Ammeistre, (PI) (★ Willstätt, Bade, 6.1.1521 t Strasbourg 10.11.1612). Filiation incertaine. Peut-être fils de Wolfgang Schutterlin, aubergiste à Willstätt et chef des paysans révoltés en 1525 qui, après l’échec de ces derniers, se serait réfugié à Strasbourg où effectivement un Wolfgang Schutterlin acquit le droit de bourgeoisie le 23 avril 1526 (voir controverses à ce sujet dans Archives municipales de Strasbourg, AA 1722). ∞ I 1540 Martha, fille de Hans Reinbold de Gernsbach (Bade); 7 enfants, ∞ II 1553 à Strasbourg Barbara, fille de Conrad Reiff (ou Riff), capitaine de mercenaires; 8 enfants. Si le souvenir de Wolfgang Schutterlin est resté vivant dans la mémoire populaire, cela est principalement dû à la nombreuse progéniture issue des deux mariages (15 enfants vivants et 108 petits-enfants) et au fait qu’il s’abstenait de boire du vin! Schutterlin aurait acquis la bourgeoisie le 14 mai 1551, date non confirmée par le livre de bourgeoisie. En revanche, Schutterlin est mentionné comme membre du Grand Sénat en 1560-1561 et en 1566-1567, membre du Conseil des Quinze de 1568 à 1572, des Treize de 1572 à 1612. Il exerça quatre fois la fonction d’ammeistre en 1572, 1578, 1584 et 1590. Réélu en 1596, il refusa pour cause d’âge et d’infirmité. Sa grande expérience dans les affaires publiques lui valut d’être surnommé das lebendige Raths-Protocol. Mais de son activité politique on ne sait quasiment rien. Aux Archives de Saint-Thomas la correspondance de Johann Marbach © de 1572 fait allusion à une intervention de Schutterlin dans la querelle de celui-ci avec Jean Sturm © (Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg 64/1) et, la même année, Matthias Flacius remit à Schutterlin un rapport concernant la doctrine luthérienne (Archives du Chapitre de Saint-Thomas 76/82). On ne sait pas plus de son activité commerciale. À plusieurs reprises le nom d’un W. Schutterlin, marchand de bois, apparaît en 1538 et 1539 comme prêteur d’argent (KS 37 f° 66, 206, 217, 224) mais il s’agit plutôt de son père (?). Schutterlin habitait au bas de la rue du Maroquin, près du marché au bois. Les dates d’état civil varient selon les auteurs. Nous avons retenu celles indiquées par Louis Schneegans © comme nous paraissant les plus fiables.
F. Piton, Strasbourg illustré, I, Strasbourg, 1855, p. 135-136 ; L. Schneegans, Strassburgische Geschichten und Sagen…, Strasbourg, 1855, p. 52-53 ; « Chronique de Sebald Büheler », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, t. 13, 1887, p. 129 n° 499 ; R. Reuss, Kleine Strassburger Chronik… 1424-1615, Strasbourg, 1889, p. 35 ; A. Seyboth, Das alte Strassburg, Strasbourg, 1890, p. 322 et passim ; idem, Strasbourg historique et pittoresque, Strasbourg, 1894, p. 566-567 ; A. Widmaier, Der Strassburger Stiftsstreit (1593-1595), Strasbourg, 1909, p. 7, 28. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 739 ; Ch. Wittmer, J.-Ch. Meyer, Le livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg, Strasbourg, 1954, p. 745 n° 8113 ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg, Strasbourg, 1963, p. 540 et 625 ; W. Schadt, « Wolfgang Schütterlin, Ammeister der Stadt Strassburg », Die Ortenau, t. 54, 1974, p. 257-259 (portraits) ; Th. Brady, Ruling class, Régime and Reformation at Strasbourg (1520-1555), Leiden, 1978, p. 263, 385-386, 391 ; J.-P. Kintz, La société strasbourgeoise 1560-1650, Paris, 1984, p. 390, 482 ; J. Rott, Investigationes historicae, Strasbourg, 1986, p. 207, 247, 267, 269, 271.
† François-Joseph Fuchs (1999)