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SIMOND Philibert

Conventionnel, (C) (★ Rumilly, Savoie, 17.9.1755 † guillotine? a? Paris, 24 germinal II = 13.4.1794). Fils de Louis Simond, mai?tre tailleur de pierre, et de Marie Lyannas. Apre?s des e?tudes au colle?ge de Rumilly, Simond entra au se?minaire d’Annecy. Ordonne? pre?tre en 1779, il fut nomme? vicaire au Petit-Bornand (Savoie), mais en fut destitue? quatre ans plus tard pour inconduite. Un oncle archipre?tre l’envoya alors e?tudier en Sorbonne. Il revint en Savoie sans avoir pris de grade, toutefois avec un solide re?seau de relations tisse? dans les cercles avance?s de Paris. Son oncle le prit sous sa coupe comme vicaire, mais, menace? par le gouvernement sarde, en raison de ses opinions subversives, il s’enfuit pre?cipitamment, d’abord a? Gene?ve, puis a? Strasbourg, sans que soient connues les raisons qui le dirige?rent vers cette ville. Il adhe?ra a? la Socie?te? des amis de la Constitution de Strasbourg le 27 juin 1791, puis fut nomme? vicaire de l’e?ve?que constitutionnel Brendel. ©. Il pre?ta le serment civique le 17juillet 1791 et exerc?a quelque temps ses fonctions sacerdotales a? la paroisse Saint-Laurent de la cathe?drale. Tre?s rapidement, il s’engagea dans l’activisme re?volutionnaire aux co?te?s des plus extre?mistes, tels Jean Charles Laveaux ©, Antoine Te?terel ©, Euloge Schneider ©. Lors de la scission intervenue le 5 février 1792 dans la Socie?te? des amis de la Constitution, il resta avec la minorite? jacobine et fut de ceux qui s’oppose?rent avec le plus de violence a? toute re?unification des deux socie?te?s patriotiques strasbourgeoises, bien que tel fu?t le vœu exprime? par la grande majorite? des Jacobins. Il fut e?lu pre?sident de la Socie?te? des Jacobins le 14 février 1792, et le 5 avril elle le de?le?gua a? celle de Paris pour porter ses griefs contre les administrateurs du de?partement et obtenir son appui aupre?s des ministres et de l’Assemble?e nationale pour en provoquer la destitution et leur remplacement par des « patriotes prononce?s ». Cette mission n’eut aucun succe?s. Ayant accuse? le maire de Strasbourg, Fre?de?ric Dietrich ©, de complicite? avec le « comite? autrichien », il pre?fe?ra fuir Strasbourg pour Paris en juillet 1792 pluto?t que d’avoir a? s’expliquer et justifier son accusation devant le juge. Alors qu’a? Paris on pre?parait l’insurrection, Simond revint a? Strasbourg le 9 août avec Laveaux pour y pre?parer les esprits. Cependant tous deux furent contraints de quitter la ville le lendemain. De retour a? Paris, le 15 août, il de?nonc?a a? l’Assemble?e nationale le « despotisme arbitraire » de la municipalite? de Strasbourg qui fut destitue?e en bloc le 22 août. Simond revint alors a? Strasbourg et fut e?lu de?pute? a? la Convention nationale le 7 septembre 1792 par les e?lecteurs du second degre? re?unis a? Haguenau. Il sie?gea avec les Montagnards, et se joignit a? ses colle?gues de?pute?s-commissaires de la Convention pour pre?parer l’annexion de la Savoie a? la France, re?alise?e le 27 novembre 1792. Le 29 novembre, avec les de?pute?s Jagot, Gre?goire et He?rault de Se?chelles, il fut nomme? membre de la commission charge?e par la Convention de l’organisation du nouveau de?partement du Mont-Blanc, ou? il se?journa jusqu’en mai 1793. Il retourna en aou?t, en mission pre?s l’arme?e des Alpes apre?s l’invasion du de?partement par les troupes pie?montaises, payant me?me de sa personne lors des ope?rations de reconque?te. Il re?inte?gra la Convention en frimaire II (de?cembre 1793), mais lors de l’e?puration de la Socie?te? des Jacobins, son admission fut ajourne?e le 28 frimaire (18 décembre 1793). Au cours de sa dernie?re mission, il s’e?tait lie? a? He?rault de Se?chelles (les deux avaient eu pour mai?tresses respectives les deux sœurs Ade?le et Aurore de Bellegarde), aussi fut-il arre?te? en me?me temps que lui le 27 vento?se II (17 mars 1794) par ordre des Comite?s de salut public et de su?rete? ge?ne?rale, et incarce?re? a? la prison du Luxembourg. On l’accusa d’avoir pris part a? la « conspiration des prisons » (un des nombreux mythes de l’e?poque). De?cre?te? d’accusation le 18 germinal II (7 avril 1794), il comparut devant le tribunal re?volutionnaire le 24 germinal (13 avril 1794) sous l’inculpation de complicite? de conspiration contre la liberte? et la su?rete? du peuple franc?ais en voulant fomenter la guerre civile, ce qui lui valut d’e?tre condamne? a? mort.

Archives nationales, Se?rie W – Tribunal re?volutionnaire de Paris (W-345/676). A. Folliet, Une biographie ine?dite du conventionnel Simond, Les de?pute?s savoisiens aux assemble?es le?gislatives de la Re?volution, 1883; E. Barth, Notices biographiques sur les hommes de la Re?volution a? Strasbourg, 1885 (paru aussi dans Revue d’Alsace en plusieurs livraisons); Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 814; A. Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels (reprint 1973), p. 569; Fr. Vermale, Figures du temps de la Re?volution en Savoie, 1927 ; L. Kammerer, Le clerge? constitutionnel en Alsace, 1987, p. 73; P. Guichonnet, « Les avatars de Philibert », Le Messager de Haute Savoie du 17.11.1989.
Claude Betzinger (2000)