Archeve?que (★ Dinsheim 7.6.1869 † Urmiah, Iran, 27.7.1918). Fils de Jacques Sontag, agriculteur, et de Marguerite Sontag. Initie? au latin par le cure? de Dinsheim, mais ne parlant qu’alsacien et allemand, Sontag entra, en 1883, a? l’e?cole apostolique Notre-Dame de Prime-Combe, a? Fontane?s, Gard, dirige?e par les Lazaristes. En 1887, il fut admis en anne?e de probation dans la maison me?re parisienne de la Congre?gation de la Mission et, le 25 septembre 1889, il s’engagea de?finitivement dans cet institut religieux. Apre?s son ordination sacerdotale a? Paris, en 1895, il ce?le?bra sa premie?re messe a? Dinsheim. Le supe?rieur de la congre?gation envoya le jeune pre?tre comme missionnaire en Perse (Iran). Il fut d’abord affecte? a? un colle?ge a? Urmiah, comme professeur (1895-1897), puis il fut promu supe?rieur de la mission et du colle?ge des Lazaristes a? Te?he?ran. Par de?cret pontifical du 13 juillet 1910, Sontag fut nomme? de?le?gue? apostolique en Perse avec le titre d’archeve?que latin d’Ispahan. Il fut consacre? e?ve?que en 1910 a? Paris. L’administration franc?aise le re?inte?gra dans la nationalite? franc?aise. Revenu en Perse, il fut confronte? a? l’agitation qui opposait les Perses aux Turcs, soutenus par les Kurdes. Il ne put se rendre que difficilement a? Urmiah, son lieu de re?sidence habituelle, au milieu d’une communaute? catholique de rite chalde?en. Il avait en charge 63 e?glises et chapelles, 3 ho?pitaux, 3 colle?ges, 5 orphelinats et 5 dispensaires. Mgr Sontag avait deux pre?occupations majeures : assurer l’unite? des catholiques rattache?s a? Rome et les prote?ger dans un environnement politique instable et fortement islamise?. En 1912, il parvint a? soustraire les catholiques chalde?ens a? l’influence de la Russie, protectrice traditionnelle des minorite?s chre?tiennes et pre?sente militairement, qui voulait les unir a? l’e?glise orthodoxe. À la fin de 1914 et au de?but de 1915, l’arme?e russe s’e?tant retire?e, les Kurdes soutenus par les Turcs, attaque?rent les villages chre?tiens. Plusieurs milliers de chre?tiens qui ne voulaient pas se convertir a? l’islam furent massacre?s. Une vingtaine d’e?glises furent de?truites. Pour prote?ger les nombreux fide?les qui s’e?taient re?fugie?s dans la ville et dans la re?sidence e?piscopale, Mgr Sontag intervint aussi bien aupre?s des forces turques d’occupation qu’aupre?s des autorite?s persanes souvent impuissantes. L’arrive?e, en 1917, de conseillers militaires anglais et franc?ais permit la mise sur pied d’une force militaire chre?tienne qui re?ussit a? repousser temporairement les soldats turcs et kurdes. Le de?part des Occidentaux entrai?na une riposte violente des forces musulmanes qui perse?cute?rent la communaute? chre?tienne florissante de Khosrova et provoque?rent l’exode des 60 000 chre?tiens de la re?gion d’Urmiah. Mgr Sontag refusa de partir, comptant sur la protection d’un responsable musulman qu’il he?bergeait et qu’il avait soustrait a? la vindicte des chre?tiens, mais, le 27 juillet 1918, ce dernier fit massacrer l’archeve?que et les chre?tiens qui l’entouraient encore et livra l’archeve?che? au pillage des musulmans. Sontag a e?te? de?core? du grand cordon du Lion et du Soleil par le gouvernement persan (1917) et de la croix de Guerre par le gouvernement franc?ais (1917). Plaque comme?morative dans l’e?glise de Dinsheim.
Annales de la Mission [Congre?gation de la Mission], Paris, 1918, p. 1093-1095, 1919, p. 514-521, 1949, p. 296-297, 391-417 ; J. Gass, « L’assassinat de Mgr Sontag », Bulletin eccle?siastique du dioce?se de Strasbourg, 42, 1923, p. 121-122 ; « Mgr J. E. Sontag (1869-1918) », Revue catholique d’Alsace, 38, 1923, p. 177-180 ; H. Herr, « Vor 40 Jahren wurde Mgr Sontag Erzbischof von Ispahan ermordet », Le Nouvel Alsacien du 27.7.1958 ; G. Knittel, Eve?ques missionnaires d’Alsace, Strasbourg, 1965, p. 179-183; A. Chapeau, F. Combaluzier, Épiscopologe franc?ais des temps modernes 1592-1973, Paris, 1973, n° 2901, A. Bugnini, La chiesa in Iran, Rome, 1984; Encyclopédie de l’Alsace, XI,1985, p. 6936-6937 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 410-411 , J. Eyler, Monseigneur Sontag. Martyr en Perse, Mutzig, 1996 ; R. Hutt, « Émile Sontag, un pre?lat martyr, originaire de Dinsheim », Annuaire de la Socie?te? d’histoire de Mutzig et environs, 20, 1997, p. 43-54.
Jean-Paul Blatz (2000)