Chanteur-compositeur, homme de the?a?tre, (C) (★ Ville? 2.9.1948). Fils de Marius Siffer, employe? de bureau aux filature et tissage de Ville?, et d’Odile Schildknecht. Vit avec Susanne Mayer, journaliste a? L’Alsace; 1 fille, 2 fils jumeaux. Apre?s avoir termine? sa scolarite? primaire et secondaire a? Ville?, il a obtenu une licence de philosophie a? l’Universite? des Sciences humaines de Strasbourg. De?couvert par Germain Muller © au Barabli, ou? il acquis pendant plusieurs saisons l’expe?rience de la sce?ne, Siffer s’est lance? en 1970 dans la chanson alsacienne. À ses de?buts de chanteur, il a puise? dans les comptines, le patrimoine de la tradition orale, s’entourant de musiciens de talent qui ont utilise? des instruments anciens. Il revendique clairement la « double culture » alsacienne, lanc?ant des slogans chocs tels que « Nous sommes les Indiens de l’Europe » ou « Nous ne voulons pas e?tre les et caetera de la France ». Siffer a sillonne? les bals folk, les kilbes, les fe?tes populaires du Nord au Sud de l’Alsace, et les a anime?s avec ses musiciens et ses chansons rapidement devenues ce?le?bres. Il a ainsi cristallise? autour de lui dans la ge?ne?ration ne?e apre?s la Seconde Guerre mondiale la prise de conscience de l’existence d’une culture alsacienne, d’une histoire riche et complexe, de traditions originales, et d’une langue aux musiques et aux intonations multiples et savoureuses : le dialecte alsacien, et ce a? un moment ou? l’e?rosion de sa pratique commenc?ait a? e?tre perceptible. Il a de?montre? a? travers ses chansons que le dialecte e?tait une langue vivante et inventive. Mais il a refuse?, e?tant catalogue? comme « troubadour » et « barde re?gional », de s’enfermer dans le folklore et s’est alors tourne? vers la chanson engage?e, le Protestsong, et les orchestrations modernes, inte?grant les modes d’expression du jazz, du reggae, du blues; me?tissant joyeusement tradition re?gionale et influences issues d‘autres cultures. Le premier 33 tours, paru en 1972, Follig-Song, s’est vendu a? plus de 40 000 exemplaires, tout un symbole. Au cours de son cheminement de chanteur, Siffer a produit sept disques 33 tours, et a e?dite? avec sa socie?te? « Disques Siffer » des chanteurs et groupes alsaciens, dont Franc?ois Brumbt et Henri Muller, Ge?ranium, D’Luschtiga Malker, Im Remes sini Band, Danses tradition¬nelles d’Alsace. De tre?s nombreuses tourne?es l’ont mene? avec ses musiciens a? travers la France, les pays rhe?nans, l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Que?bec ou? il a obtenu en 1982 a? Montre?al le Prix international de la jeune chanson pour son disque L’Alsace au pluriel. Il s’est e?galement produit dans plusieurs pays asiatiques. Homme de sce?ne et come?dien, Siffer a fonde? a? Strasbourg en 1984 dans les locaux d’une ancienne choucrouterie le the?a?tre du me?me nom qui attire chaque anne?e des milliers de spectateurs a? ses soire?es, ou? il disse?que, en observateur amuse? et de?capant, le comporte¬ment de ses compatriotes alsaciens et de leurs repre?sentants politiques en particulier. Depuis, la Choucrouterie sert e?galement de tremplin aux talents dialectophones de?butants ou confirme?s. Siffer a produit des e?missions de te?le?vi¬sion pour FR3 Alsace comme Schnitzelbank (1976-1980) et Litt bi de Litt (1980-1982) et a participe? a? de nombreux films te?le? en Suisse et en Allemagne. Il a compose? des come?dies musicales avec Martin Graff telles que La voyage et Dieu est alsacienne repre?sente?es au the?a?tre du Maillon. Homme de radio, il a anime? pendant 10 ans l’e?mission de cabaret satirique Arrache-moi la jambe sur Radio France Alsace. Il a participe? comme auteur et come?dien re?gu¬lie?rement a? des e?missions sur les radios alle¬mandes de Fribourg en Brisgau, Sarrebruck et Stuttgart.
Discographie: Follig Song (1972); Mine Gsang (1972); Kandiratong (1973); Alsace a? vendre (1975); Langsam dummie (1978) ; Kinder Liedle fer Kleini un Grossi (1979) ; Alsace au pluriel (1981).
Bibliographie: Follig Song un anderi Lieder, 1974 ; À chaque fou sa casquette et a? moi mon chapeau, 1979; Roger Siffer, Morceaux choisis, 1998 (ill. de Tomi Ungerer).
Sur Siffer et la nouvelle chanson alsacienne: M. Th. Bourdin-Kuhlmann, « Dix ans de chanson alsacienne », Revue d’Alsace, 1984, p. 219- 236; A. Wicker, « La nouvelle chanson alsacienne », Encyclopédie de l’Alsace, III, 1983, p. 1554-1558; Morceaux choisis, Strasbourg, 1998 (illustrations de Tomi Ungerer); ainsi que de tre?s nombreux articles parus dans la presse re?gionale, nationale et internationale.
Ge?rard Leser (2000)