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SCHUTZ (BOBHART, dit) Jacob II

(C, puis PI). Fils de Jacob I Schutz ©. ∞ I 1590 en Bade Cleophea Naef, fille de Heinrich N., boucher à Strasbourg, et de Salomea Diebold. ∞ II 26.7.1613 à Colmar (prot.) Barbara Geissmeier, déjà trois fois veuve. Il fit des études à Bâle et à Lausanne, puis au Germanicum à Rome. Il y resta de 1577 à 1580 et dut sa formation aux Jésuites qui s’occupèrent de l’étudiant pauvre qu’il était. Sans doute ces études furent-elles couronnées par un doctorat en théologie. En 1580, il cumula les postes de curé et de primissaire de Kertzfeld. Etant donné sa formation, il pouvait rêver d’une carrière plus illustre : de fait, en 1582, il fut nommé chanoine soumissaire de Saint-Pierre-le-Vieux et chanoine prébendier à Molsheim, qu’il ne put rejoindre aussitôt, en raison d’une épidémie qui y sévissait. Il demeura quelque temps à Dachstein; c’est la raison pour laquelle on le trouve mentionné comme curé de ce lieu. Le 23 août 1583, on lui demanda de venir habiter au presbytère de Molsheim et d’administrer la paroisse (1 G 82/1). Le 7 février 1584, l’évêque Jean de Manderscheid l’invita à se rendre à Saverne et à y prêcher le dimanche 12 (1 G 82/1). Le 12 mai 1585, il fit acte de candidature pour la chapellenie du Kloesterle à Laubenheim, qu’il obtint. C’est lui qui ouvrit les premiers registres paroissiaux de Molsheim, le 1er février 1588. La même année, il esquissa le règlement pour la confrérie Saint-Lazare qui devait se charger du nouvel hôpital de la ville, initiative qui n’eut pas de suite. Le 13 novembre 1588, au plus tard, il avait quitté Molsheim, puisque son successeur commença à signer les actes à cette date ; cette mutation a tout l’air d’une rétrogradation, sans doute imputable à ses débordements.

Nommé curé à Eschau, il s’enfuit avec sa maîtresse pour l’épouser selon le rite luthérien (2 B 15/12). Il fut greffier, avocat et catéchète protestant à Saint-Nicolas à Strasbourg. En 1602, il dut se démettre de sa prébende à Saint-Pierre-le-Vieux; aussi Jean-Georges de Brandebourg, administrateur protestant du diocèse, lui en conféra-t-il une à Saint-Pierre-le-Jeune, qu’il occupait encore en 1633, et le titre de chapelain épiscopal. En 1611, il sollicita le poste d’économe de l’hospice des pauvres passants. Destin ultérieur inconnu. Il ne combla pas les attentes de son évêque puisque non seulement il passa à la Réforme, mais aussi se montra un adversaire acharné, par ses pamphlets, des Jésuites, ses anciens bienfaiteurs. Sa conversion parut d’ailleurs suspecte à maint pasteur et notable protestant de Strasbourg.

Defensorium pacis…, 1604 ; Professio fidei catholicae…, 1610 ; Beschreibung des heiligen, römischen und katholischen Hafenkäss…, 1617 ; Friedensspiegel…, 1617 ; Ein Praesent und Verehrung Einer Elsässischen Martinsganss für Pater Peter Roesten…, Strasbourg, Marx von der Heyden, 1618 ; (Publius Aesquillus), Jubelkram und Mess dess heiligen und cathoilschen Hafenkäss, Strasbourg, 1618 ; Der Alt u. New Römisch laub…, 1619.

Archives départementales du Bas-Rhin, cotes citées dans le texte ; F. Gfrörer, Strassburger Kapitelstreit und Bischöflicher Krieg…, Strasbourg, 1906, p. 117 ; K. Hahn, « Das Aufkommen der Jesuiten… », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 64, 1910, p. 281, note 3 ; R. Reuss, L’Alsace au XVIle siècle ; J. Schmidlin, Die katholische Restauration…, p. 294-297 ; « La famille de Catherine Zell, née Schütz (1497-1562)… », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 120, 1997, p. 735-737.

Louis Schlaefli (1999)