Famille patricienne de Mulhouse mentionnée la première fois en 1405. Plusieurs membres de la famille occupèrent des fonctions honorifiques : échevins, zunftmestres (Franz, 1552, et son fils Franz, 1570) ; conseillers, bourgmestres (Johann et son fils Jacob). L’industriel Georges Steinbach © 1 fut une des personnalités les plus marquantes parmi les grands patrons mulhousiens. Les Steinbach résidèrent d’abord à Illzach (fief de Mulhouse). Plusieurs d’entre eux furent bourgmestres de Mulhouse, dont Johann qui représenta la ville lors de la signature du renouvellement de l’alliance entre la couronne de France et les cantons suisses (1663).
N. Ehrsam, Der Stadt Mülhausen privilegiertes Bürgerbuch, Mulhouse, 1850 ; L. Schoenhaupt, L’hôtel de Ville de Mulhouse, Mulhouse, 1892 ; C. Steinbach, Tableaux généalogiques de la famille Steinbach, Mulhouse, 1913; E. Meininger, « Organisation communale primitive du Vieux Mulhouse et les bourgmestres avant 1550 », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1921, n° 98 ; R. Oberlé, Membres du Magistrat et maîtres des corporations à Mulhouse, Mulhouse, 1970.
- Georges,
chimiste, industriel, (Pr) (★ Mulhouse 25.9.1809 † Mulhouse 1.12.1893). Fils de Jean Jacques Steinbach, teinturier, et de Rosine Schabrée. ∞ 26.9.1835 à Moscou Henriette Sophie Léger (1807-1871) de Neuchâtel (Suisse), veuve de Georges Frauenfelder, fabricant d’indiennes à Moscou ; sans enfants. Il adopta Henriette Frauenfelder issu du premier mariage de son épouse. À 16 ans, il entra comme apprenti chimiste dans la fabrique d’indiennes Blech Frères et Cie. Il partit en 1833 pour la Russie où il entra chez G. Frauenfelder comme chimiste. Il fit prospérer l’affaire par la création d’articles nouveaux. Il prit la tête de l’affaire après avoir épousé la veuve de Frauenfelder. Il rentra à Mulhouse, invité par Blech-Fries et s’associa à Fritz Blech et Jean Mantz-Blech. L’entreprise prit en 1843 la dénomination Blech, Steinbach, Mantz (filature) et en 1852 la raison sociale fut changée en Steinbach, Koechlin et Cie. Steinbach entreprit de nombreux voyages à Paris, Londres, Naples, aux foires de Beaucaire pour faire prospérer l’entreprise. Il perfectionna la garancine, créa la mousseline de laine (1838), les jaconas (1848), les balzarines (1843), les organdis (1850), etc. Il fit également des impressions pour chemises d’hommes, des châles, des écharpes. Il fit travailler des impressions à la main, à la perrotine, au rouleau. Il fut l’un des premiers souscripteurs de l’École de chimie de Mulhouse organisée en 1867, il en devint administrateur et président. Il subventionna largement l’École de dessin, l’École de gravure et l’École professionnelle pour jeunes filles. Membre fondateur de la Société des arts (1876), il fit plusieurs dons importants au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse. Membre de la Société industrielle de Mulhouse (SIM) dès 1828, secrétaire (1862-1884) et président du Comité de commerce de la SIM, vice-président. Conseiller municipal et membre de la commission municipale en 1870-1871. Chevalier de la Légion d’honneur.
Il fit une dizaine de communications et publications dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, dont trois sur l’École de chimie de Mulhouse (1888-1889 ; 1889-1890 ; 1890-1891). Il présenta 4 analyses de mémoires et d’ouvrages et des études dont : « Notes sur la législation des brevets ». Il publia notamment sur l’application du chlorure de chaux au blanchiment des toiles peintes et à la garancine (t. 38, p. 232).
Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, V, n° 8, p. 44 (portrait) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 819 ; J. Zuber, « G. Steinbach », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1894, p. 173-180 ; C. Steinbach, Tableaux généalogiques de la famille Steinbach, Mulhouse, 1913, tableau n° 184 ; Nicolas Stoskopf, Les patrons du Second Empire, Paris, Picard Éditeur, 1994, p. 220-222.
Raymond Oberlé (2000)