait à l’huile dans Barth, op.cit., planche 39.

  1. Marc,

facteur d’orgues, puis religieux (★ Seltz 22.10.1826 † Santiago du Chili après 1878). Fils de 2 et de Marie Ursule Mahler. D’abord facteur d’orgues, il quitta Seltz, sans doute en 1852, pour entrer dans l’ordre des Dominicains.

  1. Auguste,

facteur d’orgues (★ Seltz 19.2.1837 † Seltz 12.9.1887). Fils de 4 et de Marie Félicité Noël. ∞ à Seltz 25.11.1872 Louise Wallior, fille de François Joseph Wallior, forgeron, et de Marie Anne Mahler ; 4 enfants dont aucun ne devint facteur d’orgues.

  1. Léon,

facteur d’orgues, (PI) (★ Seltz 2.8.1840 † Seltz 21.9.1891). Demi-frère de 5. ∞ 20.1.1868 Béatrice Wallior, fille de François Joseph Wallior, forgeron, et de Marie Anne Mahler ; 6 enfants dont Victor Léon Joseph (★ 21.5.1874 † 23.11.1950)
qui prit la succession de l’entreprise et se spécialisa dans la menuiserie sans continuer la facture d’orgues.

  1. Édouard,

facteur d’orgues (★ Seltz 23.1.1842 † 7.5.1879). Frère de 7. ∞ Seltz 8.1.1872 Ludgarde Mahler, fille de François Joseph Mahler, tonnelier, et de Félicité Welter.

  1. Théodore,

facteur d’orgues, puis épicier (★ Seltz 11.11.1848 † Haguenau 26.11.1925). Fils de 3. Célibataire. Après la mort de son père Ferdinand © 3 et de son oncle Édouard © 8, Stiehr continua l’entreprise familiale avec Auguste Stiehr © 6, puis abandonna en 1895 ce métier où il avait pourtant prouvé ses excellentes capacités, pour se consacrer — sans succès — à l’épicerie. Il quitta Seltz entre 1905 et 1910.

  1. Louis Joseph,

facteur d’orgues et de pianos (★ Seltz 28.11.1853 † Vesoul 2.12.1936). Frère de 8. ∞ 30.8.1882 à Paris sa cousine Marie Julie Stiehr, professeur de musique (★ Seltz 27.5.1854 † Vesoul 24.5.1941), fille de Xavier Stiehr © 4 ; 3 enfants. Au décès de son père, Stiehr était déjà apprenti chez Cavaillé-Coll à Paris et y resta jusqu’à son service militaire de cinq ans qu’il accomplit à Rennes. En 1879, il fut employé chez le facteur Blési à Nancy, puis chez Jacquot-Jean Pierre à Rambervillers où il resta 10 ans. Lors de la séparation de l’Église et de l’État, les commandes d’orgues se tarirent et Stiehr dut abandonner la facture d’orgues et se replia à Vesoul où il créa une entreprise de réparation et de vente de pianos.

Archives privées familiales à Vesoul (famille Robert) et à Barr (famille Stoltz) ; P. Meyer-Siat, « Stiehr-Mockers, facteurs d’orgues », Archives de l’Église d’Alsace, 1972-1973, 759 pages ; tableau généalogique p. 58 et catalogue des orgues très approfondi avec historique et détails techniques, qui reprend, précise et corrige en de nombreux points M. Barth, « Elsass, « Das Land der Orgeln » im 19. Jahrhundert; zugleich ein Beitrag zur älteren Geschichte seiner Orgel », Archives de l’Église d’Alsace, 1965-1966, 452 pages + annexes ; Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne,n° 27 p. 2672-2673 (notices Mockers).

† Marcel Thomann (2000)