Magistrat, maire de Colmar (★ Colmar 26.12.1741 † Colmar 20.12.1818). Fils de Jean Sébastien Salomon ©. ∞ 17.3.1775 à Colmar Anne Marie Thérèse Neef de Feldeck (★ Colmar 10.1.1760 † ?), fille de Jean Baptiste François Ignace Neef de Feldeck, procureur général du Conseil souverain d’Alsace, et d’Anne Marie Leclerc. Études secondaires au collège royal de Colmar, supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg. Licencié en droit en 1762, il obtint l’année suivante une charge de conseiller au Conseil souverain d’Alsace, avec lettres de dispense d’âge et sans avoir transité par le barreau. Âgé de 27 ans seulement, il succéda en 1768 à son père comme second président du Conseil souverain. Peu après, il fut contraint de s’exiler à Rambouillet en représailles aux remontrances adressées au gouvernement par le « Parlement » alsacien. Autorisé à rentrer à Colmar dès le début de 1769, il retrouva aussitôt ses fonctions: toutefois, il prit quelques distances à l’égard de certains de ses collègues, et s’opposa même à plusieurs reprises au premier président de Spon ©. Frayant avec la bourgeoisie « éclairée » de Colmar, et notamment avec le poète Pfeffel © qui l’inscrivit dans son Fremdenbuch en 1770, de Salomon se rapprocha de la première municipalité élue le 7 août 1789, et dont le chef Daniel Adam Eggerlé © portait alors le titre de syndic. Lors des nouvelles élections du 2 février 1790, le « citoyen Salomon », ainsi qu’il se fit désormais appeler, remplaça Eggerlé et prit le titre de maire, qu’il fut le premier à porter à Colmar. Réélu le 13 novembre 1791, il conserva ses fonctions jusqu’au 19 décembre 1792, date de son remplacement par Nicolas Sébastien Simon ©. Auparavant, il avait été reçu à la veille de la Révolution dans la loge maçonnique locale, la Concorde, compta au début de 1791 parmi les premiers membres de la Société des amis de la Constitution de Colmar, et entra en 1792 à la Tabagie littéraire de Colmar. Après, la dissolution du Conseil souverain en 1790, de Salomon était resté dans la magistrature en qualité de haut-juré, chargé d’organiser les nouvelles instances judiciaires du district de Colmar. Inquiété en tant que ci-devant aristocrate, il fut arrêté comme suspect en ventôse an II (février 1794) puis exclu de la Société jacobine. Réhabilité après le 9 Thermidor, il réintégra la magistrature en l’an III comme président du tribunal du district de Colmar, et devint juge au tribunal d’appel du Haut-Rhin en l’an VIII. Conseiller à la Cour impériale lors de la réorganisation de 1811, il conserva son poste à la Cour royale en 1816 et décéda en fonctions. Chevalier de la Légion d’honneur.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1B 943 p. 249-254; 960 p. 185, 189 ; 1104 (52); Lehr, L’Alsace noble, 1870, III p. 106; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 638-639; De Dartein, « Notice sur la famille de Salomon », Revue d’Alsace, 1932, p. 97; F. Krug, Recherches sur la famille de Salomon au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1979 (= Bulletin de la Société académique du Bas-Rhin, t. IC-C, 1979-1980), p. 33; Encyclopédie de l’Alsace, XI, p. 6629; J.-M. Schmitt, « Portraits colmariens: Étienne Ignace de Salomon (1741-1818) », Mémoire Colmarienne, n° 4, janv. 1981, p. 11-12 ; idem, « Les maires de Colmar: de Salomon, deuxième en fonctions, premier en titre (1790-1792) », L’Alsace du 9.1.1988.
Jean-Marie Schmitt (1998)