Maire de Colmar, (PI) (★ Brumath 9.7.1867 † Strasbourg 5.9.1938). Fils de Philippe Sengel, chanvrier, et d’Anne Marie Zimmer. ∞ 30.4.1892 a? Colmar Catherine Sophie Gully (★ Colmar 26.1.1867 † Rouen 26.4.1938), fille de Thie?baut Gully, marchand d’e?toffes, et d’Ursule Zanckel. Place? de bonne heure dans l’obligation de gagner sa vie, Sengel travailla un moment comme droguiste a? Paris avant d’entrer dans l’affaire de son beau-pe?re, aussito?t apre?s son mariage. Une quinzaine d’anne?es plus tard, Sengel s’e?tablit a? son compte a? la te?te d’un ne?goce de produits manufacture?s. Il ne tarda pas a? s’inte?resser a? la vie politique. Ayant rejoint les rangs des radicaux, il devint l’un des animateurs de la Volkspartei cre?e?e par l’avocat Daniel Blumenthal ©. Le 28 juin 1908, il entra au conseil municipal de Colmar, e?lu sur la liste de Blumenthal avec lequel il sie?gea jusqu’a? l’e?te? 1914, lors de la victoire de la liste pre?side?e par Diefenbach ©. Au lendemain de l’entre?e des troupes franc?aises a? Colmar, Sengel se retrouva au nombre des personnes charge?es de l’administration de la ville. Le 26 novembre 1918, il fut ainsi nomme? membre de la commission municipale provisoire dirige?e par le ne?gociant Georges Baer ©, puis entra quelques jours plus tard dans la nouvelle commission municipale pre?side?e par le magistrat Antoine Conrath ©. Lorsque ce dernier fut e?lu maire, le 30 novembre 1919, Sengel devint son adjoint. Apre?s la de?mission de Conrath, le poste de maire e?chut a? Sengel, le 8 avril 1922. Sur le plan politique, radicaux et socialistes furent atteints dans leur sensibilite? jacobine lorsque le gouvernement montra trop de ha?te dans sa volonte? d’inte?grer le plus comple?tement possible l’Alsace, ou? les de?fenseurs des particularismes rejoignirent souvent les rangs des autonomistes. La perspective des nouvelles e?lections municipales imposa ainsi a? Sengel d’e?largir sa liste aux de?mocrates repre?sente?s notamment par l’avocat Jean-Jacques Kuntz ©. Tandis que les e?lections le?gislatives virent la victoire de Gustave Burger ©, candidat de l’Union nationale, Sengel re?ussit a? se faire re?e?lire maire de Colmar le 18 mai 1925. Le 19, il fut fait chevalier de la Le?gion d’honneur. L’anne?e suivante, il devint pre?sident de?partemental du parti radical-socialiste. Mais l’opposition se durcit apre?s la signature du manifeste du Heimatbund en mai 1926, tandis que des autonomistes germanophiles se me?le?rent aux re?gionalistes since?res. Le « proce?s de Colmar », dont le verdict tomba en mai 1928, fut loin d’apaiser les esprits. Preuve en fut la victoire, aux e?lections municipales du 5 mai 1929, de la liste de Joseph Rosse? — re?unissant des re?gionalistes de centre-droit de l’UPR et des autonomistes communistes dissidents du KPO — pourtant sous le coup d’une condamnation pour complot contre la su?rete? de l’État. Ine?ligible, Rosse? ce?da son sie?ge a? son colle?gue et ami, l’instituteur Euge?ne Hertzog © qui succe?da a? Sengel le 18 mai 1929. Sengel quitta ainsi les affaires municipales avant les de?veloppements de la grande crise e?conomique en Alsace. Au de?but de son mandat, l’industrie locale avait me?me connu une nette reprise, et plusieurs entreprises nouvelles avaient e?te? cre?e?s. Dans ce contexte, Sengel et son e?quipe municipale donne?rent la priorite? au logement: construction de la Cite? de la Soie (1926) et mise en chantier de la Cite?-Jardins (1928), tandis que furent entrepris d’importants efforts de modernisation de la voirie, de l’e?clairage, des transports urbains. Bien d’autres secteurs encore furent touche?s par le renouveau des anne?es vingt, orchestre? sur le plan local par Sengel.
Dans le domaine du sport par exemple, ce fut la naissance en 1920 des « Sports re?unis de Colmar », la fondation de la Socie?te? « Avenir » en 1926, l’inauguration du Stade du Ladhof en 1921 et du Stade des Francs en 1928. Le re?seau de distribution d’e?lectricite? et l’e?clairage public firent l’objet d’importantes extensions. Au cours de l’e?te? 1934, cinq ans apre?s avoir quitte? la mairie, Sengel de?ce?da lors d’un se?jour a? Strasbourg et fut inhume? au cimetie?re de Brumath.
Archives municipales de Colmar, dossier documentaire; ne?crologies dans: Colmar Neueste Nachrichten et Le Re?publicain du Haut-Rhin, 6 au 9.9.1938, J.-M. Schmitt, « Une re?trospective de la pe?riode 1918-1939 a? Colmar », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1987, p. 4-14, idem, « Charles Sengel (1922- 1929) », Me?moire Colmarienne, n° 27, sept. 1987, et L’Alsace du 22.4.1988.
Jean-Marie Schmitt (2000)