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SCHNéEGANS Charles

Historien de l’art (★ 7.08.1891, † 15.07.1931)

Historien de l’art de formation, Charles Schnéegans travaille dès 1910 à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet à Paris, aux côtés d’André Girodie qui prépare alors un dictionnaire des artistes alsaciens, interrompu par la Première Guerre mondiale, et dont la documentation est donnée aux Musées de Strasbourg après 1918. En 1913, il publie dans la Revue alsacienne illustrée, une étude sur « L’ancien musée de peinture de Strasbourg », détruit par le bombardement allemand de 1870.

Après la Première Guerre mondiale et le retour de l’Alsace à la France, Charles Schnéegans est nommé assistant à la Faculté des lettres de l’Université de Strasbourg inaugurée le 22 novembre 1919. Au même moment, le directeur de l’architecture et des beaux-arts d’Alsace et de Lorraine Robert Danis (*) lui confie deux missions : d’une part, la poursuite de l’inventaire des monuments d’Alsace qui avait été initié par Georg Dehio (*) et commencé par Hugo Rathgens avant la guerre, et d’autre part, les fonctions d’archiviste-bibliothécaire de l’ancien Denkmalarchiv, devenu « Archives régionales d’architecture » à Strasbourg, dont les ressources servent de base à sa première mission. Des crédits pour la poursuite de l’inventaire sont inscrits au budget d’Alsace et de Lorraine jusqu’en 1924 mais le travail avance peu en raison de la personnalité de Charles Schnéegans. Décrit par ses camarades comme quelqu’un de discret et de solitaire, il se disperse entre sa passion pour la musique (il est violoncelliste), la poursuite de ses études en histoire de l’art et la réalisation de l’inventaire. Il finit par donner sa démission le 1er février 1923. Après celle-ci, il est chargé de mission au Musée de Strasbourg (1923-1924), alors dirigé par Hans Haug (*). Il publie dans la Vie en Alsace un article sur les statues de la chapelle Sainte-Catherine de la cathédrale de Strasbourg et leurs relations avec la statuaire de l’Île de France au XIVe siècle (1923). Il établit un précieux catalogue des sculptures gothiques (1926) et écrit une histoire des écoles dessin de Strasbourg au XVIIIe siècle (1927). Après cette date, il se tourne vers les affaires et meurt dans la fleur de l’âge en 1931.

 

Œuvres : Charles Schnéegans, « L’ancien musée de peinture de Strasbourg », Revue alsacienne illustrée, 1913. « Histoire des arts », Bibliographie alsacienne, Revue critique des publications concernant l’Alsace, tome 1, 1918-1921, Strasbourg, 1922, p. 183 sqq. « études sur la cathédrale de Strasbourg », La Vie en Alsace, no 8-9, août-septembre 1923, p. 13-16. « L’église romane de la commanderie de Saint-Jean près Dorlisheim », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, no 2, 1923, p. 20-38. « Catalogue des sculptures gothiques du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, no 5, 1926, p. 17-66. « L’enseignement des arts en Alsace : les écoles de dessin à Strasbourg au XVIIIe siècle », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, no 6, 1927, p. 185-224.

 

ADBR, 1471 W 23. Jacques Dieterlen, « Sur la mort d’un ami », L’Alsace française, no 30, 26 juillet 1931, p. 593-595. Hans Haug, « Nécrologie Charles Schnéegans », Bulletin des musées de France, 3e année, no 11, 1931, p. 244. François Igersheim, « Un inventaire des monuments historiques d’Alsace qui ne verra pas le jour : l’inventaire de Georg Dehio et Hugo Rathgens », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, Mélanges offerts à Roger Lehni, no 46, 2003, p. 132-133. Nicolas Lefort, Patrimoine régional, administration nationale : la conservation des monuments historiques en Alsace de 1914 à 1964, thèse de doctorat en histoire, Strasbourg, 2013, vol. 1, p. 197-199.

 

Nicolas Lefort (février 2017)