Au milieu du XIIIe sie?cle, les fre?res Dietmar et Hartmann Snelle dominent Se?lestat : ils y repre? sentent le roi, avec le titre d’advocati en 1249 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 1659/2, avec leur sceau commun) et 1259 (Basler Urkb., I p. 280 n° 373) et de judices en 1258 (J. Ge?ny, Schlettstadter Stadtrechte, I p.5 n° 4) ; de plus, Sainte-Foy leur a baille? en viager sa moitie? de la justice et du zoll (A. Hessel, Els. Urkunden, p. 42 n° 34). Hartmann est conseiller du roi Richard en 1260 (J. Fr. Boehmer, Fontes rerum germ., II, p. 233) et arbitre de?signe? par l’e?ve?que de Strasbourg en 1262 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 487) ; il meurt peu avant 1273 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 5749/5). En 1266, die Snellen bede sont vassaux des landgraves de Werde (Als. Dipl., I, p. 456 n° 639) et scellent pour les Rathsamhausen © avec un sceau commun, diffe?rent de celui de 1249 (Archives départementales du Haut-Rhin, 1 H 11/1). En 1267, Hartmann et Otto Snelle sont te?moins pour les Rathsamhausen (Als. Dipl., I, p. 459 n° 646). Les Snelle ont su?rement posse?de? le cha?teau sur motte qui apparai?t en 1351, de?ja? de?serte?, sous le nom de Schnellenbu?hl (Archives municipales de Strasbourg, Œuvre Notre-Dame 6 f° 143v). Les Snelle sont donc une famille importante, mais leurs origines nous e?chappent. Dietmar, premier Schultheiss connu de Se?lestat, en 1200 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 138), et les fre?res Heinrich et Hartmann Snelle, te?moins en 1225 parmi les Strasbourgeois (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 194), repre?sentent peut-e?tre les deux ge?ne?rations pre?ce?dant Dietmar et Hartmann. Ceux-ci ont des liens te?nus, mais multiples, avec les Rathsamhausen, et peut-e?tre aussi avec les ministe?riaux de Koenigsburg.
Apre?s 1267, la trace des Snelle se perd : extinction biologique ou sociale ? On trouve au XIVe sie?cle des paysans du nom de Snelle en divers lieux de Basse-Alsace, dont deux Dietmar, a? Westhoffen en 1333 (Archives municipales de Strasbourg, AH 582 f° 202r), et a? Quatzenheim en 1396 (Archives municipales de Strasbourg, charte n° 2669). Homonymie contingente ? À Meistratzheim, ou? les Clarisses de Strasbourg ont rec?u des terres von dem Snellen von Sletzestat pour la dot de Ger. die Snellin (Archives municipales de Strasbourg, AH liasse 740/18), un paysan s’appelle Dietrich Snelle au de?but du XIVe sie?cle (Archives municipales de Strasbourg, AH liasse 740/12, 13 & passim ; AH 911/6 ; Archives municipales de Strasbourg, charte n° 532). Ce n’est pas assez pour affirmer que les Snelle sont tombe?s dans la roture, mais ce n’est pas exclu.
E. Rode, L’obituaire des chevaliers de Saint-Jean de Se?lestat, 1906, p. 34, 41 ; J. Krischer, Die Verfassung und Verwaltung der Reichsstadt Schlettstadt im Mittelalter, 1909, p. 28, 130 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, 792 (sans valeur).
Bernhard Metz (2000)
