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SCHNEEGANS Frédéric Édouard

Universitaire, philologue, (PI) (★ Strasbourg 5.5.1867 † Saint-Gaudens, Haute-Garonne, 11.3.1942). Fils de Charles Frédéric Schneegans ©. ∞ 1903 à Paris Anna Lichtenberger, fille de Charles Ernest Lichtenberger ©, professeur de littérature allemande à la Sorbonne, et de Marie Siegel. Études secondaires au Gymnase protestant; études supérieures de langues romanes à Strasbourg (1885-1891).
Sous la direction de Gustav Groeber ©, il se spécialisa dans l’étude de la littérature française du Moyen Âge, en particulier dans celle des chansons de geste. Stage à l’Université de Hambourg et séjour en Norvège. En 1891, il devint lecteur de français à l’Université de Heidelberg. Habilité dans cette Université en 1897 (Gesta Caroli Magni ad Carcassonam, Heidelberg, 1898), il y fut nommé privatdocent, puis chargé de cours (1900), enfin professeur extraordinaire (1902), mais n’y accéda jamais à une chaire de professeur ordinaire. Il continua ses recherches sur les rapports entre légendes populaires et chansons de geste, tout en initiant les étudiants et le public cultivé à la langue et à la civilisation de la France contemporaine. Marié à une Française, il renonça à enseigner en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. Démissionnaire à Heidelberg, il trouva un accueil provisoire en Suisse, où il enseigna au Gymnase cantonal de Neuchâtel. Revenu à Strasbourg en novembre 1918, il devint professeur de français et d’histoire de l’art au Gymnase protestant. En 1926, le départ de Gustave Cohen © libéra à la faculté des Lettres de Strasbourg l’enseignement de la littérature française du Moyen Âge et de la Renaissance. Il occupa ce poste d’abord comme suppléant, puis comme professeur sans chaire, enfin comme professeur titulaire, jusqu’à son départ à la retraite en 1936. En 1911, il avait succédé à Groeber pour la direction de la Bibliotheca Romanica qui publiait des textes littéraires français, italiens, espagnols et portugais, et qui continua de paraître après 1918. Il y édita lui-même, outre de nombreuses œuvres, surtout théâtrales du Moyen Age et de la Renaissance, Molière, Corneille, La Bruyère, Rousseau, Chateaubriand, Mérimée et Lamartine. Il consacra ses derniers travaux scientifiques à Marguerite de Navarre. Il fut secrétaire général de l’importante Société des amis de l’Université et président de la Société des amis des arts de Strasbourg. Il fut aussi l’un des plus actifs conférenciers de l’Extension universitaire. Réfugié en Haute-Saône en 1939, puis chez l’un de ses fils dans le Sud-Ouest, il écrivit en 1940 au directeur du Temps et au maréchal Pétain pour exprimer l’angoisse des Alsaciens qui se sentaient perdus et livrés au vainqueur. À la veille de sa mort, il travaillait à une histoire de l’Académie de Strasbourg, destinée à une Histoire de Strasbourg projetée par Fritz Kiener ©.

Liste de ses publications et portrait dans la nécrologie rédigée par son cousin Ernest Hoepffner ©, Publications de la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, fascicule 103: Mémorial des années 1939-1945, Paris, 1947, p. 87-97.

Léon Strauss et Christian Wolff (1999)