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SCHWOB René

Militant communiste, syndicaliste (★ Pfastatt 21.12.1903 † ?.4.1994). fils de Camille Schwob, cheminot. Apprenti aux ateliers des chemins de fer à Basse-Yutz, Moselle, il adhéra en août 1921 à la CGT et aux Jeunesses communistes. Après son service militaire (1923-1925), il devint ouvrier métallurgiste à Thionville. En mai 1925, il fut nommé secrétaire du syndicat CGTU des métaux de Thionville, ainsi que responsable local des Jeunesses communistes. Licencié en avril 1926, il fut engagé comme secrétaire permanent du syndicat CGTU des ouvriers métallurgistes de la Moselle, mais démissionna assez rapidement de cette fonction. Il travailla de nouveau dans des usines, mais en décembre 1926, il fut chargé des fonctions de secrétaire permanent du nouveau Syndicat régional CGTU de la métallurgie de l’Est, dont le siège était situé à Hagondange. Ce syndicat fut dissous à la fin de 1929 et l’ancien syndicat de la Moselle fut reconstitué. Il fut de 1930 à 1932 à Metz responsable de la rédaction de l’édition en langue allemande de L’Humanité, organe quotidien de la région d’Alsace-Lorraine du Parti communiste français. Il était alors membre du bureau du rayon communiste de la Moselle et responsable de la MOE (main d’œuvre étrangère). Il fut le 29 juin 1930 condamné en appel par la Cour d’Appel de Colmar à un mois de prison et mille francs d’amende pour provocation de militaires à la désobéissance et propagande anarchiste. À la suite d’une perquisition dans les locaux de L’Humanité de Metz, il fut arrêté le 20 octobre 1930. Après la réunification syndicale en janvier 1936, il resta secrétaire général de l’Union des syndicats CGT des métaux de la Moselle et dirigea la rédaction du Métallurgiste. En juin 1936, il négocia avec les maîtres de forges une convention collective de la sidérurgie, mais il fallut mener quelques jours de grève pour obtenir entière satisfaction. À la suite de ce succès, les effectifs de l’Union passèrent de moins de 500 à plus de 30 000 cotisants et l’organisation put acheter une colonie de vacances à La Petite-Pierre. En mars 1937, il fut élu secrétaire général adjoint de l’Union départementale CGT de la Moselle. Après l’échec de la grève générale du 30 novembre 1938, accusé de « bureaucratie » et de « réformisme », il quitta le PCF le 23 avril 1939. Son exclusion, de même que celle de Friedrich © fut confirmée par le bureau régional le 13 mai 1939. Mobilisé en 1939, prisonnier de guerre en 1940, il fut libéré le 21 août 1940 comme Alsacien-Lorrain. Emprisonné dès son retour à Thionville le 27 août, il aurait refusé pendant son incarcération des offres de collaboration au front allemand du Travail (DAF), mais fut pourtant libéré le 7 octobre. Expulsé de Lorraine vers la zone non occupée le 21 novembre 1940, il se réfugia dans le Tarn. Il rentra en Moselle dès la libération de Knutange le 24 septembre 1944, reconstitua l’Union des métaux CGT et retrouva son poste de secrétaire général. En décembre 1947, il appela ses camarades grévistes à la reprise du travail et prit la tête de la scission qui aboutit à la fondation de la CGT-Force ouvrière. Il créa le 21 décembre 1947 l’Union départementale FO, dont il devint secrétaire général et en février 1948 l’Union FO des travailleurs de la métallurgie de la Moselle où il prit le même poste. Il avait été élu en 1928 vice-président de la Caisse locale de malades de Thionville et entra en 1932 au conseil d’administration de l’Union des caisses d’Alsace et de Lorraine. Président de la Caisse des malades de Thionville (1944), administrateur de la Caisse régionale d’assurance maladie de 1946 à 1980, vice président du conseil d’administration de cet organisme de 1976 à 1980.

Réalités vécues au cours de quarante années d’activité syndicaliste, s.d. (1966) ; Fidélité aux enseignements de réalités vécues, s.l.n.d.

Archives départementales du Bas-Rhin, 98 AL 635, 1069, 102 AL 47 ; Journal d’Alsace-Lorraine du 28.6.1930 ; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 21.10.1930 ; Tract de l’Action catholique de la Moselle : Où est l’excitation ? Réponse à un tract du Parti communiste, 1936 ; Der Republikaner du 14.4.1937 ; Humanité d’Alsace et de Lorraine (Moselle) des 3, 6, 17.12.1947 ; Force ouvrière, éd. bilingue, Strasbourg-Mulhouse, 1948-1949 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, XLI, 1992, p. 194 ; C. Lorentz, La presse alsacienne du XXe siècle, Strasbourg, 1997, p. 145, 180.

Léon Strauss (1999)