Procureur au Conseil souverain d’Alsace, puis avoue? pre?s la Cour d’appel de Colmar, (C) (★ Colmar 14.7.1752 † Colmar 16.12.1811). Frère de Nicolas Sébastien Simon ©. ∞ 5.2.1782 a? Colmar Marie Ursule Goecklin (★ Colmar 24.6.1763 † Colmar 1.2.1814), fille d’Antoine Goecklin et de Marie Ursule Mangolt. Alors qu’il n’e?tait que clerc chez son pe?re, il provoqua un petit scandale qui de?ge?ne?ra en un conflit entre la Magistrature et le Barreau : lors d’une fe?te, le 7 février 1779, son de?guisement en coq et ses e?bats lui attire?rent les remontrances blessantes, puis les insultes, du jeune avocat Hermann, fils du procureur ge?ne?ral au Conseil souverain; le jeune Hermann ayant refuse? le duel « avec un polisson et un clerc », les deux antagonistes e?change?rent coups et injures, « un duel a? la fac?on du peuple ». La basoche prit fait et cause pour le jeune clerc et, en l’absence du premier pre?sident, Hermann porta plainte aupre?s de Salomon © ; celui-ci proce?da lui-me?me a? l’information, condamna Simon a? un mois de prison et Hermann aux arre?ts. Mais il n’avait pas juge? bon d’en re?fe?rer d’abord a? l’ordre des avocats, lequel re?agit en corps, de?nonc?ant une atteinte a? ses liberte?s et privile?ges et contestant au pre?sident le pouvoir de sanctionner, par une peine relevant pluto?t de la discipline militaire, un membre du barreau. L’affaire, qui dura un bon mois, remonta jusqu’au garde des Sceaux. Finalement, Hermann dut se soumettre a? la peine des arre?ts, leve?e apre?s 24 heures, et faire le voyage a? Strasbourg pour rendre compte de son obe?issance au marquis de La Salle, commandant en second de la province. Simon reprit le 13 décembre 1780 la charge de procureur au Conseil souverain d’Alsace (estime?e a? 48.000 livres, avec l’e?tude et la pratique), laisse?e par son pe?re. Il e?tait toujours en possession de cette e?tude importante lorsque survinrent la Re?volution et la suppression du Conseil souverain. Mis sur une liste de suspects en avril 1793 et, a? Besanc?on, fut condamne? a? la de?portation. Il fut dirige? sur la citadelle de Belfort, puis fut rela?che? apre?s quelques mois. La cre?ation, par la constitution de l’an VIII, du Tribunal d’appel de Colmar, devenu Cour impe?riale en 1811, lui permit de reprendre une charge d’avoue?, qu’il conserva jusqu’a? sa mort.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 962, p. 881 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 785; F. Heitz, Deux registres de de?libe?rations du barreau de Colmar, 1712-1870, 1932, p. 330-331.
Nicole Wilsdorf (2000)