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SCHNUG Léo

Peintre et dessinateur, (PI) (★ Strasbourg 17.2.1878 † Stephansfeld, commune de Brumath, 15.12.1933). fils de Maximilien Christian Heinrich Schnug (★ Neuwied, Allemagne, 13.3.1850 † Stephansfeld 21.3.1919), greffier auprès du tribunal de Strasbourg, et de Marguerite Lobstein, logeuse. Une sœur (★ 1876 † 1882). Célibataire. Études à la Realschule, puis à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg; son style était influencé par le Jugendstil et par son ami Joseph Sattler ©. À partir de 1895, il suivit des cours à l’Académie d’art de Munich où il se lia avec Émile Schneider, Henri Loux ©, Alfred Pellon. Les premières illustrations publiées de Schnug le furent par les éditeurs viennois Gerlach et Schenk. De retour à Strasbourg (1897), ses œuvres connurent un grand succès lors de l’« Exposition des peintres et sculpteurs alsaciens » organisée à l’Hôtel de Ville de Strasbourg par le groupe Saint-Léonard. D’autres expositions firent suite dans diverses galeries alsaciennes ainsi qu’à Nancy. En 1898-1899, Schnug se rendit à Vienne. Il y dessina une série de cartes postales humoristiques pour les éditeurs Philipp et Kramer. Lors de ce séjour, il exécuta également sa première fresque sur une façade de maison. En 1899, il décora la façade du restaurant strasbourgeois « Zum Ritter », l’actuel FEC, puis l’auberge du Lion d’Or à Bischheim. Dès 1900, l’éditeur allemand Pelz, de Sigmaringen, imprima des cartes de vœux et des ex-libris signés Schnug. Il appartint au cercle d’artistes du Kunschthafe, fondé par Auguste Michel ©. En 1902, il réalisa, dans le cadre de l’Exposition internationale de Turin, un panneau mural peint qui représentait saint Georges terrassant le dragon. L’année suivante, il acheva le tableau montrant l’arrivée à Strasbourg de l’empereur Sigismond en 1414 (conservé actuellement au Musée historique de Strasbourg). À cette époque, Schnug fréquenta l’atelier de son ami Léon Hornecker © et participa au Verband Strassburger Künstler. Jules Manias édita, vers 1904, des cartes postales dessinées par Schnug. L’imprimerie Fischbach édita, quant à elle, des affiches pour diverses fêtes (bals, fêtes des pompiers, etc.). La firme chocolatière Stollwerk lui commanda de petites vignettes publicitaires à collectionner. Entre 1904 et 1906, il peignit, à Strasbourg, des fresques à la maison Kammerzell, à la pharmacie du Cerf, à la brasserie du Lion d’Or (qui devint Le Grand Kléber puis, actuellement, un supermarché). En 1908 et 1909, il participa à la restauration du château du Wartburg, près d’Eisenach, Allemagne (Schnug fut chargé du décor en 1914 d’après Hamm, op. cit., p. 11). Puis, en 1911 et 1912, il réalisa les fresques du Haut-Koenigsbourg — grande œuvre pour laquelle il fut décoré par l’empereur Guillaume II du Rote Adler Orden. Schnug dessina des costumes de théâtre, des planches de soldats à découper, et participa à l’illustration de divers ouvrages (F. Kieffer, Les garnisons d’Alsace au XIXe siècle; G. Spetz, Les légendes d’Alsace ; etc.) et revues (Revue alsacienne illustrée, H2S, Der Burgwart), de plusieurs plaquettes pour le Musée historique, de programmes de manifestations diverses, de menus, de faire-part, de calendriers, etc. En 1909, Jules Manias publia 40 dessins de Schnug. sous le titre Bilder aus vergangener Zeit. La solide réputation qu’il acquit en tant qu’artiste fut ternie par une toute aussi solide réputation d’alcoolique qui entraîna une première hospitalisation en Suisse (1900). En 1914, alors qu’il était officier subalterne de l’armée allemande, son attitude fantasque et ses gestes inconsidérés lui valurent d’être renvoyé dans ses foyers. Les sanctions lui furent évitées grâce à l’appui de Guillaume II. Schnug fut interné une première fois à Stephansfeld du 15 novembre 1918 au 30 avril 1919, en même temps que son père, lui-même interné depuis 1880. Troubles du comportement et alcoolisme réduisirent Schnug à payer par des dessins ses consommations dans les Winstube et ses médecins. Après le décès de sa mère, son état physique et mental se dégrada ainsi que le style de ses réalisations; il fut interné définitivement le 30 juin 1921. Vers 1922, il commença une fresque dans la salle du jeu de quilles de l’hôpital. Mais, ne parvenant pas à maîtriser son trait et les couleurs, il abandonna. En 1924, des crises d’épilepsie l’affaiblirent; il sombra dans la démence. Schnug fut enterré à Lampertheim, aux côtés de sa mère. En septembre-octobre 1997, une exposition intitulée Léo Schnug ou l’image retrouvée lui fut consacrée à l’hôtel de ville de Schiltigheim.

Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 31, 1936, p. 210; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, Alsatia, III, p. 283-286, 302; A, Wackenheim, Le peintre Léo Schnug, Strasbourg, 1971 (portraits); R. Heitz, La peinture en Alsace, 1050-1950, Strasbourg, 1975 (index); Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, IX, 1976, p. 415; R. Heitz, « Réalité et fiction dans l’art alsacien », Saisons d’Alsace, n° 78/79 (NS), 1982, p. 148; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985, p. 6759-6760; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, 1985, p. 284-285; J.-L. Apprill, Vie, œuvre et maladie du peintre Léo Schnug, thèse de doctorat en médecine, Strasbourg, 1985; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, 1988, p. 336-337; F. Lotz, « Léo Schnug. Vie, œuvre, ex-libris », Musée de l’imagerie peinte et populaire alsacienne de Pfaffenhoffen, cahier des ex-libris n° 16, septembre 1988; M. Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs 1890-1945, Neuchâtel, 1992, p. 1053; P. et B. Hamm, Léo Schnug 1878-1933; Ses cartes postales, ex-libris et affiches, Colmar, 1993 (portraits); C. Kuehn, « Léo Schnug à l’Hôtel de Ville », Cercle de recherche historique de Ribeauvillé et environs, n° 9, 1995, p. 68-71; Dernières Nouvelles d’Alsace des 13.8.1995 et 12.10.1997; Léo Schnug ou l’image retrouvée, VIe biennale Mitteleuropa à Schiltigheim en Alsace, septembre-octobre 1997, sous la direction de M. Chr. Breitenbach-Wohlfahrt.

Nicolas Mengus (1999)