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SIMLER (SYMLER) Johann

Juriste (★ 5.4.1429 † 2.8.1492, probablement a? Strasbourg). Fils du marchand de drap Walther Simler, vraisemblablement originaire de Gertwiller. Simler disposait, en plus d’une intelligence vive, de deux atouts qui devaient faciliter la re?ussite de sa carrie?re ; son pe?re e?tait assez fortune? pour lui payer ses e?tudes et son oncle, Johann Simler de Gertwiller, e?tait chanoine de Saint-Pierre-le-Vieux et pouvait l’initier aux arcanes des institutions eccle?siastiques. À 13 ans, Simler se rendit a? l’Universite? d’Erfurt ou? il acquit la mai?trise e?s arts, puis il poursuivit sa formation en Italie. En 1459, il e?tait licencie? en de?cret de l’Universite? de Padoue, re?pute?e pour la qualite? de son enseignement du droit — un seul document de Saint-Thomas le dit « docteur en De?cret » —. Ses titres et l’usage que ses qualite?s intellectuelles lui permettaient d’en faire lui valurent d’e?tre conside?re? comme l’un des meilleurs juristes de Strasbourg. De 1472 a? 1476, il remplit les fonctions d’official et dirigea le tribunal de l’e?ve?che?. Lorsque les e?diles de Strasbourg pre?pare?rent le remaniement de la constitution de 1482, ils consulte?rent Simler. Plusieurs pre?bendes lui assuraient des revenus confortables; chanoine de Saint-Pierre-le-Vieux de?s 1453, vraisemblablement parce que son oncle avait re?signe? son canonicat en sa faveur, il devint chanoine de Saint-Pierre-le-Jeune en 1460 et de Saint-Thomas en 1467. Un vicariat au Grand Choeur de la cathe?drale, une chapellenie a? Saint-Étienne, une paroisse a? Truchtersheim d’abord, puis a? Herlisheim, comple?taient heureusement les ressources que procuraient trois pre?bendes canoniales comptant parmi les plus richement rente?es du dioce?se. Mais Simler n’e?tait pas un « chasseur de be?ne?fices » comme il en existait beaucoup. Il avait d’ailleurs fait l’expe?rience de?plaisante des de?boires cause?s par les manoeuvres des curialistes qui e?vinc?aient gra?ce aux intrigues leurs concurrents que leur e?loignement de Rome de?favorisait. La pie?te? de Simler et son se?rieux lui rapporte?rent l’estime et l’ami¬ tie? de Geiler ©, dont il fit son exe?cuteur testamentaire, et de Wimpheling ©, qui admirait sa science et l’e?le?gance de son style. En 1496, il fit partie de l’e?quipe constitue?e par l’e?ve?que Albert de Bavie?re, avec Geiler, Christof von Utenheim, le futur e?ve?que de Ba?le, et Melchior von Koenigsbach, un chanoine de Saint-Thomas qui devait peu de temps apre?s se retirer a? la Chartreuse; mais la visite pastorale a? laquelle ces clercs soucieux de re?formes e?taient charge?s de proce?der rencontra tellement d‘obstacles qu’elle fut tre?s vite interrompue. Simler dut a? sa re?putation de se?rieux de succe?der a? Paul Munthart © dans la charge de repre?sentant du pre?vo?t des Repenties a? Sainte-Madeleine, l’un des monaste?res dont la ferveur e?tait unanimement reconnue. Il y fut enterre?. De sa fortune, il avait fait bon usage, fondant des bourses pour deux e?tudiants en the?ologie, le?guant a? Sainte-Madeleine ainsi qu’au chapitre de Saint-Pierre-le-Jeune des sommes importantes et laissant ses livres a? la bibliothe?que du Chapitre cathe?dral. Pressentant peut-e?tre les difficulte?s que cre?e?rent a? ses exe?¬cuteurs testamentaires deux de ses he?ritiers, il avait confie? ses dernie?res volonte?s a? un religieux de l’ordre des Carmes en 1489.
Wencker, Collectanea, p. 428 et s. (Archives municipales de Strasbourg); J. Trithe?me, Catalogus illustrium Virorum Germaniam… exornantium, s.e., 1495, I, p. 412; L. Dacheux, Un re?formateur catholique a? la fin du XVe sie?cle. J. Geiler de Kaysersberg, pre?dicateur a? la cathe?drale, Paris-Strasbourg, 1876, p. 52; J. Knepper, J. Wimpfeling. Sein Leben u. seine Werke, Fribourg-Br., 1902, p. 93, 96, 176, 178, 184; F. Rapp, Re?formes et Re?formation a? Strasbourg, Paris, 1974, p. 155, 193, 289, 300, 353, 362, 494.

† Francis Rapp (2000)