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SIMIAND Franc?ois

Économiste, sociologue, historien, haut fonctionnaire (★ Gie?res, Ise?re, 18.4.1873 † Saint-Raphae?l, Var, 13.4.1935). Ele?ve de Durkheim a? l’École normale supe?rieure, dont il fut l’un des premiers disciples, il s’orienta tre?s to?t vers la sociologie du travail et adhe?ra au groupe d’e?tudiants socialistes anime? par Lucien Herr ©. Sa carrie?re se de?roula a? la pe?riphe?rie de l’Universite?. Il fut bibliothe?caire du ministe?re du Commerce (1901-1906), puis du ministe?re du Travail (1906-1921) tout en enseignant l’histoire des doctrines e?conomiques a? l’École pratiques des Hautes e?tudes. Pendant la Grande Guerre, il fut l’un des proches collaborateurs d’Albert Thomas, ministre socialiste de l’Armement (1916-1917). Directeur du Travail, de la Le?gislation ouvrie?re et des Assurances sociales au Commissariat ge?ne?ral de la Re?publique en Alsace et Lorraine (1919-1920), il fut charge? par le commissaire ge?ne?ral Millerand © de maintenir ou d’adapter dans le cadre franc?ais le droit local du travail et des assurances sociales tre?s avance? sur bien des points par rapport a? celui qui e?tait en vigueur dans le reste de la France. Lors de l’introduction du syste?me franc?ais d’inspection du travail, il veilla au recrutement d’inspecteurs et d’assistants alsaciens pour faciliter les relations avec le public dialecto¬phone et l’observation de la re?glementation particulie?re. Il eut la lourde charge d’intervenir comme me?diateur ou comme arbitre entre les syndicats alsaciens et lorrains et le patronat (ou la direction des services publics) dans les tre?s nombreuses gre?ves qui survinrent en Alsace et en Moselle. Inquiet de la monte?e de l’influence re?volutionnaire a? la CGT, il favorisa autant qu’il put les dirigeants re?formistes comme Euge?ne Imbs © ou Auguste Wicky ©. Pendant son se?jour a? Strasbourg, il enseigna l’e?conomie et la le?gislation du travail a? la faculte? de Droit. Il tenta aussi, mais sans succe?s, de faire cre?er a? l’Universite? de Strasbourg, un institut du Travail. Il quitta l’Alsace en 1920 pour une chaire au Conservatoire national des Arts et me?tiers. En 1932, il publia son œuvre majeure, Le salaire, l’e?volution sociale et la monnaie, 3 volumes. La me?me anne?e, il devint professeur au Colle?ge de France.

Archives nationales, AB XIX, 1965 (Papiers Simiand avec les notes prises quotidiennement pendant son se?jour a? Strasbourg); G. Delahache (dir.), Les de?buts de l’administration franc?aise en Alsace et en Lorraine, Paris, 1921 (Bilan de son activite? sans que son nom ne soit cite?, p. 249-301); L. Febvre, « Histoire, e?conomie et statis¬tique », Annales d’histoire e?conomique et sociale, 1930, p. 581- 590 ; B. B. Damalas, L’œuvre scientifique de Franc?ois Simiand, Paris, 1943; J. Bouvier, « Feu Franc?ois Simiand? », Annales Économies, socie?te?s, civilisations, 1973, p. 1173-1192; L. Strauss, « Gre?ves », Encyclopédie de l’Alsace, 6, 1984, p. 3499-3500; Journe?e d’e?tude sur Franc?ois Simiand, Universite? de Paris VII, 1992 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, XLI, 192, p. 312-314; G. Candar, Jean Longuet. « Une jeunesse inter¬nationaliste, Jean Jaure?s », Cahiers trimestriels, n° 140, p. 53, n° 76; M. Bloch, L. Febvre, Correspondance, I, Paris, 1994 (en particulier la notice p. 523-524).

Le?on Strauss (2000)