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SIMONIS Jacques Ignace

Pre?tre et homme politique, (★ Ammerschwihr 12.3.1831 † 11.2.1903). Fils de Franc?ois Joseph Simonis, viticulteur, et d’Agathe Schwindenhammer. Apre?s des e?tudes au Petit et au Grand Se?minaire de Strasbourg (1841-1851), Simonis devint professeur au Colle?ge libre de Colmar en 1852. Il fut ordonne? pre?tre en 1854. Il soutint une the?se de doctorat en the?ologie a? Rome (colle?ge Sapientia Firmana) en 1862 et devint en 1864, professeur d’exe?ge?se au Grand Se?minaire de Strasbourg. En octobre 1866, il fut nomme? cure? de Rixheim, puis, en 1872, supe?rieur de la Congre?gation des Sœurs du Tre?s-Saint-Sauveur de Niederbronn, fonction qu’il exerc?a jusqu’a? son de?ce?s. Il donna une nouvelle impulsion a? la congre?gation, fonde?e en 1849, et favorisa son de?veloppement hors d’Alsace, en particulier en Allemagne, en Belgique et en France. En 1880, la maison-me?re de la congre?gation fut transfe?re?e a? Oberbronn. De?s 1859, Simonis collabora activement a? la Revue catholique d ‘Alsace, fonde?e la me?me anne?e par Pantale?on Mury ©. Il y publia, en 1868-1869, ses ce?le?bres « Lettres a? M. Jules Simon sur l’instruction primaire » ou? il s’e?levait contre le principe de l’obligation scolaire et soulignait la situation florissante de l’en¬seignement primaire en Alsace, qu’il attribuait avant tout a? l’influence de la religion et du clerge?. En de?cembre 1868, il fonda un hebdo¬madaire catholique, I’Elsa?ssische Volksbote, publie? par A. Sutter a? Rixheim, hebdomadaire qui cessa de parai?tre en janvier 1871. En 1869-1870, il accompagna Mgr Raess au Concile de Vatican, ou? il fut consulteur the?ologique de Mgr Kobe?s, vicaire apostolique de Se?ne?gambie. Chaud partisan de l’infaillibilite? pontificale, il participa a? la pole?mique avec le pasteur Schaeffer © et publia Le protestant en face du concile du Vatican. Lettre a? un pasteur de la confession d’Augsbourg (Rixheim, 1870). Élu de?pute? protestataire par la circonscription de Ribeauville?, il fut de?pute? jusqu’a? son retrait de la vie politique en 1898. Intervenant fre?quemment au Reichstag pour y de?fendre les inte?re?ts alsaciens-lorrains, il s’y spe?cialisa, en particulier, dans les questions financie?res. Il montra une grande inde?pendance a? l’e?gard de l’e?ve?que et se prononc?a en 1887 contre le vote du budget dit « septennat militaire », malgre? les recommandations de Le?on XIII. Il s’inte?ressa tout particulie?rement a? la presse catholique ou? il joua un ro?le essentiel d’instigateur. Il suscita, en 1878, la cre?ation d’un hebdomadaire politique catholique pour le Haut-Rhin, le Sankt Odilienblatt, auquel il collabora re?gulie?rement jusqu’a? son interdiction en novembre 1884. En 1879, il fonda la revue Die Heilige Familie. En 1880, il participa a? la cre?ation d’un quotidien catholique strasbourgeois l’Union d’Alsace-Lorraine. En 1882, il poussa Nicolas Delsor © a? relancer la publication de la Revue catholique d’Alsace. Il collabora activement au Mu?lhauser Volksblatt, fonde? en 1892 par l’abbe? Cetty ©, et, sous le pseudonyme « Le Sage », a? des journaux franc?ais, comme l’Univers et la Croix. Il signa le Manifeste de Mayence du 22 novembre 1890 qui lanc?a le Volksverein fu?r das Katholische Deutschland. En 1895-1896, Simonis participa a? la premie?re tentative pour cre?er un parti catholique alsacien, I’Elsass-Lothringische Landespartei, tentative qui e?choua devant l’opposition des autorite?s allemandes. D’abord hostile a? l’adhe?sion des de?pute?s catholiques alsaciens-lorrains a? la fraction du Zentrum, il engagea une ne?gociation avec le Zentrum, en 1897-1898, en vue d’une e?ventuelle adhe?sion apre?s les e?lections de 1898. Il fut nomme? chanoine honoraire en 1876.
Nombreux articles dans la Revue catholique d’Alsace; Étude sur la Vie du Christ, Paris, 1863; Instructions de Monsieur le chanoine Jacques-Ignace Simonis, supe?rieur des sœurs du T.-S.-Sauveur, dites sœurs de Niederbronn, a? ses religieuses, publie?es par Albert Schaeffer, Colmar, 1947, 3 volumes; Correspondance de Monsieur le Chanoine J. l. Simonis. Contribution a? l’histoire contemporaine, publie?e par Albert Schaeffer, Colmar, 1948.

Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, IV, n° 7, p. 38; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 788; Revue catholique d’Alsace, fe?vrier 1903 et juin 1906, p. 496-527 ; A. Kannengieser, En Alsace apre?s l’annexion, M. l’abbe? J. l. Simonis, de?pute? au Reichstag, supe?rieur des Sœurs de Niederbronn, Paris, Rixheim, s.d. ; L. Pfleger, Die Kongregation der Schwestern vom Allerheiligsten Heilande, gen. Niederbronner Schwestern, Fribourg, 1921; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar (portrait); R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Eglise catholique en Alsace au XIX7 sie?cle (1802-1870), Lille, 1975 ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 293; Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland a? la Re?publique jacobine, Strasbourg, 1982; Cl. Muller, Le dioce?se de Strasbourg au XIXe sie?cle, the?se, Strasbourg II, 1985; Encyclopédie de l’Alsace, XI, p. 6896; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 404-405; J.- P. Blatz, Le clerge? se?culier et re?gulier du dioce?se de Strasbourg (1801-1918), the?se, Strasbourg II, 1993 (ge?ne?alogie de la famille Simonis, p. 852).

Christian Baechler (2000)