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STEINER Henri Frédéric

Industriel, (PI, puis anglican) (★ Ribeauvillé 30.3.1788 † Accrington, Lancashire, 1.12.1869). Frère de Jean-Louis Steiner ©. ∞ 28.6.1832 à Ribeauvillé Louise Emma Beysser, fille de Jean-Jacques Beysser et de Suzanne Barbe Greiner. Muni d’une première expérience professionnelle, peut-être aussi lourdement endetté, Steiner quitta l’Alsace au début de la Restauration pour l’Angleterre. Connaissant quelques secrets de fabrication, il se fit engager comme responsable du laboratoire de la manufacture d’impression Broad Oak à Accrington, près de Manchester. Il fit des recherches sur la teinture en rouge turc et mit au point, sans doute vers 1836, un procédé dont il garda le secret et qui ne fut pas breveté: il permettait d’éviter l’exposition à l’air et au soleil nécessaire jusque-là à l’obtention du rouge turc. Les nombreuses références au procédé Steiner trouvées dans les journaux de laboratoire britanniques attestent de son importance. Rejoint par son neveu en 1831, Steiner acheta en 1836, grâce à un prêt de la banque de Manchester, des ateliers à Church près d’Accrington, où il installa un moulin à garance et une manufacture de produits chimiques. À partir de 1840, il se lança dans l’impression en association avec J. Green : F. Steiner & Co connut le succès, notamment à l’exportation ; elle fut transformée en société anonyme en 1847 et poursuivit ses activités jusqu’au milieu des années 1950. Devenu sujet britannique en 1836, Steiner milita pour l’abolition des corn laws et reçut dans son manoir de Hyndburn les ténors du libre-échangisme comme Cobden. Il était juge de paix et se distingua par sa générosité en faveur de l’Église, des écoles et des Mechanics Institute chargés de l’éducation des ouvriers.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 821 ; R. S. Crossley, Accrington Captains of lndustry, 1930 ; R. Hartmann, The Remainder biscuit, 1964 ; J. Storey, « La vie et l’œuvre de Frédéric Steiner (1788-1869) », Andrinople, le rouge magnifique, 1995, p. 52-60.

Nicolas Stoskopf (2000)