Professeur de chirurgie a? la faculte? de Me?decine de Strasbourg et a? l’Ho?pital militaire d’instruction de Strasbourg, directeur de l’École de Sante? militaire, (C) (★ Paris 18.9.1804 † Sainte-Menehould, Marne, 29.1.1883). Fils de Jean-Jacques Sédillot (★ 1777 † 1834), orientaliste et mathe?maticien. ∞ 1839 Mademoiselle Pelletier. Inscrit a? la faculte? de Me?decine de Paris de?s 1821, il entra comme e?le?ve a? l’ho?pital militaire d’instruction du Val-de-Gra?ce en 1824 ou? il gravit tous les e?chelons de la hie?rarchie militaire en terminant sa carrie?re comme me?decin inspecteur (il e?tait devenu successivement chirurgien sous-aide-major le 31 octobre 1825, chirurgien sous-aide-major brevete? le 31 octobre 1826, chirurgien aide-major le 1er mai 1832, chirurgien- major le 31 décembre 1836, chirurgien-major de 1e?re classe le 16 novembre1841). Le 29 décembre 1829, il fut rec?u docteur en me?decine en soutenant une the?se sur le « nerf pneumogastrique et ses fonctions chez les mammife?res, les oiseaux et les reptiles ». En mai 1831, il participa a? une ambulance chirurgicale envoye?e en Pologne, ou? il soigna chole?riques et blesse?s. En avance pour son temps, il conseillait d’e?viter de boire de l’eau impure et d’e?tre propre. Il regagna le Val-de-Gra?ce en janvier 1832. Rec?u agre?ge? de chirurgie en 1835 a? Paris en soutenant une the?se ose?e pour l’e?poque au sujet de la re?gularisation et de la suture imme?diate des plaies, il e?choua l’anne?e suivante au concours pour la chaire de chirurgie a? la faculte? de Me?decine de Paris en s’opposant a? une technique chirurgicale de Lisfranc qui sie?geait parmi les membres du jury. De?c?u, il participa en 1837 a? la seconde expe?dition de Constantine, ou? il administra la quinine contre le paludisme. En 1839, il e?choua a? nouveau au concours pour la chaire de me?decine ope?ratoire de Paris en pre?sentant le drainage chirurgical de la pleure?sie purulente, intervention juge?e alors trop audacieuse. En 1841, il obtint l’une des deux chaires de clinique chirurgicale de la faculte? de Me?decine de Strasbourg et fut nomme?, peu de temps plus tard, professeur a? l’ho?pital militaire d’instruction de Strasbourg. Il fut e?galement directeur de l’e?cole impe?riale du service de sante? militaire de 1856 a? 1869. Sédillot s’inte?ressa a? tous les domaines de la chirurgie et de?fendit ses ide?es, sachant aller a? l’encontre des doctrines et des dogmes officiels, fut-ce au prix de son avancement ou de sa carrie?re. En 1844, il plaida le premier l’utilisation du microscope en clinique, dont l’utilisation e?tait alors tre?s controverse?e. En 1846, alors que la chirurgie abdominale e?tait quasi inexistante, il inventa la gastrostomie c’est-a?-dire l’ouverture permanente de l’estomac a? la peau, qui rendit de?sormais possible l’alimentation des malades atteints de re?tre?cissement de l’œsophage. En 1847, Sédillot fut l’un des tous premiers chirurgiens franc?ais a? utiliser l’anesthe?sie ge?ne?rale. Il montre la supe?riorite? du chloroforme a? l’e?ther comme agent anesthe?sique, mais aussi sa plus grande toxicite?. En 1849, il inaugura la chirurgie endoscopique par l’ure?throtomie interne. Cette me?me anne?e, dans son Traite? sur l’infection purulente, il pressentit l’existence d‘agents myste?rieux causes de l’infection. C’est lui qui, en 1878, proposa le terme de « microbe » qui fut approuve? par Littre? et adopte? par Pasteur. L’un des secrets de sa re?ussite fut d’ope?rer ses malades avec des mains et des instruments propres et de proscrire les pansements sales. Il fut l’un des de?fenseurs de Pasteur devant l’Acade?mie des sciences. En 1861, il de?fendit le principe de l’e?videment sous-pe?rioste? des os en cas de suppuration osseuse, technique comple?mentaire de celle d’Ollier de Lyon qui pro?nait l’oste?oplatie par de?placement de lambeaux pe?rioste?s. L’Acade?mie des sciences leur de?cerna un demi-prix a? chacun en 1866. Pendant la guerre de 1870, il dirigea l’ambulance de Haguenau.
Admis a? la retraite le 22 décembre 1868, il fut e?lu a? l’Acade?mie des sciences en 1972. Atteint de surdite? et d’he?miple?gie droite de?s 1879. Pre?sident de la Socie?te? de me?decine de Strasbourg. Officier de la Le?gion d’honneur le 22 octobre 1850.
Il publia en 1868 ses Contributions a? la chirurgie regroupant l’ensemble de son enseignement et en 1870 son Traite? de me?decine ope?ratoire en 2 volumes contenant son œuvre chirurgicale.
E. Boeckel, « Éloge de Se?dillot », Gazette me?dicale de Strasbourg, 1883, 88-93; Berger-Levrault, p. 223-224; notice ne?crologique dans le Journal de pharmacie d’Alsace-Lorraine, 1883, p. 85; F. Wieger, Geschichte der Medizin und ihrer Lehranstallen in Strassburg, p. 143 et 161-162 ; J.-L. Rouis, Histoire de l’École du service de sante? militaire de Strasbourg, 1898 (avec portrait); Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910 p. 765-766; J. de Fourmestraux, Les biographies me?dicales, 1932, p. 276-292; E. Blaessinger, Quelques grandes figures de la chirurgie et de la me?decine militaire, Bailliere, 1947 ; F. Schierer, L’ho?pital militaire Gaujot de Strasbourg. Ses origines et son histoire, the?se de me?decine, 1954; Chauvel, « Se?dillot et son œuvre chirurgicale », Revue de chirurgie, 1983, p. 241-267; D. Bonnot, « Charles Emmanuel Se?dillot (1804-1883), Histoire des sciences me?dicales, 1989, p. 199-203; idem, « Charles Emmanuel Se?dillot (1804-1883), ou l’audace technique en chirurgie »., Histoire de la me?decine a? Strasbourg, p. 262-263 (avec portrait) ; J. Heran, J. M. Mantz et alii, Histoire de la me?decine a? Strasbourg, Strasbourg, 1997 (index).
Marie-Odile Stempfer (2000)