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SAUER

 

Famille de facteurs d’orgues (PI) qui furent les successeurs directs des Silbermann :

  1. Jean Conrad I,

(★ Undingen 7.2.1735 † Strasbourg 2.5.1802). Natif de Bade, il fut attesté à Strasbourg comme charpentier à partir de 1760 où il épousa Marie Dorothée Herrmann, le 16 avril à Saint-Guillaume. Le couple eut huit enfants (Jean Daniel Silbermann fut parrain du 5e, Marie Salomé ; Catherine Henriette, fille de Jean Henri Silbermann, fut marraine du 8e, Louis Frédéric). Second mariage, le 20 juin 1785 à Saint-Thomas. À partir de 1768, travailla dans l’atelier de Jean-André Silbermann © comme compagnon et participa à tous les chantiers d’orgues; vers 1780, il devint le bras droit de Silbermann. Le dernier des Silbermann, facteurs d’orgues, Jean-Josias, parlait de lui comme Orgelmacher, maître facteur d’orgues.
Ensemble, ils terminèrent les orgues de Lahr et d’Obernai, Saints-Pierre-et-Paul. À la mort de Jean-Josias, en 1786, il prit la succession de l’atelier Silbermann. Il assura l’entretien de tous les orgues Silbermann ; ses orgues neufs, il les construisit dans le strict respect de la tradition Silbermann (composition des jeux, buffets — sauf celui pour le temple du Bouclier à Strasbourg — et même rédaction des devis). Son premier orgue neuf attestait cette continuité stylistique ; en octobre 1786, la paroisse catholique de Heitersheim, Bade, commanda un orgue neuf à Jean-Josias Silbermann ; ce dernier était mort depuis quelques mois déjà; Sauer construisit cet orgue alla Silbermann en 1787. Il plaça encore des orgues neufs à Strasbourg, Bouclier (1790), Kolbsheim (1792), Schiltigheim (1800), Valff (1802). Pendant la Révolution, il fut amené à assurer le transfert de plusieurs orgues Silbermann, après la sécularisation des couvents : du Mont Sainte-Odile à Mittelbergheim (1791) ; de Saint-Léonard à Ottrott (1793) ; du Petit Séminaire Saint-Étienne de Strasbourg à Bischheim (1793) ; de Strasbourg Saint-Jean à Illkirch (1794) (cette même année, il transféra le clavecin organisé du château des Rohan de Saverne à Strasbourg).

  1. Jean Conrad II,

(★ Strasbourg 20.9.1775 † Ribeauvillé 5.3.1828). Fils de 1. Il succéda à son père en 1802. Il perpétua le style de son père et ainsi la tradition Silbermann en matière de facture d’orgue. Il assura l’entretien des orgues Silbermann. Il plaça des orgues neufs à Bernardswiller (1808, transféré à Niedersteinbach en 1865-1866 par Stiehr) ©, peut-être Brumath catholique ; la même année, Strasbourg, Sainte-Madeleine (1810), Goxwiller (1811), Heiligenstein (1813), Eckbolsheim (1818), Ettendorf (1822), Lipsheim (1826), Strasbourg, Petit Séminaire Saint-Étienne (1826). En 1821, il ajouta un positif de dos à l’orgue Silbermann de Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune protestant. En 1828, il commença la construction de l’orgue neuf pour Strasbourg, Saint-Louis. La mort le terrassa lors d’un déplacement professionnel à Ribeauvillé.

  1. Théodore,

(★ Strasbourg 11.6.1806 † Sud de la France, après 1863). Fils de 2. Il succéda à son père en 1828. Tombé malade en 1832, il engagea George Wegmann © d’abord comme contremaître, puis comme associé en été 1833. Une rivalité agressive, provoquée par Martin Wetzel ©, l’obligea à quitter définitivement Strasbourg en septembre 1833. Il partit pour Paris et travailla chez le facteur d’orgues Abbey, puis chez Daublaine. Par la suite, il dirigea la section lyonnaise de la maison de facture d’orgue Daublaine-Callinet-Ducroquet. Par la suite, il s’établit dans le Sud de la France (sans doute dans la région d’Alès) où il mourut après 1863. Lui aussi assura l’entretien des orgues Silbermann de Strasbourg et resta fidèle à la tradition des Silbermann dans la construction de ses orgues neufs qu’il construisit pour Strasbourg, Saint-Louis (1829, transféré à Ingwiller, catholique, par Charles Wetzel ©, en 1897), et Lièpvre (1830). Les Sauer surent préserver l’intégrité des orgues dont ils avaient l’entretien, ce qui ne fut plus le cas des facteurs d’orgues qui, par la suite, devaient accomplir cette tâche. Ils perpétuèrent également le style XVIIIe siècle alsacien » dans leurs instruments neufs.

Meyer-Siat, Pierre, « Die Orgelbauer-Familie Sauer », Acta Organologica 3, 1969, p. 100-132 ; 4, 1970, p. 206-209 ; Meyer- Siat Pierre, « L’orgue C. Sauer de Kolbsheim », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1970, p. 54-56 ; Meyer-Siat, Pierre, « Les orgues de l’église Saint-Louis à Strasbourg », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, VII, 1977, p. 14-16 ; Sulzmann Bernd, Historische OrgeIn in Baden… , München-Zürich, 1980, p. 76, 80-81; Meyer-Siat, Pierre, « Le orgues de l’église Sainte- Madeleine de Strasbourg », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, XII, 1982, p. 97-98; Meyer-Siat, Pierre, Historische Orgeln im Elsass, München-Zürich, 1983, p. 142, 174-75, 196; Meyer-Siat, Pierre, « L’orgue Conrad Sauer de Niedersteinbach », Outre-Forêt, 71, 1990/111, p. 16-18; Koehlhoeffer Charles-Léon, « À propos d’un orgue Silbermann à Ingwiller », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 165, 1993/IV, p. 26; Bernard Jean- Jacques, Westphal Gérard, Kolbsheim, l’orgue de l’église simultanée, Kolbsheim, 1994; Koehlhoeffer Charles-Léon, « Documents relatifs à la construction de l’orgue Johann Conrad Sauer de Kolbsheim », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1994, p. 169-176; Patris Jean-Paul, « Lièpvre. La restauration de l’orgue », Société d’histoire du Val de Lièpvre,17, 1994, p. 81-83; Lutz Christian, « L’orgue Sauer de l’église réformée du Bouclier à Strasbourg », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, XXV, 1996-1997, p. 69-79; L’orgue de l’église simultanée de Kolbsheim, Geispolsheim Uni-Est, 1998.

Charles-Léon Koehlhoeffer (2007)