Compositeur et maître de chapelle, (PI) (★ Strasbourg 6.12.1742 † Strasbourg 8.1.1790). Fils de Jean Philippe Schoenfeld, maître-cordonnier, et de Marie Dorothée Eckerlin. Célibataire. Élève du Gymnase, il put développer ses dons pour la musique auprès de Jean-Frédéric Brück (★ Strasbourg 21.2.1710 † Strasbourg 9.7.1786), maître de chapelle du Temple Neuf. Après avoir terminé des études de philosophie à l’Université (1758-1761), il entra au service du conseiller von Münchhausen à Brunswick, en qualité de précepteur de ses enfants. Il se lia alors avec Carl Philipp Emanuel Bach, qui publia quelques-unes de ses mélodies dans le recueil Musikalisches Vielerley (Hambourg, 1770). En 1777, il devint assistant de J. Fr. Brück, dont la santé déclinait, avec survivance de sa charge. Il composa, la même année, une cantate pour le transfert de la dépouille du maréchal de Saxe © dans le chœur de Saint-Thomas. Seul le texte nous en est parvenu. En 1779, Schoenfeld obtint une bourse de l’Église pour aller se perfectionner en Italie. Le 28 avril 1781, il fut nommé maître de chapelle du Temple Neuf et directeur des concerts municipaux, qui prirent le nom de Concerts des amateurs. Ceux-ci étaient donnés à l’hôtel de l’Esprit puis, à partir de 1785, à la salle du Miroir, avec le concours d’une vingtaine de musiciens « pensionnaires » de la Ville. Ignace Pleyel © en devint codirecteur dès 1786. Aucun manuscrit des cantates que Schoenfeld écrivit pour les cultes dominicaux ne subsiste à Strasbourg. Son œuvre témoigne d’une remarquable connaissance des styles allemand, français et italien.
Recueil de quelques pièces pour le chant, accompagnées du clavecin, Nuremberg, vers 1769; Neue Lieder auf das Clavier I, Hambourg, s. d.; Lieder aus der Iris und eine Arie mit Begleitung einer Violine, Berlin, 1778; Neue Freymäurer Lieder mit Melodien, Braunschweig, s. d.; Quelques pièces dans les recueils suivants: Sammlung verschiedener Lieder von guten Dichtern und Tonkünslern I, Nuremberg, 1780; Recueil de romances, chansons et vaudevilles arrangés pour la harpe, Paris, 1781; Recueil de romances, chansons et vaudevilles arrangés pour la guitarre, Paris, s. d.; Blumenlese für Klavierliebhaber, Spire, 1782; Neue Blumenlese für Klavierliebhaber I, Spire, 1784.
En manuscrits: Cantata a più stromenti, per il Venerdi santo... (Strasbourg, 14. 4. 1775), Paris, Bibliothèque Nationale; Gelobet seist du, Herr, cantate pour soprano solo, chœur à 4 voix et orchestre, ibidem; Herr Gott, dich loben wir; Der Himmel ruft, Braunschweig, d. 1er octobre 1777, ibidem; Singt Lippen eurem Gottzu Ehren, cantate de Pâques sur un texte de C. W. Ramier, pour soli, chœur à 4 voix et orchestre, Steinbach, Pfarrarchiv; Der Holzhacker oder Die drey Wünsche, pastiche réunissant des airs de Schoenfeld, Fr. A. Philidor, T. Traetta et D. Perez, Hambourg, Staats-und Universitäts-Bibl.; Das Milchmädchen und die zween Jäger, opéra-comique, Berlin, Deutsche Staatsbibliothek; Lieder mit 2, 3 und 4 Stimmen mit Klavier-Begleitung, Bruxelles, Bibl. du Conservatoire.
Discographie: Erato, Collection Châteaux et Cathédrales, STU 70324, Concert au Château des Rohan à Strasbourg, œuvres de J.-Ph. Schoenfeld, C. Harst, S. de Brassard, I. Pleyel.
Archives municipales de Strasbourg (Temple-Neuf); Feuille hebdomadaire de Strasbourg, 1785 et s. (contient les programmes du Concert des amateurs); C. F. D. Schubart, Ideen zu einer Ästhetik der Tonkunst, Vienne, 1806; A. Lobstein, Beiträge zur Geschichte der Musik im Elsass, Strasbourg, 1840, p. 48; M. Friedländer, Das deutsche Lied im 18. Jhdt, Stuttgart, 1902; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 711; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 841; Die Musik in Geschichte und Gegenwart, 12, Cassel, 1965; The New Grave Dictionary of Music and Musicians, 16, Londres, 1981, p. 729; R. Feist, « Evangelische und katholische Kirchenmusik in Strassburg in den zwei letzten Jahrzehnten vor der französischen Revolution », in Arbeitsgemeinschaft für mittelrheinische Musikgeschichte, 58, Mainz 1992, p. 330-343.
Geneviève Honegger (1999)