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STAEHLING Charles

Expe?ditionnaire, banquier, historien de Strasbourg, (PI) (★ Strasbourg 12.3.1816 † Strasbourg 13.5.1903). Fils de Philippe Jacques Staehling, e?picier, et de Madeleine Caroline Brandhoffer. ∞ 25.5.1847 a? Strasbourg Sophie Stotz (★ Strasbourg 17.4.1826 † Strasbourg 4.4.1899), fille de Jean Jacques Stotz, architecte adjoint de la ville de Strasbourg et conseiller municipal de cette ville de1845 a? 1865), et de Cle?ophe?e Sophie Heitz ; 3 fils : Charles (★ Strasbourg 8.4.1848 † Tours mars 1894), banquier, ? Berthe Himly dont il eut 1 fils, Marcel (★ Strasbourg 11.8.1877 † Strasbourg 20.12.1946), qui fut lieutenant-colonel de cavalerie, attaché a? l’État-Major du gouvernement militaire de Strasbourg (1919-1927) puis vice-pre?sident du Cercle hippique de Strasbourg ; Ernest (★ Strasbourg 18.9.1851 † Ba?le 15.1.1873) ; Alfred (★ Strasbourg 14.6.1855) ∞ Julia Boch. Staehling de?buta, a? 14 ans, par un apprentissage dans la maison d’expe?dition Kolb en 1831, qui cessa son activite? en 1839. Il s’e?tablit donc a? son propre compte a? partir de 1839. Élu membre de la Chambre de commerce de Strasbourg en 1848. L’activite? comportait e?galement la pratique du cre?dit et la maison Staehling devint l’une des grandes banques prive?es de la place. En 1856, Staehling se retira, lais­sant sa maison a? son neveu, Charles Sohn, et a? un associe?, Charles Greiner. Il se consacra a? la musique : violoniste autodidacte, il avait acquis une certaine virtuosite? et pre?sida l’Acade?mie de chant choral de Strasbourg de 1857 a? 1863. Il fut charge? de la liquidation de l’ancien comptoir d’escompte de Strasbourg, devenu banque Hirsch en 1863. En 1864, Staehling reprit la direction de sa maison qui avait fait de mauvaises affaires. Apre?s la retraite de son beau-pe?re Stotz, Staehling put entrer au conseil municipal de Strasbourg en 1865, sur la liste « municipale » du maire Humann. Membre du Consistoire du Temple Neuf. Rallie? a? l’Empire libe?ral, Staehling fut e?lu conseiller d’arrondissement de Strasbourg en novembre 1869. De?s l’entre?e en guerre, Staehling se rendit a? Ba?le ou? il avait un entrepo?t pour y orga­niser le transit des marchandises d’Allemagne, bloque?es par la destruction du pont de Kehl. Sa femme put le rejoindre de?s la fin aou?t 1870. Comme les autres conseillers municipaux absents, Staehling fut donc retranche?, le 31 aou?t, de la Commission municipale. Il prit pourtant une part active a? l’organisation de la Mission Suisse qui tenta d’obtenir de l’assie?geant l’e?vacuation des femmes et des enfants de Strasbourg, a? compter du 11 septembre 1870. Le premier convoi — pour lequel on avait obtenu 600 laissez-passer, ne devait comprendre que « des personnes ayant des ressources suffisantes pour vivre en Suisse » avait pre?cise? le Comite? suisse, formule qui souleva de vives pole?miques pendant et apre?s la guerre. Pourtant, apre?s ce convoi, il y en eut plusieurs autres de « femmes, vieillards et malades » en tout 2000 personnes, secou­rues par la charite? prive?e et publique suisse. De?s la fin des hostilite?s, Staehling put proce?der a? la re?ouverture de sa maison d’expe?dition et de banque. En 1873, il proce?da a? la fusion de cette firme, qu’il transmit a? son fils Charles avec la maison de banque Edmond Klose et Cie, dont le fonde? de pouvoir e?tait Louis Valentin ©, sous la raison sociale « Charles Staehling, Louis Valentin et Cie» : ce fut une banque « protesta­taire ». Elle prit sa part du capital de « Rhin et Moselle », la compagnie d’assurance qui prit la suite du « Phe?nix » supprime?e par le mare?chal de Manteuffel © apre?s la victoire de Jacques Kable? ©, aux e?lections de 1881. L’homonymie brouille souvent les pistes : c’est le pe?re, re?si­dant de?sormais a? Nice, ou? il collabora au jour­nal Le Phare du Littoral, qui participa a? l’activite? de la Ligue internationale de la paix et surtout de la Socie?te? d’instruction re?publicaine, et prit part au de?bat politique franc?ais et publia des brochures anti-bonapartistes et anticle?ricales chez Fischbacher, ou a? la Socie?te? d’instruction re?publicaine a? Paris : La Re?publique c’est la paix (1877), Guillaume Tell ou l’inde?pendance Suisse (1882), etc. Mais c’est le fils, qui fit par­tie des comite?s e?lectoraux de Jacques Kable?, de?pute? protestataire de Strasbourg, et du conseil d’administration du quotidien protesta­taire la Presse d’Alsace-Lorraine, supprime?e par Manteuffel de?s 1881 : Charles Staehling fils quitta Strasbourg de?s 1888, pour s’e?tablir a? Versailles, pre?s Saint-Cyr-l’École, ou? son fils venait d’en­trer. C’est a? Charles Staehling pe?re que l’on doit les deux tomes de l‘Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace. Son premier tome (1830-1852), publie? a? Nice « e?crit pour un de mes fils, sur quelques faits historiques qui s’e?taient e?coule?s pendant ma jeunesse… et comple?te?s a? l’aide des journaux locaux » et le second (1852-1871), tire? a? 300 exemplaires a? Nancy en 1887, ne sont qu’un choix de fiches de lecture extraites d’une collection du Courrier du Bas-Rhin. Mais les commentaires qui les parse?ment en font un ouvrage de premie?re main : le membre de la Chambre de commerce et le conseiller municipal du Strasbourg d’avant 1870 y livre ses commentaires de te?moin direct ou me?me d’acteur et il est fort pre?cieux pour la multitude d’anecdotes dont il fourmille. Staehling, comme d’autres Alsaciens riches (dont Kable?) passait de?sormais le plus clair de son temps a? Nice. En 1887, apre?s la mort de Jacques Kable?, le Comite? protestataire chercha a? poser une nouvelle candidature protestataire : plusieurs noms furent e?voque?s, celle de l’indus­triel Emmanuel Schmutz, la plus vraisemblable, ou de l’avocat Ott, celle enfin de Charles Staehling (pe?re), « le candidat des journaux parisiens » d’apre?s la Frankurter Zeitung. Mais le clerge? catholique, qui appuyait Kable?, avait refuse? de soutenir une nouvelle candidature protestataire, et l’opinion publique he?sitait devant les repre?­sailles ope?re?es par le gouvernement allemand (expulsion des de?pute?s protestataires, arresta­tions et proce?s des membres de la Ligue des patriotes, passeports impose?s a? la circulation entre la France et l ‘Alsace, menace de suppri­mer la constitution d’Alsace Lorraine) il n’y eut pas de candidat du Comite? Kable?. En juillet 1887, l’autonomiste Émile Petri fut e?lu de?pute? de Strasbourg, tournant la page d’une e?poque de l’histoire de l’Alsace annexe?e. À sa mort, Charles Staehling pe?re, fit encore parler de lui par son legs de 10 000 F consenti a? August Bebel, pour la position qu’il avait prise contre l’annexion de l’AIsace-Lorraine en 1870. Les uns mirent ce legs au compte du ga?tisme, et les autres se rappele?rent que les protestataires — Emmanuel Schmutz en te?te — avaient fait voter pour Bebel aux e?lections de 1890, puis de 1893 — un ban­quier alsacien pouvait ainsi financer un socia­liste allemand.

La mission suisse a? Strasbourg pendant le bombardement en septembre 1870, Strasbourg, 1874 ; Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace (1830-1852), Nice, avril 1884, t. II (1852-1870), Nancy1887 ; Zur Lo?sung der sozialen Frage, 1877; Du monopole du tabac et du moyen de s’en passer, 1878 ; Deutschlands Gegenwart und Englands Vergangenheit, 1878; Guillaume Tell et les fondateurs de l’inde?pendance suisse, Paris, 1882.

Archives municipales de Strasbourg, Service de ge?ne?alogie, Ge?ne?alogie de la famille Staehling, Charles Staehling, biographie, par A. Staehling, Biarritz, 1904 ; : Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, V, n° 32, p. 181-185 (portrait) par Leblois ; F. Dollinger, « Charles Staehling, ne?crologie », Revue alsacienne illustrée, 1903; A. Schneegans, La guerre en Alsace, Neuchâtel ; F. Igersheim, L’insertion de la social-de?mocratie dans la vie politique strasbourgeoise, DES, 1966; idem, Politique et administration dans le Bas-Rhin, Strasbourg 1993, p. 184, 252 ; M. Siegel, Les banques en Alsace 1870-1914, Strasbourg 1993.

Iconographie : photo et bas-relief de Bartholdi (a? Ba?le), La Suisse secourant les douleurs de Strasbourg pendant le sie?ge de 1870, l’un des personnages repre?sente?s est Staehling (Revue alsacienne illustrée 1903).

Franc?ois Igersheim (2000)