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STEINER Jean-Louis

Homme politique, directeur des postes, (PI) (★ Ribeauvillé 27.7.1785 † Strasbourg 10.12.1862). Fils de Jean-Louis Steiner, meunier, et de Marie Caroline Finck. ∞ 15.2.1810 Catherine Marguerite Ehrlenholtz (★ Strasbourg 7.1.1792 † Strasbourg 15.3.1863), fille de Jean Sellier et de Catherine Marguerite Ehrlenholtz. À peine âgé de 20 ans, il devint le secrétaire interprète de La Bouillerie, chargé de percevoir, dans les Allemagnes, les contributions levées sur les pays occupés par les armées françaises. En 1806, il fut même nommé agent principal du Trésor. Retourné à la vie privée en 1810, il fonda alors, à Strasbourg, une maison de commerce qui subsista jusqu’en 1830. Républicain libéral, il fut sous la Restauration un des membres actifs du parti constitutionnel et un artisan de l’élection de Benjamin Constant © comme député de Strasbourg en 1827. Après la Révolution de 1830, Steiner fut élu commandant de la garde nationale à cheval. Quittant le négoce, il devint directeur des Postes à Strasbourg. Mais ses opinions avancées le firent destituer en 1834, année marquée également par la dissolution de la Garde nationale. L’année suivante, Steiner fut élu conseiller municipal de Strasbourg. Il faisait partie du groupe de l’opposition républicaine qui réclamait, en particulier, les élections au suffrage universel. Le renouvellement du conseil en 1843 fut marqué par l’échec des radicaux, mais Steiner réussit à se faire élire grâce aux voix du Faubourg National. Durant la campagne de banquets de l’été 1847, il prononça le discours décisif lors de la grande réunion du 5 septembre à la Halle aux Blés et proclama « que la loi électorale avait fait son temps ; qu’il était juste et urgent de la modifier ». Quelques mois plus tard, le 25 février 1848, dès l’annonce de l’abdication de Louis-Philippe, Steiner, sur la proposition de Liechtenberger ©, fut nommé colonel provisoire de la Garde nationale reconstituée. Il ne put empêcher sa dissolution par le gouvernement en mars 1851. Il fut un des membres du « Comité démocratique de Strasbourg » aux élections d’avril 1849. Toujours conseiller municipal, il devint colonel de la Garde nationale reconstituée, qui comptait alors 7 500 hommes. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il refusa le serment de fidélité au prince-président et démissionna du conseil municipal.

Courrier du Bas-Rhin du 11.12.1862 ; Félix Ponteil, L’opposition politique à Strasbourg sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), 1932 (index) ; G. Foessel, « « Jean-Louis Steiner, Diligence d’Alsace, n° 10, 4e trim. 1973 ; François Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin (1848-1870), Strasbourg, 1993, p. 63, 66, 98, 101, 156, 256 ; Dictionnaire de biographie française, n° XVIII, p. 1388, n° 3 ; Catalogue de l’exposition 1848, Printemps des peuples ou grande illusion ? organisée par les Archives municipales de Strasbourg de novembre 1998 à mai 1999, Strasbourg, 1998.

Paul Charbon et † Georges Foessel (2000)