Eccle?siastique (★ Rouffach 1445 † probablement a? Strasbourg 4.8.1517). Immatricule? d’abord a? l’Universite? de Heidelberg en 1459, il la quitta pour celle de Ba?le, qui venait d’e?tre cre?e?e en 1460; il y acquit la mai?trise e?s arts en 1463. Il poursuivit ses e?tudes a? Fribourg-en- Brisgau en 1465, puis a? Sienne, d’ou? il rapporta la licence en droit canon. Ses relations dans le monde eccle?siastique durent e?tre tre?s nombreuses et les protections dont il disposait solides car, en 1460 de?ja?, il fut chanoine a? la fois a? Thann et a? Lautenbach, or il e?tait alors a? peine sorti de l’adolescence. Mais ces canonicats ne lui parurent probablement pas assez prestigieux, car, de?s 1497, il obtint par provision apostolique une pre?bende au chapitre de Saint-Thomas a? Strasbourg. Il en devint chantre en 1498, puis e?cola?tre au plus tard en 1512. Il ne de?daigna ni les be?ne?fices comportant en principe des charges pastorales — il fut recteur de Traenheim (1498), de Kirchheim (1504), d’Ittenheim (1509) et de Kuttolsheim (1509) — ni les chapellenies — il de?tint celle de Sainte-Catherine a? Scharrachbergheim (1499-1516), de l’ossuaire de Saverne (1509) et celle de Sainte-Agne?s a? la cathe?drale (1517). Le total de ses revenus lui assurait probablement une existence confortable. Son savoir juridique lui permit d’occuper les postes les plus importants de l’administration dioce?saine. Il fut successivement official, de?s 1495, et sans doute jusqu’en 1501, date a? laquelle l’e?ve?que fit de lui son chancelier; en 1512, il devint vicaire ge?ne?ral; il semble avoir exerce? cette fonction jusqu’a? sa mort. Concubinaire, il s’affichait encore avec sa compagne en 1513, au grand dam de Wimpheling ©. Du moins prit-il la peine de faire le?gitimer son fils Hans-Thomas par l’empereur et lui le?gua sa bibliothe?que pour le cas ou? ce jeune homme ferait des e?tudes ; il ne le destinait pas a? la carrie?re eccle?siastique, car il ne le fit pas dispenser par la Pe?nitencerie romaine de l’irre?gularite? que constituait sa naissance ille?gitime. Sa situation personnelle ne facilitait pas l’exercice de sa charge. Dans l’affaire qui mit en cause son jeune confre?re, le chanoine Johann Hepp, accuse? d’avoir se?duit une voisine, morte dans des conditions juge?es suspectes en 1513, Sigrist n’agit pas avec la se?ve?rite? que les autorite?s civiles de Strasbourg estimaient ne?cessaire. Les partisans d’une re?forme e?nergique, Wimpheling et Brant © en particulier, ne manque?rent pas de fustiger le comportement de clercs tels que Sigrist, qui auraient du? donner l’exemple d’un comportement digne et qui ne faisaient pas myste?re de leurs de?faillances morales.
Riegger, Amoenitates litterariae Friburgenses, III, Ulm, 1776, p. 504-509; Toepke, Die Matrikel der Universita?t Heidelberg, I, p. 297 Ch. Schmidt, Histoire litte?raire de l’Alsace a? la fin du XVe et au commencement du XVIe sie?cle, Paris, 1879, p. 28 et 87 ; H. Mayer, Die Matrikel der Universita?t Freiburg-im-Breisgau, I, 1907, Fribourg-en-Brisgau, p. 31 ; H. G. Wackernagel, Die Matrikel der Universität Basel, I, Ba?le, 1951, p. Il; F. Rapp, Re?forme et Re?formation a? Strasbourg, Paris, 1974, p. 495 et s. ; J. Rott, « Clercs et lai?ques a? Strasbourg a? la veille de la Re?formation. Les tragiques amours du chanoine J. Hepp et ses proce?s », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1979, p. 19, 22 et 24.
† Francis Rapp (2000)