Érudit, enseignant (★ Amtzell im Allgäu, Allemagne, 1526 † Wurtzbourg 1563). Inscrit à la faculté des Arts de l’Université de Fribourg-en-Brisgau à partir du 19 janvier 1548. Obtint une bourse de 15 mois de la fondation Battmann qui lui permit d’entreprendre des études de théologie (baccalauréat en 1549). Boursier de Johann Kerer, professeur à Fribourg. Élève du professeur de grec et d’hébreu Hans Hartung, Stiblinus devint Magister artium (1550) et maître en philosophie (1551). Cette même année, il enseigna la grammaire latine à l’Université de Fribourg. La peste le fit fuir à Bâle. Devenu directeur de l’école latine de Sélestat (1553-1559), Stiblinus obtint l’autorisation du Magistrat de consulter la bibliothèque de Beatus Rhenanus ©. C’est à Sélestat qu’il conçut ses principaux écrits. Il débuta par son « utopie », le Commentarioius de Eudaemonensium Republica qu’il écrivit durant les vacances d’été 1553, mais éditée seulement en 1555 à Bâle par Oporinus © avec le Coropaedia, œuvre pédagogique sur l’éducation des filles et dédiée à l’abbesse de Masevaux (Scholastique von Falkenstein ©), suivi d’un poème de 112 vers Peniae Querela ad lovem, dédié au secrétaire de la ville de Sélestat Hans Faber. Stiblinus entreprit la traduction latine versifiée de 18 drames d’Euripide (publiée à Bâle par Oporinus en 1562) et dédiée à l’empereur Ferdinand Ier. En octobre 1559 Stiblinus devint directeur de l’école latine de Fribourg et se lia d’amitié avec Conrad Dinner, de Wurtzbourg, professeur de grammaire latine à l’Université de Fribourg. Durant l’hiver 1560-1561, Stiblinus écrivit une petite épopée intitulée De caede reverendissimi principis et domini, D. Melchioris Zobell, Herbipolensis episcopi et Franciae orientalis ducis, carmen heroïcum, édité à Bâle en mai 1561. La même année, Stiblinus devint professeur de dialectique latine et grecque au collège de Wurtzbourg que venait de fonder le prince évêque.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 828 ; P. Adam, L’humanisme à Sélestat, 1962 ; I. D. Jahn (éd.), Kaspar Stiblin : Commentariolus de Eudaemonensium Republica (Basel 1555), Ratisbonne, 1994 (avec bibliographie).
Hubert Meyer (2000)