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STEHELIN (STÄHELIN, STAEHELIN)

Branche (Pr) de la famille Staehelin, de Bâle, où elle vint du Wurtemberg s’établir au tout début du XVIe siècle.

CERARE Mulhouse : archives personnelles ; W. R. Staehelin, Dr. Burckhardt, Wappenbuch der Stadt Basel, Bâle, s.d. ; Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse et ses environs au XIXe siècle, Mulhouse, 1902 ; Elsässische Text, Industrie und verwandte Zweige, Berlin, 1914 : Werke Stehelin-Scheurer und C°. Sennheim (Ober Elsass) ; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, I 144, 146, II 66, III 27, VI 474 ; F. Staehelin-Schwarz, Geschichte der Basler Familie Stehelin und Staehelin, Bâle, 1960 (avec ses suppléments parus tous les cinq ans) ; A. Monnier, Belfort et son Territoire, 20 siècles et 103 jours d’histoire, Nancy, 1970 ; « Les billets de nécessité de la vallée de la Thur », Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, 14, 1981-1982 ; G. Paull, L’industrialisation vosgienne, chez l’auteur, 1982 ; A. Plantey, « Portraits et souvenirs : À propos de Gambetta », Revue des deux mondes, novembre 1985 ; Michel Hau, L’industrialisation de l’Alsace (1803-1939), Strasbourg, 1987, index ; S. Jonas, I. et A. Kaemmerlen, J.-M. Combe, P. Tekre, « Mulhouse et la conquête du rail », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 3, 1989, n° 814.

  1. Jérôme,

négociant, manufacturier et maître de forges (★ Bâle 5.8.1741 † Willer-sur-Thur 1.7.1803). Fils de Balthasar Stehelin, directeur de la société familiale de négoce international de métaux, maître de forges, et d’Anna Katharina Respinger. ∞
16.6.1766 à Klein-Hüningen, canton de Bâle, Salomé Passavant (★ Bâle 22.5.1738 † Bâle 20.1.1803), fille de Hans Heinrich Passavant, négociant, membre du Grand Conseil de Bâle, seigneur justicier de Petit-Bâle, et de Gertrud Burckhardt ; 8 enfants dont Johann Heinrich © 3. En association avec son frère cadet, Johann Burkhard Stehelin-lselin, il créa une manufacture de bas, à Bâle (1764), puis il s’associa avec son frère aîné, Balthasar © 1 qui en prit la direction et entra dans l’affaire familiale de négoce de métaux (1770). Il projeta alors de prendre le contrôle des sources d’approvisionnement des métaux du Haut-Rhin et du Doubs et d’y réaliser une nouvelle concentration industrielle en se faisant représenter par certains de ses fournisseurs. Il obtint un bail de 36 ans pour les usines de Grandvillars au nom des frères Laurent, contre la construction d’une nouvelle tréfilerie, un bail de neuf ans du Chapitre de Murbach pour les entreprises minières, métallurgiques et forestières de la vallée de Saint-Amarin, un nouveau bail pour les usines seigneuriales de la vallée de Masevaux, l’exploitation des forêts des seigneuries de Bourogne et de Florimont et le droit de rechercher de la houille dans les domaines alsaciens du duc de Valentinois. Toutes ces opérations se firent par des intermédiaires qu’il choisit lui-même. Il conclut un nouveau traité de société (31 mars 1780) réglant l’organisation des différentes entreprises minières et métallurgiques et des multiples exploitations forestières. Après la prise de contrôle de la compagnie par le capitaliste bâlois sur les entreprises de Haute-Alsace, les forges de Willer prirent une importance capitale. Les banques protestantes de Paris dominèrent dans les relations financières. Il prit en charge la partie commerciale par sa société de négoce de Bâle en étroite relation avec les plus gros négociants de la place, avec lesquels il était apparenté, les Faesch, Bernoulli, Merian, Paravicini et Passavant, mais des conflits intérieurs à la compagnie éclatèrent (1783). Il obtint, fin 1785, une sentence du bailli de Masevaux, déclarant les frères Laurent déchus du bénéfice du contrat de société et autorisant le maître de forges à prendre lui-même la régie des entreprises sidérurgiques et minières en charge. Il nomma alors Pierre François Bornèque à la direction de la grande forge de Willer. La tourmente révolutionnaire de 1789-1790 augmenta les difficultés rencontrées pour redéployer l’exploitation des entreprises de la vallée de Saint-Amarin. Lors de cette période, tous les établissements en sa possession devinrent biens nationaux. Progressivement, il confia ses activités à son fils Henri qu’il chargea du rachat des installations sidérurgiques de Willer et de Bitschwiller avec la concession des mines de fer de la vallée. Affaibli par la maladie, il mourut au cours d’un déplacement entre Bâle et Willer, près de Thann.

Jean-Marie Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace. Investissements et relations sociales dans la vallée de Saint-Amarin au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1980, voir index.

  1. Jean Henri,

manufacturier et maître de forges (★ Bâle 18.9.1774 † Willer-sur-Thur 22.11.1842). Fils de Jérôme Stehelin © 1. Célibataire. Il fut d’abord associé dans la société familiale de négoce de métaux (1797), à Bâle. Il acheta, comme biens nationaux (24 août 1795), les anciennes possessions de son père, à savoir les mines de fer de la vallée de Saint-Amarin, la forge et les usines de Willer ainsi que le haut-fourneau de Bitschwiller. Dès 1803, il resta le seul propriétaire des exploitations minières et sidérurgiques de la vallée de Saint-Amarin. En 1811, afin d’agrandir ses locaux, il se porta acquéreur des anciens bâtiments de la société Risler & C’e, à Thann. Vers 1814, il prit comme employé son propre neveu, Johann Heinrich Huber, fils de sa sœur Gertrud Stehelin et du pasteur Johann Rudolph Huber, professeur d’histoire à l’Université de Bâle. Vers 1820, il s’associa avec son neveu et mit sa société en nom collectif sous la raison sociale Stehelin & Huber. En 1828, il s’adjoignit un nouvel associé, son cousin Charles © 4, qui prit la direction de la fonderie de Bitschwiller. Henri resta toutefois le chef effectif des entreprises. En 1837, entra son autre cousin, Édouard, le frère de Charles. Dès 1830, il se lança dans la fabrication de machines à vapeur fixes, de chaudières, de roues à aubes et d’autres pièces de chaudronnerie lourde. À Bitschwiller, la fabrication de matériels ferroviaires valorisa la production des forges et des fonderies de fonte obtenue par une seconde fusion. Les premières locomotives et tenders construits en Alsace (et en France), dès 1837, sortirent de ses ateliers: elles dérivaient du type « Patentée » de Stephenson, portant cependant plusieurs modifications et améliorations concrétisées par la prise de brevets par l’entreprise. Pour leur production, il recruta un ingénieur anglais, David Lloyd, venu dès 1825 travailler à Colmar, pour le compte d’une société de Manchester, chez la société Haussmann Frères. Cet ingénieur vint s’installer à Bitschwiller de 1829 à 1839. Stehelin & Huber livra des locomotives aux différentes nouvelles lignes de chemin de fer françaises: Paris – Saint-Germain (1838), Paris – Versailles (rive droite) (1838), Mulhouse – Thann (1839), Strasbourg – Saint-Louis, puis Bâle (1839-1843), Paris – Orléans (1840), Paris – Versailles (rive gauche) (1842) et du matériel ferroviaire (grues, roues et essieux, plaques tournantes, machines-outils, locomotives et tenders, etc.) à plusieurs compagnies étrangères italienne, allemande, sans doute belge, américaine du Sud, etc. Il se retira de l’affaire en 1842. Il était également propriétaire des exploitations minières et sidérurgiques, ainsi que du haut-fourneau de Nieder-Schönthal, canton de Bâle, qui alimentaient ses usines du Haut-Rhin et fermier, pour le compte du duc de Broglie, du haut-fourneau de Masevaux et des forges d’Oberbruck.

  1. Charles,

manufacturier et maître de forges, (C) (★ Bâle 14.4.1805 † Paris 28.3.1848). Fils de Hieronymus Stehelin, négociant manufacturier et maître de forges, et de Christina Dorothea Schoenauer. Petit-fils de Jérôme Stehelin © 1. ∞ 29.7.1829 à Willer Amélie Billig, (C) (★ Belfort 24.3.1810 † Belfort 31.1.1884), fille de François Louis Sébastien Billig, lieutenant général, puis inspecteur des eaux et forêts, et d’Adélaïde Aimée Armandine Hay de La Rougerais; 8 enfants dont Charles René Édouard © 6 et Émile Charles Adolphe © 8. Il avait une formation commerciale et bancaire et s’associa à ses cousins Henri Stehelin et Henri Huber. En 1828, ils transformèrent les forges de Bitschwiller en Ateliers de constructions mécaniques; la raison sociale resta la même, société Stehelin & Huber. Ces ateliers fabriquèrent alors de la chaudronnerie lourde, des machines à vapeur du type Woolf, des chaudières à deux ou trois bouilleurs, etc. Les forges de Willer furent finalement vendues à Isaac Koechlin (1835), qui les transforma en tissage. L’entreprise s’intéressa aussi à la fabrication de matériels ferroviaires (locomotives, tenders, roues et essieux de machines et de wagons, grues, plaques tournantes remplaçant les aiguillages encore inexistants, machines-outils, etc.). Lors de l’exposition industrielle de Mulhouse de 1838, elle montra des éléments de locomotive, ce qui lui valut la médaille d’or. En 1837, son frère Édouard © 4 entra dans l’affaire. Henri Huber se retira en 1842, mais dès 1837, il ne possédait plus de capitaux dans l’entreprise. En 1843, l’affaire changea de raison sociale et devint Stehelin & Cie. C’est à cette époque que la société livra deux chaudières de 220 CV chacune à la marine royale à vapeur et que fut ouverte la ligne de chemin de fer de Saint-Louis à Bâle, dont la réalisation devait être concédée aux deux frères. Ils se virent également confier, toujours à cette époque, un très important contrat pour la compagnie des chemins de fer de Milan à Venise, comprenant la fourniture des ateliers d’entretien et de réparations, les fonderies de fer et de cuivre, les forges pour la fabrications des roues et autres pièces, les ateliers de montage et de machines-outils, la machine à vapeur de 36 CV et les deux chaudières, 10 locomotives et autres matériels, et la formation du personnel. Une autre commande du même ordre était passée avec l’Amérique du Sud, mais resta impayée. En 1843, ils abandonnèrent la fabrication des locomotives, mais continuèrent celles des roues et essieux, dont ils prirent plusieurs brevets, de tenders et d’autres machines et matériels à usage ferroviaire. En association avec leurs cousins Schoenauer, de Bâle, et leur beau-frère, le banquier bâlois Benedict Laroche, ils créèrent une usine pour la fabrication mécanique de feutres industriels, après avoir acheté un brevet anglais. Ce brevet de base fut amélioré par la prise ultérieure de nombreux brevets complémentaires. Cette usine, connue à l’origine sous la raison sociale Stehelin & Cie (1843), était locatrice des Ateliers de Bitschwiller. C’est surtout grâce à cette nouvelle entreprise que leurs affaires surmontèrent les crises industrielles de 1843 et de 1848. Maire de Bitschwiller (1847-1848). Chevalier de la Légion d’honneur (1838).

  1. Édouard,

manufacturier et maître de forges (★ Bâle 21.11.1809 † Bitschwiller-lès-Thann 25.10.1904). Fils de Hieronymus Stehelin-Schoenauer et de Chrischona Susanna Bernoulli. Demi-frère de Charles Stehelin © 3. ∞ 2.6.1835 à Oberbruck Élisabeth Zeller, (C) (★ Oberbruck 8.10.1818 † Bitschwiller 1.6.1902), fille de Pierre François Ferréol Zeller, manufacturier à Oberbruck et maire de Giromagny, et de Marie Steger ; 5 enfants dont Édouard Stehelin-Scheurer © 7. Ingénieur de l’École des mines de Paris. Il entra dans la société, en 1834, comme directeur des forges d’Oberbruck et du haut-fourneau de Masevaux, puis s’associa avec son frère Charles © 3. et son cousin Henri Huber dans la société Stehelin & Huber (1837). Il fit éteindre le haut-fourneau de Bitschwiller, peu rentable, dès son entrée dans l’affaire. Le haut-fourneau de Masevaux fut éteint en 1859. Il fut étroitement lié à la construction des matériels ferroviaires, de 1837 à 1843. En 1843, la société Stehelin & Huber fut dissoute et remplacée par la société en nom collectif Stehelin & C’e (Charles et Édouard). Dans cette nouvelle affaire, Charles s’occupait des domaines financier et commercial, alors qu’Édouard prenait en charge la partie technique (exploitation des mines, fonderies et constructions mécaniques). La nouvelle entreprise ressentit sérieusement la crise industrielle de 1843. Les deux frères furent contraints de rechercher de nouveaux capitaux et se tournèrent vers leurs cousins Schoenauer, de Bâle. Dès 1844-1845, ils purent investir cet argent dans une nouvelle société de fabrication mécanique de feutres industriels, dans les locaux des Ateliers de Bitschwiller loués pour la circonstance, la société Stehelin & Cie. Lors de la crise économique de 1848-1850, Charles mourut. Sa veuve exigea la part d’héritage de ses enfants encore mineurs. Édouard scinda les deux entreprises (1849) en créant d’une part la fabrique de feutres sous la raison sociale de société Stehelin & Schoenauer, avec mention qu’elle reviendrait à leur majorité aux héritiers de Charles, et d’autre part, une nouvelle société en commandite par actions Stehelin et Cie regroupant les installations minières et métallurgiques. Il dirigea la société Stehelin & Schoenauer jusqu’en 1855, avec, comme associé, son frère cadet, Adolphe © 5. Quant à la société en commandite Stehelin et Cie, les actions furent souscrites par des membres de la famille bâloise et alsacienne et par des amis. En 1862, les actionnaires demandèrent la liquidation de la société pour rentrer dans leurs fonds et les investir dans leurs propres affaires. Il créa alors une nouvelle société en nom collectif Stehelin et Cie, formée entre lui et son fils, Édouard. Cette entreprise se développa considérablement sous son impulsion en fabriquant, outre ses productions traditionnelles (moteurs, chaudières, transmissions, chaudronnerie lourde, tenders, roues et essieux pour wagons, etc.), des machines, d’abord pour les tissages de laine et de coton, puis, après l’achat des locaux de la société Stamm (1866), des machines de filatures et de préparation aux tissages. Les deux associés prirent de nombreux brevets pour ces nouvelles fabrications. Il fut aussi associé dans les filatures et tissages de Cernay, du Thillot et de la Chartreuse, près de Strasbourg, les sociétés Stehelin et C’e et Stehelin Frères. Il se retira des affaires en 1893. Maire de 1851 à 1857 et capitaine de la Garde nationale et des pompiers de Bitschwiller.

Nicolas Stoskopf, Les patrons du Second Empire, Paris, Picard Éditeur, 1994, p. 217-220.

  1. Adolphe,

manufacturier (★ Bâle 21.10.1815 † Fribourg-en-Brisgau 28.11.1903). Frère de Charles  © 3 et d’Édouard Stehelin © 4. Il entra en 1849 comme associé de son frère Édouard © 4, lors de la constitution de la société Stehelin & Schoenauer. Adolphe prit de nombreux brevets, entre 1851 et 1857, portant sur l’amélioration des conditions de fabrication de ces étoffes et sur l’élargissement de leur champ d’utilisation. Il quitta cette affaire après l’entrée de son neveu, Émile, fils de Charles, en 1858, et alla se fixer à Strasbourg où il participa à la création de la nouvelle société Stehelin Frères & Cie, avec comme associés, son frère Édouard et le mari de sa nièce, fille de ce dernier, Henri Alexandre Bindschedler (1827-1867). Cette entreprise de filature de laine cardée, puis de coton, était située à Strasbourg Koenigshoffen, et était dite « filature de la Chartreuse ». Après le décès de Henri Bindschedler, en 1867, également intéressé dans son usine familiale de Kattenbach, près de Thann dont les Stehelin avaient une participation, « la Chartreuse » fut convertie en filature de laine peignée et alimenta, dès 1870, le tissage de la Courbe, au Thillot. La guerre franco-prussienne suivie de l’annexion de l’Alsace, sépara ces deux entreprises. La douane autorisa cependant la filature de « la Chartreuse » à expédier en franchise 100 tonnes de filés de laine, pendant deux ans, à destination du tissage de la Courbe qui put ainsi s’organiser pour trouver un autre fournisseur. Adolphe quitta « la Chartreuse » en 1870, après la destruction de sa maison lors du bombardement et du siège de Strasbourg. ùA la suite de ces événements, son frère Édouard lui fit verser une rente viagère annuelle de 10 000 francs. Adolphe quitta Strasbourg et alla d’abord habiter à Belfort et changea plusieurs fois de résidence. Il fit ce déplacement en compagnie de son cousin Antoine Léon Stehelin-Parisot © 9.

  1. Charles René Édouard,

manufacturier au Pont-d’Aspach, commune de Burnhaupt-le-Haut, Haut-Rhin, (Pr, puis C) (★ Bitschwiller 24.3.1834 † Pont-d’Aspach, 18.1.1893). Fils de Charles  Stehelin © 3. ∞ 11.11.1856 à Hagenbach Joséphine Genlot (★ Hagenbach 4.11.1830 † Paris 17.10.1923), fille de Nicolas Genlot et de Marie-Anne Schermesser; 8 enfants. Il acheta en 1860 un tissage et créa ainsi la Société textile Charles Stehelin et Cie, en association avec ses fils dont René devint le chef (1893) ; la raison sociale devint alors Société de tissage de laine et de coton René Stehelin.

  1. Édouard,

ingénieur civil des mines, manufacturier et maître de forges (★ Oberbruck 20.9.1836 † Bitschwiller-lès-Thann 7.1.1927). Fils d’Édouard Stehelin © 4. ∞ 25.11.1862 à Thann Sophie Antoinette Scheurer (★ Mulhouse 16.5.1840 † Bitschwiller 27.2.1880), fille d’Auguste Scheurer, chimiste et manufacturier à Mulhouse et Thann, et de Sophie Antoinette Rott ; 2 enfants : Georges © 10 et Ferdinand © 11. Bachelier ès sciences à Strasbourg (1853). Avec son père, il créa à Cernay la société textile Stehelin & Cie après l’achat des usines Witz ; il équipa cette affaire de 220 métiers à tisser (laine et coton) fabriqués par ses ateliers de Bitschwiller. En 1862, il entra dans la nouvelle société en commandite par actions Stehelin et Cie comprenant, outre les ateliers de Bitschwiller, les fonderies et mines. Les fabrications des ateliers étaient très diverses : matériels ferroviaires (tenders, roues et essieux de wagons, grues hydrauliques, machines-outils, puis wagons eux-mêmes), métiers à tisser, machines pour filatures et préparation aux tissages (à partir de 1866), chaudières, machines à vapeur fixes, transmissions, grosse chaudronnerie, etc. L’épuisement des mines de fer à ciel ouvert de la vallée de Saint-Amarin (1863) l’obligea de cesser leur exploitation. En 1865, la société en commandite par actions fut dissoute et remplacée par la société en nom collectif Stehelin & C’e, dont le siège social resta à Bitschwiller ; il y fut associé à son père qui racheta les actions de l’ancienne entreprise. En 1870, il reçut la commande de baïonnettes pour l’armée française. Après l’annexion de l’Alsace (1872), il quitta Bitschwiller et alla habiter au Thillot, Vosges, où il possédait le tissage de la Courbe acquis par son père en 1869 ; ce fut dans cette localité qu’il opta pour la nationalité française avec ses deux fils. Il y transféra les sièges sociaux de ses affaires de Bitschwiller et de Cernay, mais fut contraint de revenir en Alsace pour s’occuper de la bonne marche de ses affaires. Devant la nouvelle situation politique, il fut amené à transformer la société en nom collectif de Bitschwiller en société anonyme, sous la raison sociale d’ « Ateliers de constructions de Bitschwiller » (1872), dont il confia la gérance à Charles Martinot et à Victor Peters. Le premier resta seul gérant de 1895 à 1900. Édouard céda, en 1900, ses actions à la famille Martinot ; la société prit alors le nom de Société Martinot & Galand. Après la signature du traité de Francfort, le père et le fils décidèrent de scinder les affaires alsaciennes et vosgiennes. Le tissage de la Courbe devint alors la société anonyme des Tissus de laine des Vosges. Il travaillait les filés de la filature de laine peignée de « la Chartreuse », à Koenigshoffen, près de Strasbourg, société Stehelin Frères & Cie dans laquelle son père et son oncle Adolphe © 6 avaient pour associé leur parent Henri Alexandre Bindschedler-Stehelin. Ce ne fut qu’en 1884 que la filature de « la Chartreuse » entra dans le groupe des usines textiles Stehelin & Cie. La même année, il fit construire une filature de laine de 8000 broches au Thillot qui fut chargée d’approvisionner en filés le tissage de la Courbe. En 1886, il créa, toujours au Thillot, une usine de bonneterie spécialisée dans la fabrication de jerseys. À titre de locataire, il exploitait deux tissages, l’un à Basse-sur-le-Rupt, l’autre à Saint-Maurice ; ces tissages possédaient 351 métiers. Outre ces usines et la filature de « la Chartreuse », il possédait aussi le premier tissage de laine et de coton de Cernay, dit « tissage du haut ». Cette affaire fut obligée d’arrêter son activité lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale. En 1893, il créa avec ses deux fils la société Stehelin-Scheurer & Cie pour exploiter ses usines textiles alsaciennes et regroupant le « tissage du haut » de Cernay, un autre tissage à Cernay acheté en 1901 aux Meinrath-Thomas, un tissage à Jungholtz acheté en 1907 aux Latscha et enfin un tissage à Obernai acheté en 1912. Il faisait en plus travailler à façon 600 métiers à tisser. L’équipement était donc de 1 630 métiers à tisser la laine, le coton et la soie. Malade, il se retira vers 1914. Ami de Georges Clemenceau et de Léon Gambetta, il fut maire de Bitschwiller (1867-1871).

  1. Émile Charles Adolphe,

manufacturier, (Pr, puis C) (★ Bitschwiller-lès-Thann 28.7.1837 † Weymouth-Bridge, Nouvelle Écosse, Canada, 7.8.1918). Frère d’Édouard Stehelin © 7. ∞ 28.7.1869 à Marseille Marie-Thérèse Buisson (★ Lorques 22.2.1849 † Nouvelle France, près de Weymouth-Bridge, Canada, 24.2.1910), fille de Jean Ambroise Buisson et de Clothilde Sidonie Caret; 12 enfants. Émile entra dans la société Stehelin Schoenauer dès 1858, comme associé à son oncle Adolphe © 5. Il prit alors comme nouvel associé son cousin Émile Schoenauer, manufacturier demeurant à Paris; ils restèrent associés à Bitschwiller jusqu’en 1873. À cette époque, Émile quitta Bitschwiller et opta pour la nationalité française à Gisors. En 1874, il transféra sa société en nom collectif Stehelin-Schoenauer à Saint-Charles, près de Gisors, gardant comme associé Émile Schoenauer, amenant machines, matériels et ouvriers. Émile s’occupa de la fabrication des étoffes feutrées, alors qu’Émile Schoenauer prenait en charge la partie commerciale. Ils restèrent associés jusqu’en 1884. Émile prit un nouvel associé, Rime. La société prit alors le nom de Stehelin-Rime. Il vendit son affaire en 1895, lorsqu’il décida de partir pour le Canada. Il devint, dans ce pays, propriétaire de forêts. Il y construisit une scierie et exportait sa production de bois en Amérique du Sud et aux Antilles. Ses descendants firent souche, pour certains d’entre eux, à Nouvelle France, près de Weymouth-Bridge (Nouvelle Écosse), y créant des industries ainsi qu’aux États-Unis. Au Canada, ils créèrent une petite ville appelée « The Electric City ».

  1. Antoine Léon,

préfet (★ Molsheim 12.1.1843 † Dijon 4.7.1905). Fils de François Philippe Stehelin-Palusson de La Renaudière, chef de service de l’Administration des tabacs à Strasbourg, et d’Antoinette Eugénie Roland de Bussy. ∞ 21.11.1871 à Belfort Marie-Cécile Parisot (★ Belfort 7.4.1851 † Labenne, Landes, 15.2.1934), fille de Louis Parisot, maire de Belfort (1872-1881, 1884-1888), et d’Adèle Renault ; 4 enfants. Docteur en droit de l’Université de Strasbourg, avocat. En 1870, il fut nommé secrétaire de l’Union pour l’assistance aux blessés de Colmar. Recommandé par le préfet du Haut-Rhin au préfet du Rhône et commissaire du gouvernement Paul Armand Challemel-Lacour, il fut chargé de l’organisation des Légions d’Alsace et de Lorraine. Ayant mené à bien sa mission, il rentra à Belfort où la préfecture avait été transférée et où il alla voir son ami, le préfet Grosjean © qui le chargea de la direction des guetteurs. Il dirigea les secours avec un zèle infatigable. Pendant toute la durée du siège de Belfort, il resta sur place. Le gouverneur, colonel Denfert-Rochereau, et la municipalité présidée par le maire, Édouard Meny, le chargèrent de l’organisation du corps des pompiers et des services d’ambulance. Au plus fort du siège, le préfet Grosjean dut quitter la ville pour se rendre comme député à l’Assemblée Nationale de Bordeaux ; il fut alors nommé substitut du préfet et fait chevalier de la Légion d’honneur. Lors de la reddition de la garnison (16 février 1871), il remit ses pouvoirs entre les mains du colonel allemand von Scheliha, et reprit sa place au barreau de Colmar. Comme avocat, il aida un grand nombre d’Alsaciens à opter pour la France. Revenu à Belfort, il présida le Comité d’Alsace-Lorraine qui offrait une nouvelle patrie aux émigrés de ces provinces et une école pour les enfants alsaciens. Le 18 décembre 1877, il fut nommé administrateur du Territoire de Belfort avec les compétences d’un préfet. Puis il fut nommé successivement préfet de l’Ain (1880), de la Charente-Maritime (1884), de la Seine-et- Marne (1886), de la Haute-Vienne (1888) et de la Meurthe-et-Moselle (1888). Préfet honoraire et trésorier-payeur-général de la Côte-d’Or (1898). Commandeur de la Légion d’honneur (1897), officier de l’Instruction publique (1888), commandeur de l’ordre russe de Sainte-Anne (1895), grand-officier de l’ordre de Stanislas de Russie (1897).

Revue alsacienne n° 12, octobre 1884, p. 570 ; Jouve, Les Alsaciens-Lorrains, Dictionnaire, annuaire et album, II, 1898 ; J. Gass, Aus Molsheims Ehrentafel, s. I. n. d., 6 ; Bargeton, dir., Dictionnaire biographique des préfets, septembre 1870 – mai 1982, Paris, Archives Nationales, 1994, p. 510.

  1. Georges Édouard,

manufacturier (★ Bitschwiller-lès-Thann 23.8.1863 † Cernay 2.11.1937). Fils de 7. ∞ I 26.5.1891 à Bâle Blanche Gabrielle Strohl (★ Mulhouse 24.8.1864 † Cernay 11.11.1908), fille d’Auguste Edmond Strohl, manufacturier et administrateur de société à Mulhouse, et de Julie Amélie Doll-Spoerlein ; 4 enfants dont Pierre © 12 et Jean © 14. ∞ II 2.6.1910 à Bâle Élisabeth Julie Esther Speiser (★ Bâle 21.4.1880 † Bâle 24.11.1957), fille de Wilhelm Speiser, banquier à Bâle et à Zurich, et d’Hélène Julie Strohl-Doll ; sans enfants. Bachelier ès sciences à Paris (1883), élève de l’École centrale des Arts et manufactures de Paris. Opta pour la nationalité française avec son père et son frère Ferdinand © 11 au Thillot, Vosges. Il entra dans l’affaire familiale, la société anonyme « Atelier de constructions de Bitschwiller » (1885-1889). Lors de la création de la société textile en nom collectif Stehelin-Scheurer & Cie, à Cernay (1893), il y entra comme associé de son père. Son frère y entra également. Il quitta Cernay en 1914 et alla s’installer à Bâle, confiant la direction de ses usines à son frère, Ferdinand, et à son fils aîné, Pierre. En 1916, il alla habiter à Paris et ne revint en Alsace qu’après la fin de la guerre. Il fut alors nommé administrateur de la « Nouvelle filature de Cernay », avec son frère, Ferdinand, et Paul Baudry, nouvelle société créée à partir des dommages de guerre et regroupant le « tissage du haut » et l’ancienne filature Baudry ; il le resta de 1919 à 1929. Le tissage d’Obernai ne subit aucun dommage pendant la guerre, celui de Jungholtz fut très endommagé et les deux usines de Cernay furent totalement détruites. La société Stehelin-Scheurer & Cie fut dissoute et remplacée par la Société alsacienne de tissage, qui acheta un autre tissage à Scherwiller, dans le canton de Sélestat. Il en fut aussi administrateur, avec son frère, Ferdinand. En 1929, la famille Stehelin ne possédait plus aucune usine textile, ayant vendu ses parts de la « Nouvelle filature de Cernay » aux Lezeleuc, de Paris. Il fut encore nommé membre du conseil de surveillance de la société en commandite de Thann, Scheurer-Lauth & Cie (1933-1934), puis membre du conseil d’administration de cette même entreprise devenue société par actions (1934-1937). Il se retira en 1924 à Cernay dans sa propriété, reconstruite, et se consacra à l’étude de l’histoire de France du XVe siècle, et plus particulièrement au règne du roi Charles VII. Pacifiste, apôtre de la « conciliation » entre indigènes et émigrés, il a laissé de nombreux travaux dont Nos alliés, nos ennemis, Paris, 1894.

  1. Ferdinand (Fernand),

manufacturier, homme politique (★ Bitschwiller-lès-Thann 7.1.1867 † Orthez, Basses-Pyrénées,5.6.1943). Frère de Georges-Édouard Stehelin © 10. ∞ I 17.1.1891 à Bitschwiller Lucie Kullmann (★ Mulhouse 9.8.1871 † Épinal 15.3.1895), fille de Pierre Alfred Kullmann, manufacturier à Mulhouse et à Épinal, et de Catherine Amélie Laederich ; 2 enfants. ∞ II 25.1.1898 à Bâle Sophie Émilie Schuster (★ Bâle 30.12.1878 † Bâle 25.7.1955), fille de Johann Jacob Schuster, banquier de Bâle, et de Jenny Burckhardt, divorcés 7.10.1916 ; 3 enfants dont Jacques © 13. ∞ III 19.4.1919 à Zurich Alice Élisabeth Meyer (★ Bône, Algérie, 21.11.1883 † Strasbourg 16.4.1963), fille de Paul Emmanuel Meyer, vicaire à Waldersbach, puis pasteur à Philippeville et à Bône, et de Fanny Amélie Chaix ; 2 enfants, dont Mme André Benoît ©. Sa carrière fut pratiquement calquée sur celle de son frère aîné, Georges © 10. Il entra comme associé à son père et à son frère, dans la Société textile de Cernay Stehelin-Scheurer & C’e, lors de sa création (1893). Pendant la guerre de 1914-1918, il dirigea pendant quelques mois la Société avec son neveu, Pierre, fils de son frère Georges, mais il réussit à quitter Cernay en 1915, et alla se réfugier à Zurich. Il se retira des affaires en 1920, puis, en 1922, il vint se fixer à Strasbourg. Il possédait un élevage de renards bleus à Thannenkirch, qu’il ne garda que peu d’années. Après la fin de la Première Guerre mondiale, il fut nommé administrateur de la « Nouvelle filature de Cernay », puis de la Société alsacienne de tissage qui prit la succession de Stehelin-Scheurer & Cie, toujours avec son frère Georges. Encore avec lui, il fut nommé membre du conseil de surveillance (1933-1934), puis membre du conseil d’administration de la société Scheurer-Lauth & Cie (1934-1937). Avant 1914, il s’était occupé de politique en Alsace, et avait été l’un des fondateurs de l’Union nationale d’Alsace et de Lorraine (fondée le 4 juin 1911), mais démissionna au bout de quelques semaines. Collaborateur du Journal d’Alsace Lorraine et de L’Express de Mulhouse. Il craignait que ces provinces ne redevinssent plus françaises avant longtemps, il souhaitait qu’elles représentassent un Land à part entière, de manière à avoir des représentants à elles au Reichstag pour défendre utilement les intérêts des populations annexées. En 1927, il fut nommé secrétaire adjoint de la Société des sciences de l’agriculture et des arts du Bas-Rhin.

Haegy, Das Elsass von 1870-1932, t. I à IV (index) ; J.-M. Mayeur, Autonomie et politique en Alsace – La Constitution de 1911, Paris, 1970 (index).

  1. Pierre,

manufacturier (★ Bitschwiller-lès-Thann 27.7.1892 † Cannes 27.11.1970). Fils de Georges-Édouard Stehelin © 10. ∞ 11.4.1925 à Rothau Andrée Joséphine Chatelanat (★ Toulon 18.5.1900 † Saint-Didier-au-Mont-d’Or, près de Lyon, 11.6.1978), fille adoptive d’Arthur Henri Chatelanat, ingénieur civil au Polytechnikum de Zurich, manufacturier et administrateur de sociétés à Rothau, et de Gertrude Hélène Dieterlen, fille naturelle d’un prince allemand, non identifié, et d’Eugénie Rosalie Pahud ; 4 enfants. Étudiant à Bâle, puis à I’Akademie für Handels. und Sozialwissenschaft de Francfort. Fondé de pouvoirs en 1914 des tissages Stehelin-Scheurer & Cie à Cernay, Jungholtz et Obernai, il en prit la direction après le départ pour Bâle de son père. Début 1915, il transporta les bureaux de la société à Mulhouse, sur l’ordre des Allemands. Ne voulant pas porter l’uniforme allemand, il essaya de se faire réformer en prenant des médicaments devant lui donner des palpitations, mais qui, à forte dose, devaient altérer la vue. Il devint pratiquement aveugle. Dans cet état, il réussit à passer en Suisse, par Lörrach. En 1916, il voulut s’engager dans l’armée française, à Lyon, mais fut refusé compte-tenu de sa très mauvaise vision. Il ne recouvrit la vue partiellement qu’en 1921, et dut abandonner toute activité industrielle. Il créa, à Mulhouse, la société de représentation textile Stehelin & Cie, en 1922 qui devint la Société textile Stehelin & C’e. Cette affaire fut, en 1939, l’une des plus importantes affaires de représentation textile de l’Est de la France, entretenant plusieurs agences et dépôts. Il en était l’un des trois gérants. En 1927, il fit un stage à la Nouvelle filature de Cernay, stage portant sur l’étude des défauts des cotons de diverses origines, puis un stage en tissage de coton, étant un ancien lainier. En 1932, son beau-père, Arthur H. Chatelanat, souhaitant se retirer, lui proposa de lui succéder à son poste d’administrateur de la société Steinheil-Dieterlen & C’e à Rothau Sa femme était la principale héritière de cette affaire. Mais un contremaître, Gédéon Marchal ©, réussit à acheter la majorité des actions disséminées parmi les membres des familles Steinheil, Dieterlen, Boegner, Dehault de Pressensé, etc., et prit ainsi le contrôle de l’entreprise. Il fut donc obligé de retourner à Mulhouse et reprit la gérance de sa société textile Stehelin & C’e. Expulsé d’Alsace en 1940, il alla, avec sa famille, habiter le château de Bot-Loré, près de Vannes, Morbihan, appartenant à ses beaux-parents. En 1942, son ami, Jean Debry ©, alors directeur général de la Direction du coton pour l’Est de la France, lui proposa d’en devenir le secrétaire général. Il savait l’allemand et pouvait ainsi mieux comprendre les exigences de l’ennemi. Il vint alors habiter Épinal et occupa cette fonction jusqu’en 1944, année de sa déportation en Allemagne avec son fils aîné, Jean-Georges. Cette fonction lui avait permis de transmettre des renseignements à ceux qui combattaient l’ennemi lors de la libération de la France. Sinistré pendant la Deuxième Guerre mondiale, il ne retourna à Mulhouse qu’en 1949 et recréa une nouvelle affaire de représentation textile, la société Stehelin & Cie que son fils aîné exploita lorsqu’il se retira en 1957. Entre les deux guerres, il s’intéressa à l’histoire naturelle. Il étudia d’abord les mollusques et créa une remarquable collection de coquillages qui fut partiellement détruite en 1940-1944. Parallèlement, il travailla pour le compte de la Société des Potasses d’Alsace et détermina, à partir de l’étude des fossiles (insectes, plantes, coquilles de mollusques), l’âge de la formation des gisements haut-rhinois. Toutes ses études sont conservées au Musée de la Société, à Mulhouse. Enfin, il étudia les insectes hémiptères de France et en devint un spécialiste. Ses dessins (peintures), faits au microscope et chambre claire, sont passés à son fils cadet, Daniel.

  1. Jacques,

ingénieur (★ Cernay 12.5.1899 † Bâle 16.3.1978). Fils de Ferdiand Stehelin © 11. ∞ I 4.4.1924 à Bâle Amélie Emma Adolfine Augusta, dite Lonja, von Hoizing-Berstett (★ Karlsruhe 8.9.1898 † Saint-Gall 14.8.1964), fille du général Maximilian von Hoizing-Berstett et d’Elsa von Seldeneck, divorcés 1.5.1939 ; 2 filles. ∞ II 30.4.1956 à Bâle Élisabeth Gertrude Lydia Palm (★ Bâle 4.7.1924), fille d’Ernst Karl Palm et de Fanny Lydia Brütsch, divorcés 28.1.1958. ∞ III 24.5.1965 à Blues-Springs, Kent, Angleterre Pia Beatrix Enrichetta Mazzoni (★ Arona, Italie, 23.8.1908), fille de Batista Mazzoni et d’Elfredda Ehret, divorcés 24.3.1967. Bourgeois de Bâle. Ingénieur électricien du Polytechnikum de Zurich. Ingénieur au Japon, à Yokohama, dans la société E. Zellweger & Co. S.A. Tokio (1924-1928), puis à Bâle, dans la société Emil Haefely & Co. A.G. (1929-1935). Depuis 1936, ingénieur de recherches à Paris, où il prit de nombreux brevets. Auteur, à la fin de ses jours, d’une théorie très contestable de l’évolution de l’homme et du monde.

  1. Jean,

médecin (★ Cernay 12.9.1902 † Cannes, Alpes-Maritimes † 25.4.1973). Frère de Jacques Stehelin © 13. ∞ 31.5.1927 à Paris, 16e, Antoinette Berthe Lauth (★ Paris, 16e, 27.6.1902 † Paris, 15e, 18.1.1992), fille de Maurice Auguste Lauth et de Berthe Augustine Bansa-Rott. Bourgeois de Bâle. Réfugié à Paris en 1915 avec ses parents expulsés d’Alsace. Docteur en médecine et interne des Hôpitaux de Paris en 1926. Il s’installa à Cannes en 1932 et devint bientôt le médecin de personnalités du monde politique, des arts, des lettres, du cinéma, etc., et fut appelé en consultation dans divers pays. De 1938 à 1967, il fut médecin de l’hôpital de Cannes, dont il devint bientôt le médecin-chef. Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale. Il entra dans la Résistance dès 1941. Il fut arrêté par la milice en juin 1944, interné par la Gestapo, et sauvé par le débarquement en Provence du 15 août 1944. Après la guerre, il se spécialisa en cardiologie. Il fut membre du conseil d’administration de la Société Scheurer-Lauth & Cie, à Thann de 1934 à 1962, année où la Société fusionna avec le groupe Schaeffer et prit le nom de « Société de traitement chimique des textiles » (TCT). Officier de la Légion d’honneur; officier de l’ordre de Léopold de Belgique en 1970.

  1. Philippe Robert,

collectionneur (★ Cernay 21.3.1909 † Strasbourg 23.6.1986). Fils de Ferdinand Stehelin © 11 et d’Émilie Schuster. ∞ 19.4.1934 à Strasbourg Berthe Alice Zimmermann (★ Strasbourg 6.8.1910 † Strasbourg 24.4.1968), fille de Michel Zimmermann et d’Adèle N. ; 3 enfants dont Jean Bernard Dominique. Bourgeois de Bâle. Étudiant en droit à l’Université de Strasbourg (1926). Licencié en allemand. D’abord employé dans une librairie, à Dijon, il fut ensuite inspecteur des mouvements de jeunesse (1941-1945), puis directeur régional adjoint du Secrétariat général à la jeunesse à Dijon (1944-1945). Directeur de la Cité universitaire « Helvetia » à Strasbourg (1945-1948), administrateur général des Foyers universitaires de Strasbourg et président du conseil d’administration de la « Maison des jeunes » de Strasbourg et de la Fédération départementale des « Maisons des jeunes » du Bas-Rhin (1948-1953). Secrétaire, puis attaché d’administration universitaire au Centre régional des œuvres universitaires (1953-1964). À partir de 1964, président d’honneur de la Fédération des « Maisons des jeunes » à Strasbourg (1968-1974). Médaille d’honneur de la Jeunesse et des Sports (18 septembre 1958) pour services rendus à l’éducation populaire en Alsace ; chevalier des Palmes académiques (14 juillet 1966). Il était aussi connu à Strasbourg et dans les milieux de spécialistes comme un collectionneur averti d’estampes.

Godefroy Engelmann. Soixante lithographies de la collection Robert Stehelin de 1820 à 1970…, Mulhouse, 1972.

† Daniel Stehelin (2000)